Interview : “Albert Riera n’a pas la langue dans sa poche”

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Le parcours de coach d'Albert Riera avec cette infographie :

WebGirondins : Gabri es-tu surpris de voir Albert Riera signer aux Girondins ?

Gabirel Gerinte de Football Slovène FR : Je ne suis pas surpris de le voir déjà quitter la Slovénie.Je pensais plus qu'il partirait à la fin de la saison. Finalement, il part plus vite que prévu. Cela a du sens qu’il arrive à Bordeaux. Il a déjà connu le club, et il y a une hype autour de lui en Slovénie concernant son coaching et des principes de jeu. Cela colle plutôt bien pour qu’il rejoigne Bordeaux.

Pourquoi a-t-il choisi seulement un an après avoir gagné la coupe et le championnat avec Olimpija Ljubljana de quitter ce club pour Celje ?

Pendant l'été, il a négocié une revalorisation de son contrat. Ils n’ont pas trouvé d’accord et il est parti. Il a dit au début qu’il ne coacherait plus en Slovénie par fidélité pour Olimpija Ljubljana, mais finalement quelques semaines après, surprises, il signe à Celje. C’est un club récemment racheté qui a séduit Riera avec son projet. Olimpija Ljubljana est un club assez instable. Riera était arrivé dans des conditions compliquer l'été 2022, juste après le rachat par un propriétaire allemand. Il a remplacé une ancienne gloire du club Robert Prosinki qui avait été débarqué et il y avait eu une polémique. Le jour de sa présentation aux médias en salle de presse, les Ultras de Olimpija Ljubljana on fait irruption dans la salle de presse. Cela s’est rapidement calmé, car les résultats sur le terrain ont permis de passer à autre chose.

"Pour Riera, la manière est plus importante que le résultat"

 

Quel type de coach Riera est-il ?

Il a un profil assez atypique. Il amène de la fraîcheur. Sa grande phrase concernant le jeu est que la manière est plus importante que le résultat. Il veut que son équipe joue bien au football, que son équipe finisse le match avec le ballon. C’est hyper important pour lui. Il veut avoir le contrôle sur le jeu et dominer son adversaire. Il fait souvent ses compositions d’équipes en fonction de son adversaire pour le contrecarrer. il veut dominer dans le jeu

Comment se comporte-t-il devant les médias ?

Il n’a pas sa langue dans sa poche. Il est très loquace en conférence de presse et il n’hésite pas à tacler ses collègues. Cela avait provoqué une petite polémique l'année dernière où dans un match ou son adversaire avait joué regroupé sur son but, il avait dit en conférence de presse que ce n'était pas du football et que c’était bien dégueulasse. Cela avait fait parlé.

"Dans un contexte difficile, il a réussi à fédérer le groupe autour de lui"

 

Quels sont ses rapports avec sa direction du club ?

C’est difficile à savoir, peu de médias parlent de ça. On ne sait pas trop. Par contre avec ses joueurs cela s’est super bien passé. Dans un contexte difficile, il a réussi à fédérer le groupe autour de lui et ils sont allés à la guerre toute la saison avec lui. Ils ont dominé le championnat, ce qui est rare en Slovénie. Ils ont mis une claque à tout le monde. Un vrai groupe s’était créé et à Celje c’est la même chose en peu de temps.

Tu trouves que c’est le bon moment pour lui de rejoindre la France ?

Je le voyais bien finir la saison et amener Celje jusqu’au titre de champion une deuxième année consécutive. Il aurait montré tout ce qu’il peut valoir. Quand on l’écoute, il est très sûr de lui et semble prêt. Mais on ne peut pas savoir si cela va marcher. Il va arriver avec quelque chose de céder malgré sa jeunesse dans le métier (2 années en adjoint et 18 mois comme coach principal). Il semble clair dans son esprit et mur. Bordeaux peut être un tremplin pour lui aussi.

Est-ce qu'il a une patte Riera quand on voit jouer son équipe ?

Je ne suis pas spécialiste de la tactique. Ce que je peux dire c’est qu’on retrouve des similitudes d’Olympia à Celje cette année. Cela se ressemble. Il peut montrer des visages différents avec son équipe. Il y a une continuité. On sent cette saison que Ljubljana baisse de niveau depuis le départ de Riera. On le voit en Coupe d’Europe aussi.

"Le foot slovène perd un bon entraîneur et une belle personnalité"

 

Albert Riera peut-il remettre la tête de l’attaquant slovène des Girondins Zan Vipotnik à l’endroit ?

Je suis persuadé que Vipotnik est une pépite. Il a été mis assez rapidement sur le banc de touche à Bordeaux. Vipi doit faire sa transition, car l’intensité physique en Ligue 2 n’a rien à voir avec celui en Slovénie. On se fait moins bouger en Slovénie. Je suis persuadé que Riera va tout faire pour lui donner confiance.

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Est-ce un coach qui laisse sa chance aux jeunes joueurs ?

À Ljubjana ce n'était pas vraiment le cas, car les jeunes sur le banc n'étaient pas encore prêts à jouer en première division. C’est aussi le cas cette année à Celje. Il n’y a pas une énorme place pour les jeunes sans doute parce qu'il n’a pas le matériel pour.

Comment les fans de foot en Slovénie vivent-ils son départ et quelle image a-t-il ?

Il a une très bonne image, c’est un peu le "golden boy" du foot slovène, car tout ce qu’il a fait a marché. C’est un choc dans le mauvais sens, du terme, car on perd un bon entraîneur et une belle personnalité. À chaque conférence de presse, il explique, il est transparent sur les erreurs qui sont faites. Il va manquer au foot slovène, ce n’est pas une bonne nouvelle.

Entretien réalisé par Nicolas Pietrelli avec Samuel Vaslin, Djino Forté et Jonathan d’Agostino.

L’entretien complet à écouter ici :