Entre espoirs et déception [joueur par joueur Angers-Bordeaux]
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Auteurs d’un match nul à Angers pour la première journée de L1 (2-2), les joueurs girondins ont été très irréguliers dans leurs performances, alternant entre bonnes phases techniques et passages à vide. Sankharé ou Mendy, tous deux buteurs, auront réussi à se démarquer par leur engagement dans une partie hachée.
Benoît Costil : Impuissant sur le but de Fulgini avec cette reprise de près au deuxième poteau, il sort une lourde frappe de Mangani en deuxième période. Puis intervient l’égalisation angevine avec une frappe de Toko-Ekambi que l’ancien rennais repousse dans l’axe dans les pieds de Guillaume qui avait bien suivi. Une déviation plus extérieure aurait peut-être permis d’éviter cette égalisation, mais le gardien girondin n’avait de toute façon pas été suivi par ses défenseurs.
Youssouf Sabaly : Le défenseur droit bordelais a continué sur sa lancée après le match de Videoton en étant dépassé sur chaque attaque sur son côté. Peu enclin à monter en première période, il s’est un peu repris avec le collectif en deuxième mi-temps. L’ancien parisien donne l’impression de ne pas être dans sa meilleure forme physique, à l’image de l’égalisation angevine où il partage la responsabilité avec Toulalan en ne suivant pas Guillaume.
Vukasin Jovanovic : Titularisé à la place de Lewczuk, le jeune défenseur bordelais a alterné entre de bonnes interventions dans les pieds adverses et quelques moments plus chauds avec un placement un peu aléatoire, et un peu de naïveté à l’image du premier but angevin où il se laisse piéger par le jeu de corps de Baptiste Guillaume et manque l’interception sur le centre de Capelle qui termine sur Fulgini. Ses relances longues ont parfois fonctionné mais ont aussi été par moment délivrées en boulets de canon, compliquant le travail de ses partenaires.
Jérémy Toulalan (cap) : Souvent au bord de la rupture, le capitaine girondin avait livré un match défensif hargneux et colmaté les brèches jusqu’à l’égalisation angevine où il ne suit pas Baptiste Guillaume qui en profite pour battre Costil de près suite à la frappe de Toko-Ekambi. Fatigué, le joueur défensif des Girondins n’avait pas le coup de rein nécessaire pour suivre l’action pourtant jouée sur une phase où l’équipe bordelaise était en place.
Théo Pellenard : Très combatif et volontaire, mais impliqué sur les deux buts angevins. Après dix premières minutes collé à son axe central, laissant de l’espace dans son couloir, il oublie Fulgini dans son dos sur le premier but du SCO. Sur l’égalisation, le jeune défenseur girondin n’attaque pas Toko-Ekambi qui avance vers lui et décroche la frappe décisive qui amène le but de Guillaume. Du côté des bons points, il est à l’origine des deux avant-dernières passes sur les deux buts girondins.
Younousse Sankharé : Bordeaux est rentré dans le match à partir du moment où Sankharé a commencé à toucher le ballon et à se positionner plus haut pour gêner les milieux défensifs angevins. Encore buteur dans son style de renard des surfaces en traînant devant le gardien sur un centre rasant de Kamano, il aura multiplié les efforts pour sortir son équipe d’une mauvaise passe.
Lukas Lerager : Discret en première période où il a mis du temps à trouver le rythme, il a ensuite bonifié son jeu lors du deuxième acte en attirant tous les ballons et en faisant jouer à droite et à gauche. Un bon pressing souvent payant et exercé proprement fait aussi partie des points positifs de son premier match en L1.
Valentin Vada : Volontaire, prêt à mettre le pied dans les tranchées du Stade Raymond Kopa préparées par une équipe angevine adepte des traquenards, il s’est battu comme il a pu mais n’a pas brillé dans le registre technique. Trop de bonnes situations offensives mal gérées par des passes mal calibrées. Remplacé par Jaroslav Plasil à la 70eme minute.
Malcom : Constamment prêt à placer une petite accélération pour déstabiliser l’adversaire, il s’est débrouillé une bonne partie du match sans l’apport de Sabaly pas dans son assiette. Même dans les moments compliqués que représentèrent les vingt premières minutes, le jeune brésilien a essayé de réveiller ses coéquipiers par ses accélérations. Il a poursuivi son travail de sape en deuxième mi-temps en délivrant une passe décisive pour Mendy grâce à un centre fuyant en première intention dans la surface. Remplacé par Thomas Touré à la 83eme minute.
François Kamano : Le jeune milieu offensif bordelais continue sur son schéma habituel en cultivant le paradoxe : trop facile et peu efficace pendant quelques dizaines de minutes, puis passeur décisif pour Sankharé d’un centre simple au premier poteau. Beaucoup plus percutant en deuxième période en prenant régulièrement le dessus sur Manceau à la course, mais en manque d’agressivité pour inscrire le 3eme but girondin seul face à Letellier.
Alexandre Mendy : C’était un match pour l’ancien guingampais où le combat allait primer. Et le nouvel attaquant bordelais ne s’est pas défilé en essayant de mettre la pression sur les défenseurs dès qu’il le pouvait. Pas toujours bien servi, ou bien placé pour être alerté en première période, il a persévéré et réussi son oeuvre d’attaquant à la 52eme minute en taclant dans les buts un très bon centre de Malcom (1-2). Remplacé par Gaëtan Laborde à la 76eme minute.
Jocelyn Gourvennec : Un grand dépit s’est lu sur le visage de l’entraîneur girondin en fin de rencontre, lui qui était très marqué par l’élimination en Europa League à Videoton jeudi et qui croyait tenir sa revanche avec cette victoire qui tendait les bras aux Girondins jusqu’à la 88eme minute. Le coach girondin avait manifestement fait les choix qui s’imposaient en titularisant Mendy plus apte à batailler seul en pointe que Laborde face à Angers, ou en alignant Jovanovic à la place de Lewczuk pour apporter plus de fraîcheur à Jérémy Toulalan.
Avec des choix restreints pour avoir un vrai impact dans les changements, l’entraîneur bordelais a essayé de gérer le rythme avec des remplacements réguliers. Mais son management n’aura pas suffi à gérer la défaillance mentale de fin de match à laquelle les joueurs girondins ont souvent habitué leurs supporters.
Par Florian RODRIGUEZ