Ce qu’il faut retenir de la crise aux Girondins de Bordeaux

03/11 - 09:29 | Par la rédaction | Il y a 11 ans

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Depuis un mois, les Girondins de Bordeaux sont plongés dans une crise sportive ouverte qui met en lumière les lacunes de l’effectif et du club. Voici ce qu’il faut retenir aujourd’hui sur la situation d’urgence que vit le club.

Un entraineur dépassé

Pour sa deuxième année de contrat comme entraineur, Willy Sagnol doit faire face à une crise que Françis Gillot a connu en son temps (lire ici). En manque de résultats sportifs, les tâtonnements tactiques de Willy Sagnol qui ne trouve ni d’organisation, ni d’équipe type sur le terrain, pénalisent le club. Bordeaux est quasiment éliminé de l’Europa League, et pointe à la 14è place de L1, à 5 points seulement du premier relégable. Pire l’’entraineur bordelais modifie à chaque rencontre son schéma de jeu, voir même plusieurs fois par match. Il est difficile à suivre pour les joueurs qui avouent ne pas toujours comprendre les consignes. Enfin, après un mois d’aout réussi sans les "cadres", Sagnol a très mal géré le retour de ces derniers (Plasil, Rolan, Sané) qui l’a positionné comme titulaires sans qu’ils soient au niveau pour l’être. Il provoqua ainsi, le mécontentement des plus jeunes, en accentuant la fracture entre les anciens et les plus jeunes dans le vestiaire.

Des joueurs "pourris et gâtés", qui manquent de respect au club et à ses supporters

Pour autant, l’entraineur ne porte pas à lui seul la responsabilité de l’échec. Les joueurs ont cessé de jouer depuis un mois. Ils ont avoué sur RMC qu’ils ne se donnaient pas à 100% (lire ici). Une facture s’est crée entre le staff et le groupe de joueurs. Ces derniers outre les reproches tactiques qu’ils font à Sagnol, se plaignent de règles de vie trop strictes : petit déjeuné ou déjeuné obligatoire, fatigue physiques trop importante et manque de soutien du coach dans la presse … Le groupe de joueur a donc décidé de ne plus jouer et de mettre la pression sur le coach et sur le club, dans le but d'assouplir les règles de vie. Ils y sont parvenus, puisque le club a cédé à leurs revendications. Sauf qu’une telle attitude ne peut pas être accepté par les supporters/clients du club qui ont payé leurs places pour assister à des simulacres de matchs depuis un mois. Et pourtant, lorsque les supporters vont accueillir les joueurs à l’aéroport de Mérignac dans la nuit de samedi à dimanche pour exprimer leurs mécontentement, le ton monte et certains joueurs se permettent d’insulter des fans. Une preuve de plus de l’état d’esprit de certains joueurs qui ne respectent ni le club, ni leur employeur, ni les supporters.

Une direction faible et un propriétaire absent

Face à ces difficultés, la direction des Girondins de Bordeaux est restée passive. Ni les insultes envers les supporters à l’aéroport, ni le comportement des joueurs n’a été blâmé. Au contraire, ces derniers ont réussi à imposer leurs demandes. Vont-ils se remettre à jouer pour autant ? La question se pose. Cette faiblesse de la direction qui est incarnée par Jean-Louis Triaud saute au yeux aujourd'hui. D’autant que Bordeaux s’est déjà retrouvé dans la même situations en 2011, sous l’ère Gillot. Le club avait alors choisi de soutenir les joueurs, tout comme aujourd’hui. Depuis Francis Gillot est parti, mais les hommes au club sont toujours en place. Et M6 dans tout ça ? Nicolas De Tavernost est le grand absent de la semaine. C’est pourtant son entreprise qui paye des joueurs qui refusent de jouer, et qui finance le déficit structurel. Peut-il encore accepter par amitié pour Jean-Louis Triaud, de laisser la même direction à la tête des Girondins ? Les problèmes structurels sont pourtant importants aux Girondins de Bordeaux, l’administratif et le sportifs ne s’entendent pas, les encadrants de l’équipe réserve et de l’équipe pro ne communiquent pas, et Jean-Louis Triaud ne gère pas le sportif mais que les affaires courantes. Il n’y a aucun directeur sportif pour faire le lien entre les joueurs et la direction. Depuis l’ère Gillot c’est le même constat, et pourtant M6 laisse faire, et maintient une organisation qui ne fonctionne plus. Le risque de maintenir une structure qui ne marche pas est important pour le club, qui pourrait si les mentalités et les hommes ne changent pas rapidement se retrouver à l’étage inférieur du football français.

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