Carnet d’entraînement : Libre dans le jeu

17/05 - 12:38 | Il y a 9 ans

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Mardi 16 mai 2017 : Dès 15h45 au Haillan, les Girondins ont rechaussé les crampons après le match face à Marseille et fait vivre le ballon lors d’oppositions sur petit terrain avec les non-participants de la rencontre face aux Olympiens.

 

Une sensation de fin de saison trotte sur le Haillan. Le retour du beau temps est annonciateur de ces mois de mai qui marquent la fin du championnat. Preuve que l’on s’approche du temps mort de l’année footballistique, des relents de fumier montent au nez des spectateurs, le terrain de la CFA ayant été mis à nu et traité pour la saison prochaine. Autour du terrain de l’équipe première, La chaleur rend la main-courante chaude voire brûlante lorsque l’on y pose ses coudes en attendant l’arrivée des joueurs. Ces derniers font leur apparition et échangent quelques ballons devant le centre sportif avant de se saisir très rapidement de chasubles, principalement vertes et violettes. Un groupe restreint de joueurs, ceux qui n’ont pas participé au match face à Marseille, entame une série de tours de terrain. Une douzaine de joueurs sont présents, parmi lesquels figure Thomas Touré. Jocelyn Gourvennec sort des vestiaires et rejoint Eric Blahic. Les deux hommes échangent devant une flopée de ballons. Derrière eux, près des supporters, un terrain réduit et délimité. Face à eux, du côté de la bâche bleue marine qui recouvre le grillage opposé, des planches grillagées et des mannequins.

Les joueurs qui en ont fini avec leur échauffement se positionnent en deux groupes. À deux extrémités deux mannequins, et au milieu de cet espace de jeu, les planches grillagées pour prendre appui. Un joueur part balle au pied, prend appui sur l’un des trois supports positionnés sur le terrain, et rejoint le camp qui lui fait face avant de se remettre en position de receveur et de recommencer le circuit dans l’autre sens. « On passe derrière le mannequin à la prise de balle, c’est libre à la sortie après la prise d’appui sur la planche » demande Eric Blahic qui enchaîne : « Laissez-vous surprendre, vous devez vous adapter. » Les conseils s’enchaînent de la part de l’entraîneur adjoint : « Mieux que ça la prise de balle à la sortie. » « Trouvez des angles différents. » L’exercice évolue et les joueurs doivent s’appuyer directement sur la première planche face au mannequin dès réception pour s’obliger à s’adapter au retour rapide du ballon au lieu d’avancer et de prendre appui via une passe courte. « Trouvez-moi le filet, pas le bord » insiste Eric Blahic. Les joueurs échangeaient à deux et doivent densifier le mouvement et s’organiser en créant un jeu à trois au niveau des mannequins. Le passeur trouve le joueur positionné face à lui, et un autre coéquipier est présent pour proposer une solution à ses côtés. Eric Blahic multiplie les remarques pour augmenter la qualité du jeu à trois : « Vous êtes sur le même déplacement, ça ne peut pas marcher. » « Trouvez-moi le joueur le plus loin pour la remise. »

L’entraîneur adjoint enlève les supports, rend l’espace libre, et refuse que ses joueurs, une fois arrivés au niveau des mannequins, exécutent des passes vers l’arrière. Le troisième joueur doit être déjà en mouvement vers l’avant au moment de la passe de son coéquipier. L’atelier prend fin, laissant la possibilité aux joueurs de se rafraîchir sous un ciel laiteux et une lourde chaleur. Positionnés dans une cage près de l’espace réservé aux journalistes, Gaëtan Poussin et Jérôme Prior claquent des ballons au sol sous l’impulsion de leur entraîneur Franck Mantaux. Les joueurs reviennent vers l’atelier précédent, se décalant légèrement au sein d’un rectangle formé par des plots. Pallois pour les violets et Touré pour les verts sont des points d’appuis en retrait tandis qu’Arambarri est le joueur libre au centre des débats. Jocelyn Gourvennec observe en retrait tandis qu’Eric Blahic anime. Les joueurs se disputent la conservation du ballon. « N’arrêtez pas le ballon » tonne l’adjoint de Jocelyn Gourvennec. Touré se décale de son axe pour ratisser un ballon et relancer le jeu, sous les remarques satisfaites d’Eric Blahic. Après plusieurs séquences, Maurice-Belay prend la position de point d’appui central d’Arambarri. « Bougez et pas qu’avec les yeux » souffle Eric Blahic à ses joueurs. Le ballon ne s’arrête presque jamais, Adam Ounas tacle, les joueurs s’engagent, mais aucun coup de crampon intempestif ne vient gâcher les séquences. Dans les cages, côté spectateurs, Poussin et Prior échangent des passes. Un coup de sifflet retentit.

