Carnet d’entraînement : Combat contre le vent

20/11 - 21:18 | Par la rédaction | Il y a 11 ans

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Ce vendredi 20 novembre, la pelouse d’entraînement des professionnels avait retrouvé l’effervescence des jours qui approchent les matchs avec le retour des internationaux. Malgré un vent ébouriffant, les joueurs ont travaillé dur.

Il faisait froid, le vent était soutenu, fort par moments, mais le terrain d’entraînement était préparé. Les plots posés au sol. Les piquets vibrant au rythme du vent. Et les ballons n’attendant plus que les joueurs pour valser. Très ponctuels une fois de plus, les joueurs arrivent à 10H30 sur leur pelouse d’entraînement habituelle jouxtant leurs vestiaires. Cédric Carrasso et Nicolas Pallois sortent en maillot mais se ravisent rapidement et enfilent la veste pour parer ce vent de tous les diables. Presque tous les joueurs sont là. On remarque les absences de Cheick Diabaté, Pablo, Robin Maulun et Diego Rolan. Tous se mettent très rapidement en place, et commencent un travail d’appui et d’échauffement sous la houlette de l’inamovible Éric Bedouet. Les travaux d’ouverture et de fermeture des jambes se succèdent en sautant par dessus de petites haies. « On allonge on allonge, on accélère » incite Éric Bedouet pour intensifier cette phase d’entraînement préliminaire. À l’autre bout du terrain, Cédric Carrasso s’entraîne au sol avec Franck Manteaux sans gêne apparente. Willy Sagnol n’est pas encore là et brille par son absence, mais alors que Cheick Diabaté pointe le bout de son nez avant de disparaître dans un local à matériel, le coach Sagnol lui succède et rejoint ses adjoints. Alors que le vent redouble d’intensité et que les joueurs répètent un exercice déjà aperçu la semaine dernière d’amorties de la poitrine suivi d’une passe à leur binôme, Patrick Guillou observe son schéma d’entraînement sur un papier et prépare l’opposition à venir. Thelin et Crivelli sont en duo pour cet exercice, et l’attaquant suédois ne souffre pas la comparaison physique avec son coéquipier, semblant s’être épaissi. 

Le temps des oppositions a sonné pour des joueurs studieux, sous le regard de quelques habitués, encore moins nombreux que la semaine dernière, à peine découragés par les mauvaises conditions climatiques du jour. « Bien joué Nico », « Bien joué Jaro ». Willy Sagnol lance le rythme dans cet exercice d’opposition ayant pour but de faire circuler le ballon en un minimum de touches de balle. Patrick Guillou prend le relai et insiste d’une voix lourde « basculez, basculez ». Les chasubles oranges donnent la réplique aux blancs. Chez les oranges : Jaroslav Plasil, Nicolas Pallois, Isaac Kiese-Thelin, Gaëtan Laborde et Thomas Touré. Chez les blancs : Enzo Crivelli, André Poko, Cédric Yambéré, Frédéric Guilbert et Clément Chantôme. Deux autres groupes, à l’opposé du terrain, réalisent le même exercice. Puis les joueurs se retrouvent tous pour une opposition plus fournie. Le ballon circule, les joueurs communiquent, hurlent parfois, et Sylvain Matrisciano demande de sa voix rauque de resserrer les équipes. L’intensité augmente, Clément Chantôme se tient le bras et semble souffrir après un contact mais reprend vite le fil de son entraînement. Les entraîneurs poursuivent la séance en composant deux équipes amenées à s’affronter sur un demi terrain. « Bien joué Wahbi, mais c’est mieux si tu parles » conseille Willy Sagnol sur une intervention de Khazri. « Allez vas, vas » ordonne un Plasil omniprésent sur le terrain à l’un de ses coéquipiers. Les joueurs ne trichent pas. Pendant que les passes se multiplient, Diabaté effectue un footing, hors du terrain, et passe derrière les supporters. On remarque un Khazri en position de meneur de jeu axial, et deux doublettes inédites sur les ailes. Côté droit, André Poko soutient Frédéric Guilbert, et côté gauche, Maxime Poundjé se situe latéral gauche devant un Diego Contento devenu milieu gauche. Sagnol tempête : « On accompagne le porteur, on est loin ». Isaac Kiese-Thelin, lancé par Jussiê manque le cadre, mais se fait applaudir de manière unanime. Les coachs arrêtent, recadrent. « Fred, plus haut » crie Sagnol à Guilbert, pas habitué à se situer en position offensive côté droit. Omniprésent lui aussi, le coach Marine et Blanc crie de nouveau : « on va l’aider, on va l’aider » alors que Contento est esseulé en position offensive à gauche. Peut-être un signe que le staff bordelais prévoit de mettre en place quelque chose avec ses ailes. 

L’opposition se termine de façon coordonnée avec la pluie fine qui fait son apparition. Mais la séance du vendredi n’est pas terminée. Les entraîneurs orientent les joueurs vers un terrain réduit pour des oppositions où trois équipes vont s’affronter. Les blancs de Khazri, Saivet, Contento, Maurice-Belay, Poundjé, Traoré et Jussiê affrontent les oranges de Plasil, Laborde, Touré, Thelin, Pallois, Gajic et Ounas et les bleus de Yambéré, Crivelli, Poko, Chantôme, Guilbert et Sané. Les frappes se succèdent, Carrasso et Prior sont mis à contribution. Guilbert envoie une lourde frappe que Jérôme Prior ne peut arrêter. Le jeune gardien girondin se rattrape avec un bel arrêt sur Crivelli, qui perd ensuite de nouveau son duel avec un manque criant de réalisme. Les tirs continuent de fuser dans ces oppositions tournantes où l’équipe qui marque élimine temporairement son adversaire. Contento met un Carrasso en forme à contribution. Mais la réussite n’est pas toujours au rendez-vous : Jussiê place une frappe à mi-hauteur repoussée par Carrasso dans les pieds de Saivet qui n’a plus qu’à ajuster mais manque le cadre. Poundjé tacle le ballon mais ne trouve que Carrasso face au but presque vide. Willy Sagnol, beaucoup plus silencieux, observe ses troupes. Les joueurs ont assez lutté contre le vent et la séance s’achève sur une frappe totalement écrasée et manquée de Thelin. « Bien joué Isaac, allez » crie le staff de concert. L’objectif est de remettre l’attaquant en confiance. Les joueurs se dirigent vers les vestiaires quand Patrick Guillou, très à cheval sur ce principe, demande à Frédéric Guilbert de ramasser les chasubles. Ce dernier et Adam Ounas regroupent une part du matériel, comme les jeunes joueurs avaient l’habitude de le faire jadis dans le monde du football. Grégory Sertic passe à vélo à proximité du terrain et se fait chambrer par son coach : « Monsieur Sertic, doucement, pas trop vite ». Alors que la majorité du groupe professionnel est parti se mettre à l’abri, Thelin et Diabaté, brièvement accompagnés par Touré et Ounas décident de faire du rab. Aidés par Poko et Poundjé pour les centres, et le fidèle Éric Bedouet encore présent pour conseiller, les attaquants enchaînent. La réussite n’est pas vraiment au rendez-vous devant le but vide, mais l’intention y est. Contre le vent, et la difficulté, le travail pourrait payer pour Thelin et les Girondins qui se rendront à Rennes dimanche pour lancer enfin leur championnat. 

Par Florian Rodriguez au Haillan

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