Exclu P. Elbaz (agent) : « Bordeaux cherche un défenseur central et un milieu »

26/06 - 06:20 | Il y a 10 ans

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WebGirondins est parti à la rencontre de l'agent Pascal Elbaz afin d'obtenir quelques informations concernant le marché des transferts girondin. 

Pouvez-vous nous définir les grandes lignes du mercato estival de Bordeaux ? 


La cellule de recrutement bordelaise, avec laquelle je me suis entretenue, cherche un défenseur central et un milieu de terrain. Il faut pallier le départ de Marc Planus. Elle pourrait également chercher un « coup » à réaliser en attaque si Diego Rolan part. Mais l'effectif bordelais ne bougera guère cet été. Le club girondin peut s'appuyer sur son centre de formation, qui est performant. 

Avez-vous des pistes à nous révéler pour le mercato des Girondins ? 

Il n'y a pas de véritables pistes qui se dégagent. Sachant que l'effectif est important en quantité, les dirigeants attendent de flairer un bon coup. Cela pourrait par exemple passer par un prêt obtenu grâce au réseau de Willy Sagnol. Mais les dirigeants ne sont pas pressés. 

Si une offre de 8 millions d'euros arrivait sur la table de Jean-Louis Triaud pour Diego Rolan, le président des Girondins pourrait-il la refuser ? 

Si une telle offre arrive, il s'agira alors du bon moment pour le vendre. Surtout que deux joueurs sont en train d'émerger dans son secteur de jeu : Enzo Crivelli et Thomas Touré. La politique bordelaise est de faire éclore de jeunes joueurs issus de leur centre de formation. De plus, Jussiê et Cheick Diabaté reviennent de blessure. Et n'oublions pas le Suédois Isaac Kiese Thelin. Le secteur offensif semble donc assez fourni. 

Quels sont les joueurs bordelais possédant la plus forte valeur marchande sur le marché à l'heure actuelle ? 

Diego Rolan, Wahbi Khazri et Lamine Sané sont les plus bankable. Ce dernier possède une vraie bonne cote. Le Sénégalais, qui n'a pas encore reçu d'offres concrètes, pourrait intéresser des clubs en Bundesliga et Premier League. Ses caractéristiques (grande taille, polyvalence et qualité technique) rendent son profil très intéressant. Il peut « sortir » pour 6 ou 7 millions d'euros, Khazri pour 4. 

De nombreux clubs s'intéresseraient au Stéphanois Max-Alain Gradel, dont Bordeaux. Comment les dirigeants girondins pourraient convaincre l'Ivoirien de signer ? 

L'envie première de Max-Alain Gradel est de partir à l'étranger. Même s'il restait en Ligue 1, il lui faudrait un club qui joue la Ligue des champions. Et le club qui voudra l'accueillir devra lui proposer un projet financier important. Je ne suis pas sûr que les Girondins soient disposés à faire cela. Bref, Gradel à Bordeaux, c'est quasi-impossible.

« Gourcuff, ce serait un pari risqué »

Concernant Yoann Gourcuff, un retour est-il envisageable ?

Il n'est pas impossible. Bordeaux a une chance de le réaliser en raison de son histoire avec le joueur. Celui-ci a laissé de bons souvenirs. Le contexte du club, ambitieux mais discret, ne serait pas pour lui déplaire. Mais il s'agit d'un pari risqué, sachant que Gourcuff est très souvent blessé. Il faudrait également trouver un accord concernant le salaire. Je ne suis pas certain que Yoann accepte un salaire de base faible. Un contrat avec un salaire de base très correct et des primes évolutives en fonction de plusieurs critères (présence dans le groupe, nombre de titularisations...) me semblerait être la formule idéale. Surtout que cela lui enlèverait beaucoup de pression. 

Quelle est la tendance générale du mercato d'été pour les clubs de L1 ? 

Les moyens des clubs de Ligue 1 ne sont pas très élevés. On distingue trois grandes tendances. Nombreux sont les dirigeants qui cherchent des joueurs libres ayant évolué si possible en L1. Deuxième tendance : obtenir des prêts de joueurs qui se trouvent dans des clubs huppés mais manquent de temps de jeu. Enfin, de plus en plus de clubs français se penchent sur des championnats mineurs, tels que celui de Hongrie de Roumanie, voir même ceux d'Afrique du Nord et scandinaves. 

Au niveau des relations agent/joueurs/entraîneurs, peut-il exister des conflits d'intérêts dans certains clubs de L1 ? 

Bien sûr qu'il peut en exister ! Quand un agent place un coach dans un club, il souhaite parfois obtenir une certaine reconnaissance. Cela peut alors faciliter certains transferts. Mais il ne faut pas non plus généraliser. Si l'entraîneur n'a pas besoin d'un profil particulier, il ne prendra pas un joueur juste pour faire plaisir à l'agent. Mais, dans le cas inverse, s'il hésite par exemple entre deux joueurs évoluant à un poste similaire et possédant une valeur égale, son choix se portera probablement vers celui qui a le même agent que lui. Il faut également savoir que l'agent peut faciliter la rencontre entre le joueur et le coach. Nous ne sommes pas dans le monde des Bisounours : les conflits d'intérêts existent dans le foot comme partout ailleurs. 

Certains joueurs peuvent donc signer plus facilement dans un club entraîné par un coach ayant le même agent qu'eux... 

Oui, car cela peut les rassurer, sachant qu'il existe déjà un lien entre le coach et l'agent. Mais ce n'est pas non plus une garantie de temps de jeu pour le joueur. L'exemple de Jérémy Ménez au PSG avec Laurent Blanc en est la preuve (les deux hommes ont le même agent : Jean-Pierre Bernès, Ndlr).
 

Propos recueillis par Arnaud Lapointe 

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