Anciens - Lilian Laslandes : "Les gens à Bordeaux nous acclamaient, c’était génial"

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Pour le site Foot d'Avant, l'ancien attaquant des Girondins évoque ses souvenirs du titre de 1999, l'ambiance au Parc des Princes mais aussi l'accueil à Bordeaux.
Son meilleur souvenir :
"Pour moi, la réception de Marseille (4-1) est le tournant du championnat. On a joué avec une telle décontraction alors que les Marseillais étaient un peu blancs. Aux abords du terrain, il y avait des pompiers et trois ou quatre joueurs bordelais ont pris et porté le casque des pompiers pour déconner avant l’entrée sur le terrain. Les Marseillais avaient l’air de se dire : « mais ces joueurs ne viennent pas jouer un match de cet enjeu-là ! ». La veille, pendant la mise au vert, le journaliste de Canal + est venu nous interviewer au bar de l’hôtel. Il nous a dit : « pour mon reportage, pourriez-vous déconner pour montrer que l’enjeu n’est pas très important pour vous ». On se concerte avec les Michel Pavon et Johan Micoud et on lui répond : « ok, on va déconner ». On prend les bouteilles d’alcool, on les met sur la table, on fait semblant de se servir des verres. On fait les cons comme si on était éméchés. A la fin du reportage, le journaliste nous dit : « je vais voir avec la rédaction en chef pour pouvoir le diffuser ». Bon finalement, ce n’est pas passé à la télé."
Sa passe décisive pour le but de Feindouno :
"D’entrée de jeu, Sylvain (Wiltord) marque. Après, je marque aussi mais le but est injustement refusé. Paris égalise et Sylvain (Wiltord) remarque derrière. Il reste un quart d’heure à jouer et la pression commence à monter. On savait qu’Ali Benarbia partait à Paris en fin de saison. On lui avait dit en rigolant : « si tu vas là-bas, tu pourrais négocier le match (rires) ». Et il nous avait répondu : « eh bien, il y a certains Parisiens qui ne veulent pas que Marseille soit champion, d’autres s’en moquent donc on ne peut pas vraiment savoir ». Pour revenir au match, Bordeaux se fait égaliser à sept minutes de la fin. Là, Eli Baup décide de faire rentrer Pascal Feindouno. En fin de rencontre, je lui mets le ballon en profondeur et il marque. Je deviens meilleur passeur, lui nous offre le titre. Ensuite, la joie est indescriptible. Lors des dix dernières minutes, le public parisien nous encourageait. Entendre le Parc des Princes chanter « Allez Bordeaux », ça fait tout drôle."
La soirée du titre et le retour à Bordeaux :
"On a fait la fête avec les supporters bordelais qui avaient fait le déplacement à Paris. Quand on arrive à l’aéroport, le président Triaud dit : « demain, on a rendez-vous à la mairie ». Je lui réponds : « non, c’est au stade Jacques-Chaban-Delmas qu’on doit fêter ça, c’est là-bas qu’on a lutté pour ce titre ». Il passe un coup de fil pour demander l’autorisation et le maire, Alain Juppé, dit : « pas de problème, on va ouvrir le stade ». Jean-Louis Triaud revient alors vers moi : « je vous ai écoutés, j’ai fait ouvrir le stade, s’il n’y a pas grand monde, tant pis pour vous ». Un quart d’heure après l’ouverture, un copain qui était sur place m’appelle : « Lilian, dis à ton président que le stade va être plein, il y a déjà 20 000-25 000 personnes assises ». Les gens ont attendu quatre ou cinq heures au stade. Quand on est arrivés à 3h du matin, il y avait 35 000 personnes. Un truc de fou. Après, on est reparti en voiture avec Nisa Saveljic et Ivan Vukomanovic. Nous étions en décapotable et nous klaxonnions. Les gens à Bordeaux nous acclamaient, c’était génial."
Lilian Laslandes : « Entendre le Parc des Princes chanter « Allez Bordeaux », ça fait tout drôle »