Pourquoi Jean-Louis Gasset est-il toujours l’entraîneur des Girondins de Bordeaux ?

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Des mauvais résultats historiques
1,05 point par match. Jamais un coach des Girondins de Bordeaux n’a eu d’aussi mauvais résultats. L’équipe vient d’enchaîner 13 défaites lors des 16 derniers matchs et se dirige tout droit vers la Ligue 2.
Des choix tactiques et de gestion défaillants
Que ce soit dans la gestion et le management de son groupe avec le recrutement de Hatem Ben Arfa ou dans ses choix de jeu, Jean-Louis Gasset et son staff enchaînent les mauvaises décisions.
À l’arrivée de Hatem Ben Arfa, Jean-Louis Gasset sacrifie la cohésion de groupe et mise tout sur le prodige. Il faut donner la balle à Ben Arfa pour faire gagner l’équipe. Il n’y a pas d’autre discours. Il n’y a pas d’autre plan de jeu. Et ça fonctionne bien jusqu’à la blessure du joueur mi-décembre.
Pourtant, sans Hatem Ben Arfa, les Girondins gagnent et tournent bien. Le groupe montre qu’il peut jouer et gagner sans Ben Arfa. Néanmoins, au retour de blessure de l'ex-marseillais, l’équipe déjoue, le malaise est présent. Ben Arfa est trop individualiste, il ne fait plus gagner l’équipe. Alors que l'effectif gagnait sans lui, son retour dans le 11 déstabilise le vestiaire. Le point d'orgue de cette fracture est le match nul face à l’OM à domicile. Ben Arfa, soliste, oublie ses partenaires et gâche des occasions. Le vestiaire ne lui pardonnera pas.
Il ne sait pas manager ce groupe
La fracture est ouverte. Gasset n’a jamais réussi à l’éviter ni à consolider les liens entre les joueurs. Cet échec et le mauvais management sont à mettre sur son compte. On ne parle pas non plus de la mise à l’écart de Jimmy Briand sur demande de sa direction à la suite d’un problème de contrat, mais cela vient s’ajouter au passif du coach. Idem lorsqu’il met à l'écart les joueurs en fin de contrat, avant de revenir sur sa décision une semaine plus tard. C’est à n’y rien comprendre, Gasset fait n’importe quoi.
Gasset parle rarement de jeu et de football
Par la suite, Gasset perd la maîtrise de son groupe et enchaîne des compositions d'équipe bancales. Basic qui n’avance plus et continuellement aligné comme titulaire dans l'entrejeu. De même, J-M Séri qui est fantomatique bénéficie de l’immunité pendant de longues semaines et joue tous les matchs alors qu’il n’est pas en forme physique le faire. Avec deux joueurs défaillants sur 11, difficiles de ne pas prendre des roustes.
Les valeurs de solidarité et de solidité se sont envolées avec Gasset
Sa communication est dépassée devant la presse. Il fait des métaphores guerrières, mais ne parle jamais de jeu et de ses principes. On cherche encore ce qu’il a voulu faire avec son équipe cette saison. Bordeaux est un club qui s’est appuyé historiquement sur une organisation solide avec des valeurs de solidarité et de détermination au fil des années. J-L Gasset a tout fait voler en éclat en une seule saison. Peut-être a-t-il cru que sa seule présence suffirait à faire gagner l'équipe. Peut-être pense-t-il encore sauver le club ? Si c’est le cas, il se trompe.
De plus, au niveau de l’organisation de son équipe, Gasset persiste par exemple avec un 4-3-3 déséquilibré. En effet, il aligne des joueurs incapables d'évoluer dans ce système. Par exemple, il fait jouer Zerkane et Basic sur un côté ce qui n'est pas leur profil. Enfin, Mexer est sorti du placard alors qu’il manque de rythme et de rapidité.
La sanction est immédiate, Bordeaux encaisse 3 buts contre Strasbourg, 4 à Saint-Étienne, 3 contre Monaco, 4 à Lorient, et 3 à Nantes. La Ligue 1 marche sur Bordeaux. Jamais une équipe des Girondins n’a pris autant de buts. Aujourd'hui, la différence de but des Girondins est de -18, c’est historiquement bas.
Une direction aux abonnés absents
Dans n'importe quel autre club de football professionnel, Gasset aurait été écarté de l’équipe avec une série aussi noire. En effet, le staff aurait déjà dû être démis de ses fonctions au plus tard lors de la trêve du mois de mars. Il faut être aveugle, incompétent ou pyromane pour laisser son équipe fanion dans les mains d’un coach qui ne contrôle plus rien pendant des mois.
Pourtant, le directeur sportif Alain Roche se cache, et le président Longuépée aussi. Leur silence signifie sans doute le refus de King Street de s'acquitter des indemnités de licenciement du staff. Elle s’élèverait à un peu moins de 2M€ d’euros pour Gasset et ses adjoints. Une descente en Ligue 2 coûtera beaucoup plus au club et à la région.
En restant en place et en cautionnant la politique de King Street, Roche et Longuépée sont complices de ce sabordage.
Un salaire confortable pour Gasset
Il faut dire qu’avec 120 000€ par mois, il semble que l'appât du gain passe avant l'intérêt du club et de ses supporters. C’est difficile à admettre de la part de l’ancien adjoint de Laurent Blanc, pourtant l’explication pourrait tenir la corde. Il nous a bien endormis avec la réunion, le stage commando et autre subterfuge lors de ses prises de paroles médiatiques. En attendant, on ne parle pas de jeu, de progression et l’équipe s’enfonce et se dirige droit avec la deuxième division. Lui, il reste en place.
Au final, si Jean-Louis Gasset aime les Girondins de Bordeaux et ses supporters qu’il laisse sa place pour les deux derniers matchs. Il est sans doute encore temps de sauver ce qui peut encore l’être. Ou peut-être est-ce déjà trop tard. Finalement, l'intérêt du FCGB passe derrière ceux des Gasset, Roche, Longuépée et King Street. Les supporters n’ont plus que les yeux pour pleurer face au désastre annoncé.