Rennes, toujours au même stade
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Le Stade Rennais, malgré un effectif cohérent, ne parvient pas à s’immiscer parmi les prétendants aux places de choix en L1. 12emes avant la 26eme journée face à Bordeaux, les Bretons occupent le même classement que la saison passée en fin d’exercice et pourraient même être menacés par Evian, premier potentiel relégable à 5 points.
La forme de l’équipe
Les Rennais ne sont pour l’instant pas vraiment rentrés dans leur saison. Malgré un succès retentissant contre Evian à domicile lors de la 2eme journée (6-2), les joueurs de Philippe Montanier ont ensuite évolué au sein de courants contraires. Leur très mauvais mois de septembre (1 point pris en 4 rencontres), fut largement compensé par leurs mois d’octobre et novembre avec de belles moissons et 20 points récoltés. Mais les Rennais sont de nouveau dans le creux de la vague depuis le mois de décembre avec 7 défaites en 11 rencontres de championnat. Un bilan qui reflète la 12eme place au classement pour les coéquipiers du taulier Sylvain Armand qui n’ont plus gagné à domicile en championnat depuis la 15eme journée et un succès face à Monaco (2-0).
Les joueurs, l’effectif
12eme défense de L1, Rennes compte pourtant dans ses rangs des joueurs de devoirs comme Sylvain Armand encore très affuté à 34 ans et auteur de matchs solides. Romain Danzé n’est pas non plus le premier venu et continue de tenir son couloir. Couverts par un Benoît Costil qui fait partie des bons gardiens de L1, la défense peut aussi compter sur Cheikh M’Bengue qui fut un temps pisté par Bordeaux avant d’atterrir à Rennes. Le milieu de terrain compte également quelques bons joueurs comme Gelson Fernandes, Vincent Pajot ou encore Abdoulaye Doucouré. Quant aux attaquants, qu’il s’agisse d’Ola Toivonen et ses 6 buts ou Paul-Georges Ntep (7 buts, 3 passes décisives), bien des clubs de L1 de première partie de tableau pourraient viser ces joueurs pour intégrer leurs effectifs. Tout le paradoxe rennais est représenté dans ce groupe : des joueurs plutôt cohérents à leurs postes, mais un collectif qui peine à progresser.
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Les statistiques
L’analyse du jeu : l’exemple de Rennes-Marseille
Auteurs d’une première partie de match plutôt intéressante, les Rennais se sont ensuite délités en deuxième période. Après avoir ouvert le score par Toivonen, les Rennais auraient pu bénéficier de deux penalties suite à des mains marseillaises dans la surface. Outre ces faits de match, le point frappant de cette rencontre est l’inconstance rennaise au coeur du jeu. Omniprésents en première période, Gelson Fernandes, Pajot, Doucouré et Pedro Henrique ont ensuite sombré. Après avoir harcelé les joueurs marseillais pendant les 45 premières minutes, et bien écarté le jeu, les joueurs de Philippe Montanier ont reculé, subi, ne sont plus allés chercher les joueurs olympiens et ont logiquement été rejoints au score par Ocampos. Ironie du sort, Vincent Pajot, très bon en première mi-temps, n’était pas au marquage sur ce corner décisif, comme exténué au bout de 60 minutes des jeu. Une des clefs pour les Girondins pourrait être la capacité à épuiser le milieu rennais, pas avare d’efforts, et redoutable lorsqu’il est en forme, mais talon d’Achille de l’équipe lorsqu’il est dominé : face à Marseille lorsque Gelson Fernandes et Vincent Pajot n’ont plus fait le liant entre la défense et l’attaque, le jeu offensif s’est retrouvé muet alors que la défense n’avait plus qu’à subir sans cesse les vagues adverses.
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3 questions à… Yannick Le Saux (meilleur buteur de D2 en 1993-1994 avec Saint-Brieuc, joueur au Stade Rennais en équipes de jeunes - Observateur régulier du club breton dans le cadre de son activité d'opérateur ralentis pour la télévision)
Webgirondins : Quel regard portez-vous sur la saison du Stade Rennais ?
Yannick Le Saux : Je dirais que c’est une grosse déception. L’équipe n’avance pas beaucoup, pourtant il me semble qu’il y a de bons joueurs dans ce groupe. Pour ma part, je trouve que certains choix de Philippe Montanier sont difficiles à comprendre. Je pensais son football plus joyeux, plus festif. Je m’attendais à autre chose, vis-à-vis de son parcours à la Real Sociedad notamment, et même à Boulogne-sur-Mer où il faisait jouer son équipe il y a quelques années. Je pensais qu’il mettait un point d’honneur à faire progresser ses attaquants. À Boulogne, il travaillait là-dessus avec Reginald Rey, un ancien attaquant professionnel. À Rennes, Mickaël Pagis travaille avec toutes les équipes du club sauf avec les professionnels… Le jeu rennais n’est pas du tout enthousiasmant.
Webgirondins : L’effectif ne vaut-il pas mieux qu’une 12eme place ?
Yannick Le Saux : L’effectif actuel pourrait mieux faire, j’en suis sûr. Mais ils manquent d’envie, de changements de rythme dans leur jeu, d’accélérations. À Rennes, nous ne sommes souvent pas loin, on pense que ça va avancer, et au final non. Presque chaque saison, c’est une nouvelle saison de transition. Je pensais que le changement de coach puis de président changerait les choses, mais au final non. Est-ce qu’un nouveau coach arrivera l’an prochain ? Je ne sais pas du tout. Mais peut-être qu’un Carteron, ancien joueur de Rennes, entraîneur moderne, Breton qui plus est, pourrait apporter du nouveau. Actuellement les Ntep, Grosicki ne demandent qu’à jouer au ballon. On a pensé au début de saison qu’une équipe était née, mais non. Je suis à la fois Guingamp et Rennes dans le cadre de mes activités à la télévision. Guingamp dans les jours sans, il y a quand même des choses, un peu de contenu. Rennes, dans les jours sans, il n’y a presque rien.
Webgirondins : Comment voyez-vous ce Rennes-Bordeaux ?
Yannick Le Saux : Les Rennes-Bordeaux sont rarement spectaculaires. Je suis les Girondins aussi car mon ami Franck Manteaux est l’entraîneur des gardiens, et était mon gardien de but lorsque je jouais à Saint-Brieuc en D2. Je pense que Bordeaux va piéger Rennes sur ce match. Je vois Bordeaux tirer son épingle du jeu car la dynamique est meilleure. Je me demande comment le public rennais va réagir, et surtout comment les joueurs vont réagir, car le mal me semble profond. Le problème rennais c’est la mauvaise gestion des moments forts du match. Il faudrait un peu plus de confiance et d’envie de jouer, mais pour le moment c’est compliqué pour le Stade Rennais.