Carnet d'entraînement : Les gardiens du temple

01/01 - 07:14 | Il y a 10 ans

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Dans trois jours les Girondins feront leur entrée en lice en Coupe de France face à Fréjus. Les supporters plus nombreux qu’à l’accoutumée en cette période de vacances s’attendaient certainement à assister à une vraie séance complète d’entraînement. Mais d’après le compte twitter officiel des Girondins, à 11h, les joueurs étaient attendus pour une séance de musculation. Une information que les fans du FCGB présents auraient peut-être apprécié de lire en amont sur le site internet du club qui dévoilait laconiquement le programme détaillant une séance d’entraînement à 10h et une deuxième à 15h. Ou plutôt aux alentours de 15h si l’on se fie à la ponctualité de l’effectif professionnel plutôt approximative en temps normal. Pourtant, les choses s’annonçaient bien. à 10h coupelles et ballons, accompagnés des traditionnels piquets, attendaient leurs maîtres sur le terrain d’entraînement. Mais plus le temps passait plus l’espoir de voir évoluer l’équipe professionnelle s’évaporait. 10h25 : pas l’ombre d’un joueur. Pas l’ombre non plus d’un journaliste en zone de presse. Un joli soleil, un peu de vent, et une douce sensation d’un « rien à signaler » un peu inquiétant. La sensation d’urgence pour une équipe très mal classée ne se faisant pas ressentir en ces temps de mercato, y-avait-il une raison pour que cette dernière soit déclarée à travers un travail ardu sur le terrain d’entraînement des professionnels ? Un homme accompagné d’un petit enfant brise le silence en s’adressant à un groupe de retraités : « mais, il y a bien entraînement ce matin non ? » L’un d’eux répond : « ils s’entraînent oui, mais ça ne veut pas dire qu’ils vont sortir… Pourtant il y a les ballons ». 10h30 : un espoir. Les portes vitrées des vestiaires s’illuminent grâce aux jeux des reflets du soleil. Mais l’espoir est de courte durée, personne n’est décidé à se montrer. Les enfants jouent le long de la main courante semblant s’ennuyer, tandis que les adultes attendent dans le silence, un peu circonspects. Quelques sportifs amateurs viennent casser la monotonie du moment grâce aux bruit de leurs foulées de coureurs à pied qui fouettent la terre et les petits cailloux.

« Bonjour les enfants »

À 10h40 l’espoir renaît. Des têtes sortent du vestiaire. Franck Mantaux et ses joueurs Cédric Carrasso, Jérôme Prior et Simon Lefebvre font leur apparition et se dirigent vers les ballons qui se mourraient d’ennui. Les gardiens débutent par un exercice de passes à une seule touche de balle. « Allez on change les appuis » demande Franck Mantaux à son petit groupe toujours très appliqué lors des entraînements. Les gardiens, ces hommes de l’ombre, sont toujours les premiers à venir sur le terrain. Les premiers, et souvent les seuls, à répéter les gammes inlassablement. Les joueurs de champ, eux, font leur apparition quelques minutes plus tard. Le temps de sortir rapidement des vestiaires, de se doter de vélos pour certains, ou de partir en footing pour la majorité. Clément Chantôme, muni d’un petit bandage sous le genou, part courir en même temps que Nicolas Maurice-Belay. Ces derniers s’arrêtent saluer Patrick Battiston qui les observe depuis l’entrée des vestiaires des jeunes joueurs du club. Le nombre de supporters présent s’est garni. Les joueurs passent en courant. La majorité n’adresse pas de bonjour aux gens qui osent une salutation. Des salutations peut-être trop timidement énoncées pour être entendues par les professionnels déjà concentrés sur leur travail. Cédric Carrasso, qui se rapproche du grillage, allant récupérer un ballon, répond gentiment à un petit enfant qui lui avait adressé un « coucou » par un « bonjour les enfants ». Un petit rien qui illumine le visage des bambins. Pendant que les autres joueurs sont déjà loin, les gardiens poursuivent leur entraînement. On travaille désormais les passes longues avec un rebond. Franck Mantaux incite ses hommes à faire preuve de maîtrise et de précision plutôt que de puissance. « Tu es mal parti Jérôme, tu dois rétablir la situation » conseille l’entraîneur des gardiens à Jérôme Prior après plusieurs passes mal ajustées. L’ambiance de travail des gardiens de but est très studieuse.

Pablo, sans gêne apparente

Pendant que les portiers se placent entre des piquets au milieu des cages pour travailler les gammes au sol, les autres joueurs reviennent au compte-goutte et disparaissent rapidement. Pas d’Henri Saivet en vue, lui qui serait convoité par des écuries anglaises. Une information à prendre avec des pincettes tant pouvoir capter les joueurs est compliqué en ce mercredi matin : certains entrent par des endroits, d’autre optent pour des portes dérobées. Une certitude : Wahbi Khazri est lui bien présent. Il règne une ambiance de total laisser-aller visiblement dictée par la séance de « musculation » qui suit annoncée par le club. Clément Chantôme et ses cheveux fraîchement coupés et Nicolas Maurice-Belay reviennent, eux, sur le terrain d’entraînement. Sandy Guichard le préparateur physique et David Das Neves, le kiné du club, les prennent en charge. Sandy Guichard drive Nicolas Maurice-Belay qui doit courir sur une distance donnée en allongeant sa foulée. Le préparateur physique mime le bon mouvement à effectuer à Maurice-Belay. « C’est mieux comme ça ? » maugrée le milieu offensif pas très souriant en ce mercredi matin après avoir refait un tour de piste. Pablo, que l’on voit arriver de nulle part sur le terrain en trottinant, prend ensuite la place de Maurice-Belay auprès du préparateur physique. De nombreux exercices sont prévus pour le Brésilien. Exercices de souplesse tout d’abord en touchant l’intérieur et l’extérieur des crampons en levant la jambe, puis de balancier avec une jambe différente : une fois latéralement, une fois verticalement. Le joueur exécute les mouvements sans gêne apparente. Preuve que le défenseur girondin est sur le bon chemin après sa blessure, il touche le ballon, slalome entre les haies, remet le ballon intérieur de volée et ne se plaint pas. Tout juste une petit fatigue comme en témoigne sa position mains sur les genoux après ces enchaînement. Un petit noyau de supporters, n’ayant rien à sa mettre sous la dent, observe le travail de réathlétisation de Pablo. Alors que Cheick Diabaté sort courir à 11h45, saluant Pablo et Sandy Guichard de le main, les gardiens poursuivent leur labeur. Des coupelles amassées devant les buts font office de pieds de joueurs pouvant dévier la trajectoire du ballon. Jérôme Prior, Cédric Carrasso et Simon Lefebvre poursuivent leur travail avec sérieux. Une illustration parfaite de ce que disent souvent les gardiens de but et leurs encadrants : « les gardiens : une équipe à part dans l’équipe ». 

Florian RODRIGUEZ au Haillan

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