Que peut réellement faire le maire de Bordeaux pour apaiser les tensions aux Girondins ?

19/06 - 01:00 | Il y a 4 ans
Que peut réellement faire le maire de Bordeaux pour apaiser les tensions aux Girondins ?

© Iconsport

Le maire de Bordeaux Nicolas Florian est sollicité par les Ultramarines dans le conflit qui les oppose à la direction des Girondins de Bordeaux. Mais quel est le pouvoir du maire de la ville dans cette situation ? Peut-il influencer la gestion du club et de son actionnaire l'américain King Street ? Réponse.

Une situation précaire

King Street et GACP n’ont jamais fait l’unanimité auprès des supporters des Girondins. Lors du rachat le groupe de supporters des Ultramarines s'était mobilisé contre le projet. Aujourd'hui le fonds d’investissement King Street est seul propriétaire du club depuis le 16 décembre 2019.

Depuis les relations entre les Ultras et la direction des Girondins n’ont fait que s’aggraver. Le divorce est consommé entre les deux parties et aucune réconciliation n'est possible. La tête du PDG Frédéric Longuépée et de sa direction est demandée par les Ultramarines et bien au-delà par une large majorité de supporters. Pourtant, malgré de multiples actions, rien ne bouge.

Le groupe de supporters a sollicité les candidats aux municipales pour faire pression sur le club. Le désir est qu'une intervention de la municipalité fasse réagir King Street. Si le maire de Bordeaux Nicolas Florian a publiquement fait part de son mécontentement, sans effet. Il a récemment affirmé avoir reçu une lettre de King Street dans laquelle un rendez-vous entre les deux parties est annoncé. De plus, même si de nombreux politiciens bordelais soutiennent les Ultras, aucune action officielle n'a été menée.

Ajoutons à cela que King Street demeure médiatiquement discret. Seul Frédéric Longuépée communique au nom de King Street sur les Girondins. Alors que le maire promet d'agir, des actions se font attendre. Lui non plus ne semble pas avoir capté l'attention du propriétaire américain. Beaucoup se demandent sur ce que peut vraiment faire la mairie dans une telle situation.

La mairie impuissante

Contacté par téléphone, l’élu départemental Matthieu Rouveyre nous a affirmé que, même si la volonté du maire est sincère, la mairie de Bordeaux ne peut obliger King Street à faire quoi que ce soit. « La mairie n’a pas son mot à dire même dans un projet de cession. Seule la métropole pourrait avoir son mot à dire et seulement en ce qui concerne les garanties, comme ce fût le cas lors de la vente de M6. […] Juridiquement ils peuvent dépecer le club, récupérer ce qu’ils peuvent et se barrer […] Il n’y’a pas de pouvoir de nuisance de la mairie. [...] Il n’a aucun moyen d’action, c’est du cinéma préélectoral. La marie serait dans situation compliquée si King Street arrêtait de verser les loyers pour n’importe quelle raison.»

Une responsabilité politique

Matthieu Rouveyre poursuit et se souvient de l'audition de Joe DaGrosa devant la Metropole en 2018 : "Il n'y a aucun moyen pour forcer King Street à faire quoi que ce soit. Le fait de boycotter le club peut avoir des conséquences à la marge sur King Street. C'est malheureux, car il n'y a pas de levier d'action. La responsabilité est en partie politique, car on n'aurait pas du accepter les conditions de reprise. Certains d'entre nous avaient dit que DaGrosa était un homme de paille. Nous aurions dû réclamer lors de l'audition à la Métropole d'avoir devant nous des hommes de King Street. Ça n'a pas été fait."

La manifestation du désespoir ?

Faute de réaction de la part de King Street et des pouvoirs publics, les Ultramarines essayent par tous les moyens de faire entendre la voix des supporters. Dimanche dernier, les Ultramarines ont une nouvelle fois posé des banderoles dans les rues de Bordeaux contre le PDG des Girondins Frédéric Longuépée.

Aujourd’hui leur combat prend une autre tournure. Le groupe de supporters a appelé tous les amoureux du FCGB à se rendre devant la mairie de Bordeaux samedi 27 juin entre 16h et 18h. Ce rassemblement a pour but de faire pression sur la mairie pour qu’elle réagisse plus vite. 

Matthieu Rouveyre apporte une précision sur ce sujet : "Quand les soignants manifestent, ils ont espoir que la politique change, car ils s'adressent à des personnes qui ont les moyens de changer cette politique. Quand il va y a voir les manifs samedi 27, cela va réunir des personnes et exprimer un mécontentement, mais il n’y aura pas d'interlocuteur en face. Si c'est la mairie, il faut qu'ils sachent que la mairie de Bordeaux ou Métropole n'a aucun moyen d'agir dans les relations contractuelles de droit privé. Je ne dis pas qu'il ne faut pas manifester et ne pas alerter. Le club est une entreprise qui a des actionnaires. En quoi la puissance publique a autorité pour demander aux actionnaires de partir ?."

Au final, le maire de Bordeaux devra à nouveau prendre position et ternir un discours de vérité. En attendant, la situation ne devrait pas être décantée avant début juillet et le passage du club devant la DNCG. 

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