Metz, la lueur du maintien
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Donné comme l’un des favoris pour la descente par les analystes, le FC Metz est bien parti pour se maintenir en L1 et réalise une honnête deuxième partie de saison dans le sillage d’un Cheick Diabaté qui a réveillé le secteur offensif lorrain.
La forme messine depuis le match aller
Battu nettement par les Girondins fin septembre (0-3), Metz avait rapidement rebondi en s’imposant à Montpellier (0-1). Le mois d’octobre fut ensuite un calvaire pour les joueurs de Philippe Hinschberger avec 4 défaites en 4 matchs de L1 et des déroutes mémorables. Pulvérisés par Monaco à Saint-Symphorien, 0-7, les Messins ont également subi les foudres niçoises à domicile (2-4). Si le mois de novembre a jugulé l’hémorragie avec un match nul rassurant à Metz face à Saint-Etienne (0-0) et une victoire à Toulouse (1-2), un nouveau partage des points en Moselle face à la lanterne rouge lorientaise (3-3) et une défaite lourde et douloureuse lors du derby à Nancy (4-0) ont continué d’inquiéter. Le dernier mois de compétition de 2016 n’a guère été plus rassurant avec une défaite à Bastia 2-0, une déconvenue à Caen (3-0) et un partage des points face à Guingamp (2-2). 18eme du classement, le FC Metz a démarré l’année 2017 par deux éliminations en coupes, dont une peu gênante en quart de finale de Coupe de la Ligue face à Paris (2-0). En L1, les choses se sont petit à petit améliorées avec notamment le recrutement de Cheick Diabaté en attaque. Un bon nul à Nice (0-0), une victoire face à Montpellier (2-0) et une courte défaite à Angers (2-1) ont précédé un mois de février mitigé entre des victoires satisfaisantes face à Marseille (1-0) ou Dijon (2-1) et deux nouvelles humiliations à Lyon et Monaco sur le même score (5-0). Heureusement pour le club grenat, l’équipe réussit à empocher des victoires depuis le début de l’année 2017 au milieu de ses baisses de régime. En se débarrassant de Bastia à domicile (1-0), en ramenant un nul de Saint-Etienne dans une rencontre qu’ils auraient dû gagner (2-2), et en tenant Rennes en respect (1-1), les Messins ont fait preuve d’une solidité importante pour se maintenir en L1. Même si le mois d’avril a mal débuté avec une défaite 0-3 face à Lyon dans un stade à huis-clos pour ce match à rejouer suite aux incidents provoqués à l’occasion des jets de pétards sur Anthony Lopes, Metz est dans une bonne position avant d’attaquer ce mois d’avril décisif. Même si Bordeaux et le PSG se présenteront sur le chemin messin, Caen, Lorient et Nancy seront aussi les adversaires de Philippe Hinschberger et de ses hommes. De quoi enfoncer le clou et réussir un maintien loin d’être gagné l’été dernier au moment du démarrage de la saison 2016-2017.
L’effectif messin
Même s’il vit une saison cauchemardesque au niveau des statistiques avec 54 buts encaissés en 29 matchs, Thomas Didillon est une bonne surprise dans les cages messines. Les défaillances sont plutôt à regarder du côté de la défense centrale où Milan Bisevac (15 matchs) n’a pas donné satisfaction. Son alter ego, si Simon Falette est un jeune joueur qui a parfois réalisé de bons matchs entre sens de l’interception et présence physique. Guido Milan, troisième défenseur central de l’équipe (20 matchs) peine à trouver une régularité comme élément indispensable à l’échelle de la L1. Dans ce cadre d’instabilité, l’arrivée de Fallou Diagne en provenance du Werder Brême en janvier est censée apporter plus de qualité dans l’axe de la défense. Si à droite l’espagnol Ivan Balliu fait son petit bonhomme de chemin (22 matchs, 3 passes décisives), le côté gauche est très aléatoire avec Franck Signorino et Benoît Assou-Ekotto, tous deux à 15 matchs, mais qui n’ont pas réussi à se démarquer. Le milieu de terrain messin est physique mais aussi capable de relancer avec des éléments de base nommés Georges Mandjeck, Cheick Doukouré ou Renaud Cohade (4 passes décisives). Dans un rayon plus offensif, le FC Metz n’a pas pu trop compter sur Yann Jouffre, parfois blessé. Malgré ces absences, Jouffre présente d’honnêtes statistiques avec 3 buts et une passe décisive en 14 matchs. Pour dynamiter le jeu, Philippe Hinschberger peut compter sur le jeune Ismaila Sarr doté d’une bonne pointe de vitesse et d’un bon sens du dribble (2 buts). Plutôt bien lotis au milieu de terrain, les Messins ont surtout retrouvé des couleurs en attaque grâce à Cheick Diabaté. Auteur de 5 buts en 8 matchs de L1 depuis son arrivée en janvier, l’ancien attaquant bordelais compte aussi pour la confiance de son équipe grâce à son expérience et son sang froid dans les moments difficiles. À ses côtés, Opa Nguette est un peu décevant malgré une belle capacité de percussion et des promesses d’avenir (25 matchs, 1 but, une passe). Toujours en attaque, Mevlüt Erding peut représenter le profil idéal pour jouer avec Diabaté en pointe. Auteur de 6 buts et d’une passe décisive en 20 matchs, l’ancien joueur du PSG réussit une saison honorable. Avec quelques bons joueurs d’expérience en L1, Metz semble avoir les moyens de tenir jusqu’en fin de saison malgré une défense d’une extrême fragilité.
L’Équipe possible face à Bordeaux : Didillon - Balliu - Diagne - Falette - Assou-Ekotto - Mandjeck - Cohade - Lejeune (cap) - Mollet - Diabaté - Erding
Trois chiffres avant Bordeaux-Metz
- Avec 56 buts encaissés, Metz est l’avant dernière équipe de L1 dans ce classement. Bordeaux est la 11eme défense avec 39 buts pris.
- 45% de possession de balle pour le FC Metz depuis le début de saison, ce qui en fait la 20eme équipe de L1 dans cette catégorie.
- Avec 33 victoires, 12 nuls et seulement 2 victoires messines, Bordeaux domine allègrement les confrontations entre les deux clubs en Gironde. La dernière victoire bordelaise face aux Grenats remonte au 9 février 2008. Avec un score net de 3-0, Bordeaux s’était défait des Mosellans (doublé de Cavenaghi et but de Diarra).
Par Florian RODRIGUEZ