Le spleen stéphanois

04/05 - 12:01 | Il y a 9 ans

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7eme et décroché du dernier wagon européen représenté par Bordeaux et Marseille, Saint-Etienne aura vécu une saison fade sportivement et qui pourrait s’achever avec Christophe Galtier, son entraîneur-bâtisseur.

 

La forme stéphanoise depuis le match aller

Défait à Bordeaux lors du match inaugural de la saison 2016-2017 en août (3-2), Saint-Etienne a ensuite fait du « Saint-Etienne » tout au long de la saison. Alternant entre phases positives et rassurantes, et longues périodes d’incertitudes avec un jeu donnant une idée d’absence de ligne directrice, l’ASSE a eu bien des difficultés à se donner un vrai challenge en L1. Capable de décrocher un nul heureux à Paris en septembre, participant peut-être activement avec ce point pris à la fin de l’hégémonie parisienne sur la L1, Saint-Etienne a aussi été capable en octobre de partager les points avec Dijon à Geoffroy-Guichard (1-1, 16 octobre). Jouant son avenir européen en filigrane jusqu’à la déroute fin février en Europa League face à Manchester United (3-0 ; 0-1), l’équipe de Christophe Galtier a manqué de ressources pour assurer le coup en L1 à l’image de son mois de décembre où des défaites à Rennes, Lorient, ou un nul 0-0 à domicile face à Nancy ont obligé à redoubler d’efforts après la trêve. En prenant 13 points sur 18 entre la 20eme et la 25eme journée et en y ajoutant des victoires face aux coriaces angevins (2-1), aux Toulousains au Stadium (0-3) ou encore face à Lyon lors d’un derby dominé de la tête et des épaules (2-0), l’équipe du président Romeyer avait fait le nécessaire pour se replacer en 5eme position. Mais depuis le mois de février émaillé d’une élimination en 16eme de finale d’Europa League par Manchester United, la saison stéphanoise en L1 s’est écroulée. Sur les 27 derniers points mis en jeu, les Verts n’ont enrichi leur bagage que de 10 points. Avec une victoire lors de la dernière journée sur le terrain d’une équipe guingampaise en perte de vitesse (0-2), l’ASSE a remis la marche avant et réduit l’écart avec Bordeaux, actuel deuxième qualifié pour l’Europa League. Un écart de 7 points assez confortable pour les Girondins avant le déplacement à Geoffroy-Guichard, même si Saint-Etienne compte un match en retard à disputer sur le terrain d’une équipe monégasque tournée vers la conquête du graal que représente le titre de champion de France.

L’effectif stéphanois

Mis à part Stéphane Ruffier, indiscutable dans les buts, Saint-Etienne ne compte pas de vrais titulaires en puissance et dispose d’un effectif homogène qui n’a pas été épargné par les problèmes physiques. Loïc Perrin, le capitaine, devait faire partie de ces cadres, mais les blessures l’ont contraint à freiner le rythme et à ne disputer que 25 matchs. Une situation similaire pour Florentin Pogba qui aurait dû former la charnière centrale avec Perrin sans quelques pépins (15 matchs en L1). Dans ce contexte Leo Lacroix (18 matchs), et même parfois Kévin Theophile-Catherine ont occupé le poste de défenseur central, même si ce dernier a le plus souvent évolué dans son couloir gauche. À l’opposé, sur le flanc droit, c’est Kévin Malcuit, généreux mais encore en phase de progression, qui a tenu le poste le plus souvent (23 matchs). C’est dans l’axe du milieu de terrain que l’homogénéité stéphanoise s’est le plus manifestée comme un frein que comme une richesse. Avec des joueurs comme Ole Selnaes, Vincent Pajot, Fabien Lemoine ou Bryan Dabo en concurrence pour le poste de récupérateur, même si les deux premiers nommés ont le plus joué et que Dabo termine la saison en équipe réserve pour des soucis de comportement, Christophe Galtier disposait cette saison de beaucoup de profils similaires. Dans la même idée, Henri Saivet et Jordan Veretout, prêtés par Newcastle et Aston Villa, ont proposé de profils de milieux axiaux un peu plus offensifs, souvent capables de se marcher sur les pieds. Avec un but et 2 passes pour Saivet et 3 buts et 3 passes pour Veretout, le bilan est trop mince pour une équipe désirant se qualifier pour les joutes européennes. Les joueurs offensifs placés sur les ailes, qui faisaient la force stéphanoise la saison dernière, et donnaient l’espoir d’une montée en puissance, se sont heurtés à un plafond de verre. Kévin Monnet-Paquet bénéficie d’un bilan assez mince avec 4 buts et 3 passes décisives et Romain Hamouma n’a pas réussi à franchir un cap avec 7 buts et 3 passes à son actif. Pour parachever le tableau d’une équipe stéphanoise sans joueurs capables de s’imposer naturellement, le poste d’attaquant de pointe est l’illustration idoine. Avec un Robert Beric à 5 buts (19 matchs), un Alexander Söderlund à un seul but en 14 matchs, et un Nolan Roux auteur de 4 buts en 21 matchs et lui aussi relégué en réserve par son entraîneur, Saint-Etienne n’avait pas les armes pour se retrouver en bonne position à trois journées de la fin du championnat (avec un match en moins). Seules les trois dernières rencontres pourront permettre d’améliorer les statistiques individuelles et d’adoucir le portrait d’une équipe façonnée par un Christophe Galtier annoncé sur le départ après un long cycle assez vertueux à la tête du club stéphanois.

 

L’Équipe possible face à Bordeaux : Ruffier - Malcuit - Perrin (cap) - Lacroix - Theophile-Catherine - Saivet - Saelnes - Veretout - Monnet-Paquet - Hamouma - Beric

 

Trois chiffres avant Saint-Etienne-Bordeaux

- Saint-Etienne, malgré ses blessés récurrents dans ce secteur, est la 4eme défense de L1. À ce titre, le ratio de Stéphane Ruffier est de seulement 25 buts encaissés en 27 matchs disputés. Avec 39 buts concédés, Bordeaux se classe 5eme, avec 9 buts encaissés supplémentaires par rapport à l’ASSE (30). 

- Habituellement cité comme ayant l’un des publics les plus impressionnants de France, Saint-Etienne ne dispose que de la 15eme place au championnat de France de tribunes. Bordeaux talonne encore les Verts avec une 16eme place, juste devant Bastia.

- L’ASSE domine largement les confrontations avec Bordeaux à Geoffroy-Guichard avec 28 victoires contre 18 nuls et seulement 8 victoires girondines. La dernière victoire bordelaise remonte au 20 mai 2012 (2-3) grâce à deux buts de Diabaté et un but d’Obraniak qui envoyaient Bordeaux en Europa League ce soir-là.

 

Par Florian RODRIGUEZ

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