Carnet d’entraînement : L’équipe des offensifs

14/10 - 16:07 | Par la rédaction | Il y a 10 ans

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Vendredi 14 octobre 2016 : À deux jours du match à Rennes, les Girondins ont essentiellement travaillé devant le but, à l’instar de leur dernier entraînement public avant de se déplacer à Paris il y a deux semaines. Les joueurs offensifs ont testé leur force de frappe sous une première fraîcheur de saison. 

 

 

 

Il y a l’embarras du choix pour se stationner sur le parking visiteurs du domaine du Haillan. Le tableau, gris par ce jour typique d’automne, tranche avec celui des beaux jours du mois d’août où une foule en masse se pressait pour voir les Girondins s’entraîner. La terre se dépose sur les chaussures des supporters avec cette odeur caractéristique de vrai football, pleine d’herbe et de boue légère. Sur le terrain d’entraînement, quelques mannequins rigides, deux mannequins gonflables, des plots et des murets d’appuis sont installés du côté des vestiaires de l’équipe professionnelle. Rien de comparable avec la séance de la semaine dernière où tout le terrain était balisé. Les joueurs se font attendre. Il est 10h15, un léger froid saisit les mains et les journalistes reporters d’images sont presque plus nombreux que les supporters. Un air de déjà vu, un an en arrière. Les joueurs finissent par faire leur apparition à 10h20, dans le calme, sans stress apparent. 

 

Eric Blahic, le dos chargé de ballons, se dirige vers les deux murets, au niveau des cages, décalés aux deux extrémités, et y dépose quelques munitions. Les joueurs échangent des passes pour se réchauffer. Certains comme Adam Ounas ou Thomas Touré portent de petits foulards pour se prémunir des premiers froids. « Allez mettez-vous en route » décrète Eric Blahic. Certains joueurs se positionnent au centre d’un cercle imaginaire, et d’autres à l’extérieur. Cet exercice, joué la semaine passée, consiste à rejoindre un coéquipier ballon au pied depuis l’extérieur vers l’intérieur et de l’intérieur vers l’extérieur. Seuls les joueurs offensifs sont présents pour cet exercice. On aperçoit Milan Gajic et Igor Lewczuk, de la confrérie des défenseurs, se faire quelques passes près des vestiaires. Valentin Vada les rejoint rapidement, au même titre que Youssouf Sabaly et Maxime Poundjé qui déboulent du complexe professionnel. Du côté des joueurs offensifs, Eric Blahic ne tarde pas à donner le tempo : « Mettez-vous dedans, mettez-vous à l’aise. Vous connaissez l’exercice. Variez vos appuis. Changement d’appuis. Allez, dynamiques. » Du mouvement est sans cesse demandé pour se mettre en condition. Après un travail de passes simples, la dynamique de rejoindre son coéquipier vers l’intérieur évolue avec une nécessité d’atteindre le joueur en jonglant. Chez les gardiens, Paul Bernardoni et Jérôme Prior répètent les mouvements de base, sans Cédric Carrasso.

 

Les joueurs poursuivent leur échauffement par un travail de passes longues en duo, en croisant leurs passes avec leurs autres partenaires. Le but est de passer dans le bon timing pour ne pas interférer avec la passe d’un autre duo. Les joueurs sont silencieux. Le bruit des passes claquées et bombées sur les ballons domine l’ambiance. Un coup de sifflet coupe cette légère torpeur. « Allez, en place, ballons à côté des planches rouges et jaunes » demande Eric Blahic qui avait constitué les équipes avant le début de l’échauffement. Chaque joueur doit compter ses buts. Deux équipes vont s’affronter. Au niveau des deux poteaux de corners sur un terrain officiel, deux murets servent de lieu de départ. Chaque équipe a son propre circuit. Le premier joueur prend appui sur une mini-cage grillagée et trouve son partenaire à 20 mètres du but. Ce dernier s’emmène le ballon entre deux mannequins rigides, élimine un mannequin gonflable et frappe au but. Les premiers enchaînement sont plutôt réussis. « Ouais, allez on y va, ne vous éloignez pas trop du mannequin » corrige Eric Blahic. Après plusieurs séquences, l’entraîneur adjoint bordelais met la pression sur les joueurs : « Les gardiens prennent le dessus, soyez plus actifs. » 

