François Grenet : "Je serai présent à la marche samedi, plus jamais ça"

08/07 - 11:26 | Il y a 3 ans
François Grenet était l'invité du Talk hier soir sur WebGirondins. Il est revenu sur la situation des Girondins en répondant aux questions des animateurs et chroniqueurs de l'émission. Extraits de cette interview à lire et écouter en intégralité.
François Grenet : "Je serai présent à la marche samedi, plus jamais ça"

© Iconsport

Quelle est ta réaction après la décision en appel

On a le cœur qui saigne. C'est de la désillusion, du désespoir. Jusqu'au bout on a une chance, on la savait infime et on c'était accroché. Je n'étais pas très confiant, mais quand le couperet tombe c'est la réalité qui est en face. C'est dur et violent. C'est une forme de deuil.


"S'il veut être le sauveur, il y a 30 à 40 M€ à mettre de sa poche"



As-tu été surpris de cette décision ?

C'est mathématique. Il ne faut pas être expert-comptable pour se dire que ça va être compliqué. S'il veut être le sauveur, il y a 30 à 40 M€ à mettre de sa poche. Alors qu'il le fasse s'il veut sauver le club ou qu'il s'efface.

As-tu échangé avec les anciens joueurs depuis mardi soir ?

On est des anciens joueurs et aujourd’hui des supporters même si on a été acteurs. Pour les salariés c'est très dur, pour eux c'est la double peine qui se profile. J'ai une pensée pour eux.

Les anciens joueurs on a malheureusement été très peu sollicité si ce n'est pour s'acheter une image ou une virginité à un moment donné. C'est peut-être le moment de se manifester concrètement. Je ne doute pas qu'il y aura beaucoup de joueurs sensibles à ce qu'il se passe. Il faudra le structurer. Personnellement j'en ferai partie. Bien sûr qu'on échange et qu'on a de la peine. On compte bien avoir notre mot à dire et notre rôle à jouer.


"Leur réseau c'est tout ce qu'on ne veut pas dans le football"



Un rôle à jouer en L2, en National ou en National 3 ?

On écoute tout le monde, on est dans l'attente et on subit. La légitimité qu'on a c'est d'être amoureux du club, d'en avoir été les acteurs à une époque certaine. Là je parle spontanément et avec le cœur. On est peut-être à la genèse de quelque chose. Les propriétaires actuelles font ce qu'ils peuvent pour préserver le club.

Il est hors de question personnellement de travailler ou de se manifester par rapport aux propriétaires et aux dirigeants actuels. On estime qu'ils ont fait tout ce qu'il ne fallait pas faire. On a humblement l'envie de mettre l'église au centre du village. On a des choses à dire et des témoignages à donner.

On a l'impression que les Girondins sont la première vraie victime de tout ce qui va mal dans le foot, une victime collatérale du foot business. Qu'en penses-tu ?

D'autres clubs sont dans le même cas que nous et ils s'en sortent pas mal. Notre voisin Toulouse a été repris par les Américains. Eux ils ont eu le mérite de s'appuyer su des gens et des réseaux plus cohérents et compétents que GACP, Lopez ... leur réseau c'est tout ce qu'on ne veut pas dans le football.


"Il y a des fondamentaux, il ne faut jamais les bégayer"



Il faut des garants des valeurs du club.

Plutôt que de corriger les joueurs, il faut aller chercher des joueurs capables de porter ce maillot. Il faut recruter des joueurs mais aussi des hommes, des tempéraments, des personnalités. Les générations évoluent, on le sait et on doit s'adapter. Je fais souvent référence au rugby. Il y a des fondamentaux, il ne faut jamais les bégayer. Si tu les bégayes tu te fais sanctionner. Et malheureusement c'est le cas.

Quand on voit le manque de respect de l'héritage du club avec l'interdiction pour Laslandes de pénétrer au centre d'entraînement du Haillan. Ces gens ont continué le processus des Américains.

Bien sûr, l'exemple de Lilian Laslandes est révélateur. Il y en a d'autres comme la mise de côté de Mathieu Chalmé, l'éviction de Jaro (Plasil). À croire que ces gens-là ne veulent pas de témoins du passé et surtout de leur façon de faire. Ils veulent être en vase clos.

La compétence comme la légitimité ne s'achètent pas. Un ancien très bon ou grand joueur ne fait pas forcément un grand et bon entraineur ou directeur sportif. Mais, on n'a pas trop cette culture en France.

Un dernier mot pour terminer cette interview ?

Je serai présent à la marche samedi et je mettrais un maillot de Nino Saleljic. C'est un message fédérateur des Ultras qui s'adresse aux amoureux du club dont je fais partie. Plus jamais ça.

 

À écouter ici dans les conditions du direct :