Pendant que Jocelyn Gourvennec ramasse les plots qui délimitaient l’espace de jeu, son adjoint amène le petit groupe vers le terrain. Les verts se placent face aux violets et les consignes tombent : les jeu est libre à l’exception du ballon touché après relance du gardien qui doit être joué en une touche. Pendant que Franck Mantaux récupère des ballons près du grillage est salue aimablement, comme à son habitude, les supporters présents, le jeu débute. Sur une première passe de Prior, Ounas touche deux fois le ballon et se fait reprendre par Eric Blahic et Jérôme Prior. Un peu agacé, avec une colère rentrée, Ounas ouvre le score d’une frappe sèche et double la mise dans la foulée. Laborde réduit le score pour les violets d’une frappe croisée du gauche, dans l’angle de Prior, qui rappelle le thème de l’entraînement spécifique du vendredi à deux jours du match face à Marseille. Le jeu est engagé. Adam Ounas, dans tous les bons coups, fait sonner le poteau et Arambarri marque dans le but vide. Ounas, toujours, presse en soufflant et tacle devant Nicolas Pallois.

Eric Blahic siffle et demande à Gaëtan Poussin de ne pas proposer de solution aux défenseurs une fois la passe faite, expliquant que cela les place en situation délicate puisqu’ils doivent rejouer en une touche. « L’idée à la récupération, c’est d’aller vers l’avant. Gardez bien cela en tête » conseille Eric Blahic. L’entraîneur adjoint qui sent Ounas tendu s’adresse à son joueur avec des gestes d’apaisement : « Adam, calme, calme. » Pendant que Thomas Touré qui ne participe pas au jeu s’étire et observe le match, Jérôme Prior se détend et capte en deux fois une frappe lointaine de Gajic. Maurice-Belay n’hésite pas à pousser ses coéquipiers de la voix, en patron. Seul face à Poussin, Pallois joue finement le coup et marque d’un plat du pied légèrement enlevé qui trompe le gardien. Sur l’action suivante, Traoré chez les violets perd le ballon, Ounas en profite pour filer au but malgré le pressing de son adversaire et tente un ballon piqué trop faible pour inquiéter Prior. « Tu dois la mettre » enrage Eric Blahic, mâchoire serrée. « Adam, replace-toi » insiste le technicien girondin.

Coup de sifflet. Les joueurs vont de nouveau se désaltérer et reviennent sur le terrain. Le jeu devient totalement libre même après la relance du gardien. « Jé, il faut gagner du temps, regarde ils ne sont pas en place » reproche Eric Blahic devant un temps de relance trop long de Jérôme Prior alors que l’équipe adverse ne s’était pas repliée. Plus de vitesse est attendue pour ce dernier moment d’entraînement. Adam Ounas effectue un dribble court depuis l’axe de l’extérieur du pied gauche avant de frapper du même pied et de redonner trois buts d’avance à son équipe. Igor Lewczuk vient chiper le ballon dans les pieds de Mancini qui s’apprêtait à frapper pour les violets. Le jeune argentin saute et pousse un cri rageur. Les verts sont en forme et Arambarri, décalé à droite , effectue une passe sous sa jambe d’appui pour Ounas qui marque dans le but vide. Alors que Laborde a l’occasion de limiter les dégâts pour son équipe et que sa frappe part en direction du but, Jules Koundé tacle et sauve devant sa ligne. Arambarri et Ounas marquent de nouveau, deux fois dans le but vide, fruits de bonnes actions collectives qui font enrager le défenseur Théo Pellenard qui pousse un juron.

On change une dernière fois de côté. L’opposition est intense sous la chaleur et Lewczuk ainsi que Koundé attendent les mains sur les hanches. Le jeu reprend sous le regard lointain des titulaires face à Marseille qui s’étirent le long de la bâche bleue marine. Les violets, sous pression, peinent à sortir de leur zone défensive. « Vers l’avant » s’agace Eric Blahic, en écartant les bras de dépit. « Daniel, joue vers l’avant » insiste le technicien girondin auprès de Mancini lorsque le joueur passe devant lui. Pallois place une grosse frappe détournée dans un premier temps par Poussin et Pellenard se jette au devant du ballon pour marquer. Le jeune gardien girondin y va aussi, détourne le ballon de la main avant son défenseur, et ce dernier reste au sol, secoué, avant de se relever sans dommage. Eric Blahic ne lâche pas et s’adresse à Lewczuk :  « Ayez l’intention de jouer vers l’avant Igor. » Placés en retrait du jeu, derrière l’une des deux cages, côté vestiaires, Jocelyn Gourvennec et Franck Mantaux observent le jeu défiler. Milan Gajic hérite d’un ballon côté gauche. Adam Ounas se faufile au milieu des défenseurs, se fait oublier, et profite du centre de son coéquipier pour marquer d’une reprise acrobatique applaudie par quelques supporters présents.

Pour l’honneur, Gaëtan Laborde inscrit un but qui ne changera rien au résultat : ses violets ont perdu contre les verts d’Ounas et Arambarri. « Allez les violets, récupérez les matériel et les ballons » tranche Eric Blahic. La séance est terminée et les perdants s'exécutent sans sourciller. Seul Thomas Touré, qui aligne quelques ballons face au but vide, reste et s’entraîne à retrouve de la précision en visant la barre. Adam Ounas le rejoint après quelques temps et Eric Blahic participe avec ses joueurs à ces quelques frappes avant de leur demander de rentrer aux vestiaires après une séance gourmande en énergie sous les premières grosses chaleurs. À quelques séances de la fin du championnat, un dernier coup de collier est attendu par le staff technique pour remporter trois points à Lorient et espérer n’avoir aucun regret au bout de la saison.

 

Par Florian RODRIGUEZ au Haillan.

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