 

Thomas Touré touche la barre transversale sur son enchaînement. Adam Ounas est sur l’atelier de droite, en regardant les vestiaires. Le futur international algérien élimine le mannequin et place une frappe croisée que Bernardoni ne peut sortir. À côté de l’espace presse, Eric Bedouet fait travailler l’explosivité balle au pied aux éléments défensifs présents avec de petites accélérations croisées. « Il faut marquer » crie Eric Blahic à Jérémy Ménez. L’international français effectue un dribble un peu lent mais place un ballon lobé qui vient mourir dans les filets de Prior. Thelin qui a déjà marqué quelques buts, frappe sèchement le ballon qui prend une trajectoire aérienne et rectiligne et passe de peu à côté. « Il faut que ça aille au fond » répète Eric Blahic à ses joueurs. Jocelyn Gourvennec est à 10 mètres de l’atelier, extrêmement silencieux. Le coach girondin fait les cent pas, regarde ses crampons, comme perdu dans ses pensées, puis se recentre sur la séance, sans intervenir. Une variante est demandée dans l’exercice: le premier passeur trouve un autre coéquipier au niveau des premiers mannequins avec une passe dans l’espace, entre les deux mannequins, pour le joueur en retrait qui arrive lancé. 

 

« C’est libre à l’intérieur, adaptez-vous » précise Eric Blahic. Kaabouni met un extérieur du pied droit qui fuit le cadre. « Ça peut exister Youn » rassure l’entraîneur adjoint. Malcom, à l’inverse, marque d’une frappe sincère du gauche qui prend le petit filet droit de Bernardoni. « Oh super Jorris » félicite Blahic à l’adresse du jeune Jorris Romil de la CFA2 venu prêter main forte au groupe professionnel. L’enchaînement dribble extérieur du pied sur le mannequin et frappe croisée est simple mais efficace. Touré frappe mi-hauteur mais Bernardoni se détend et sort le ballon. « Bien joué les deux » félicite Eric Blahic. L’ancien entraîneur-adjoint de Guingamp motive et pique l’orgueil des joueurs : « Ça ne marque plus les rouges, il n’y a plus que les jaunes. » Malcom reçoit un ballon en retrait des deux mannequins au lieu d’en hériter dans l’espace. « C’est pas grave ça joue, on s’adapte Malcom » pousse Eric Blahic de sa voix déterminée. Le jeune brésilien rattrape le coup, passe le mannequin et enroule du gauche. Pleine lucarne. « Et voilà, on s’adapte » se réjouit l’entraîneur adjoint des Girondins. Une pause est observée. Thomas Touré, agacé par un ballon perdu, donne un coup de pied dans un mannequin gonflable que son entraîneur est obligé de relever. 

 

Le jeu évolue de nouveau. Le deuxième passeur devient le buteur en réalisant un une-deux avec le joueur en retrait qui était jusqu’ici le finisseur. Lewczuk, Sabaly, Poundjé, Arambarri et Gajic terminent leur séance axée sur l’explosivité par un tour de terrain léger tandis que Valentin Vada enchaîne les tours de piste, seul, avant de s’atteler à un travail avec le kiné, David Das Neves. Au niveau des joueurs offensifs, ça repart de plus belle. Kamano allume Jérôme Prior à deux reprise. Le deuxième gardien des Girondins a la main ferme sur les deux occasions. Prior et Bernardoni livrent une belle bataille aux joueurs offensifs en effectuant régulièrement des arrêts de classe. Jérémy Ménez effectue un dribble sans conviction et tente un nouveau lob, trop faible pour inquiéter Jérôme Prior qui dégage d’un coup de poing facile et un peu rageur. Ounas, fiable du pied gauche, prend Prior à contre-pied tandis que Kamano se heurte à un Bernardoni performant. À l’autre bout du terrain, Igor Lewczuk est le seul éléments des défensifs à être resté. Avec force gestes, Eric Bedouet qui le prend en charge, lui explique ses attentes. Après de petits appuis entre les plots, l’international polonais rend des ballons de la tête avant de terminer par une conduite de balle. 

 

La dernière tranche d’entraînement débute du côté des offensifs. Désormais, le joueur le plus en retrait décide s’il rejoue avec son partenaire pour un une-deux ou s’il ne se sert pas du relai et préfère partir directement vers le but. « Combien de buts ? François tu m’as dit 8 buts, tu en es à combien ? Et toi Adam ? » Eric Blahic fait le point avec les joueurs par rapport à leurs objectifs définis avant la séance et recensés sur un petit papier. Kamano, en mouvement, est le premier à choisir la frappe en s’amenant directement le ballon entre les mannequins. Paul Bernardoni se couche bien et sort cette grosse frappe de l’ancien bastiais. Malcom marque de nouveau se montrant très performant. « Mieux que ça François, ça tourne » s’agace Eric Blahic sur la première passe de Kamano, au niveau du poteau de corner fictif. François Kamano, toujours, manque son dribble sur le mannequin. Avec un petit sourire en coin et une belle dose d’ironie, Eric Blahic s’adresse à l’adversaire fictif : « Bien joué mon défenseur. » Jérémy Ménez fait mouche d’une bonne frappe croisée. Jérôme Prior, entre chambrage et agacement s’adresse à l’ancien joueur du Milan AC : « Il était temps que tu marques, ça fait une demi-heure que tu n’as pas marqué. » Thomas Touré, lui, ne cadre pas sa frappe. « Tu dois marquer Thomas. Tu as un ballon d’enfer, tu fais un super contrôle. Tu dois marquer. » Le tout sous les yeux d’un Frédéric Guilbert qui assiste à la séance, assis sur un ballon, devant l’entrée de vestiaires, le nez caché par son survêtement et accompagné de Mauro Arambarri, debout à ses côtés. Les gardiens se donnent beaucoup. Leurs hauts de survêtements blancs, sont désormais souillés par la terre et prennent des teintes marrons-grises. Ménez tente une feinte dans laquelle Bernardoni ne tombe qu’à moitié et loupe le cadre pour la dernière frappe de l’atelier. 

 

Les joueurs placent rapidement quelques mannequins en forme de mur pour s’exercer aux coups-francs. Après avoir effectué quelques pénaltys, Jérémy Ménez s’assoit sur un muret et préfère observer ses coéquipiers, rapidement rejoint par Eric Blahic. Jocelyn Gourvennec, lui, s’est rapproché de ses hommes et regarde de près la séance. Les premiers tirs de Laborde et Malcom tombent sur le mur. Les joueurs sont peu en réussite. Adam Ounas trouve l’intérieur de la barre avant de marquer grâce au rebond sur le dos de Bernardoni. « Allez c’était la dernière » décrète Eric Blahic. Thomas Touré proteste et obtient la possibilité de taper son coup-franc. L’international ivoirien marque sous la barre et termine la séance sur un but bon pour la confiance. Tous les joueurs s’affairent pour ranger le matériel, tandis que Valentin Vada, le long du terrain, touche le ballon et termine ses conduites de balle par des frappes dans un but vide. Le jeune Jorris Romil vient serrer la main de Jocelyn Gourvennec et d’Eric Blahic en guise de remerciement, avant de récupérer un mannequin. Les coachs, accompagnés de Kévin Plantet, le préparateur physique, restent un moment sur le terrain pour échanger. Pour définir la future animation offensive à Rennes ? En tous cas, Jocelyn Gourvennec aura observé l’essentiel de la séance, sans intervenir.

 

Par Florian RODRIGUEZ au Haillan

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