Édito : la communication d’Albert Riera est-elle problématique ?

12/02 - 16:36 | Il y a 3 mois
Avec ses sorties en conférence de presse, l’entraîneur des Girondins détonne en Ligue 2. Faut-il pour autant lui reprocher son franc-parler ?
Édito : la communication d’Albert Riera est-elle problématique ?

© Iconsport

Depuis le départ dans le fracas de Gustavo Poyet à l’été 2018, les Girondins de Bordeaux n’ont jamais retrouvé un entraîneur avec un discours sans langue de bois et qui n’hésite pas à monter au créneau, quitte à dépasser certaines limites conventionnelles. Si Albert Riera est encore très loin des résultats de son homologue uruguayen, l’actuel coach du FCGB a le mérite de rendre les conférences de presse passionnantes au Haillan et en après-match.

Il fait à peine mieux que Guion

 

Pendant plusieurs minutes, on parle de jeu, de bloc défensif, de concepts tactiques, de management individuel... Alors que beaucoup d’entraîneurs considèrent le passage devant les journalistes comme une épreuve, Albert Riera s’en sert pour communiquer et révéler ses ambitions. Vincent Romain, journaliste à Sud-Ouest, a souligné sur X à quel point il avait apprécié l’échange avant le match contre Grenoble : “À titre perso je l'ai trouvée passionnante, qu'on soit d'accord ou pas avec Riera. Il a pris le temps d'expliquer ses convictions et d'argumenter. Dans cet exercice-là, c'est suffisamment rare pour apprécier ces moments.”

Évidemment, il y a un profond décalage entre ce que Riera souhaite mettre en place, dans la continuité de ses bons résultats en Slovénie, et ce qu’il a accompli depuis quatre mois en Ligue 2. Avec 1,31 point de moyenne, le technicien espagnol fait à peine mieux que David Guion (1,20) sur la saison 2023-2024. Certains choix tactiques ont aussi surpris comme le repositionnement de Pedro Diaz en piston, mais l’ancien joueur de Liverpool a toujours eu le mérite d’expliquer ses décisions, quand bien même de notre regard de simple observateur, cela nous paraît surprenant.

Riera parle, la direction se cache

 

Si Albert Riera concentre l’attention aux Girondins de Bordeaux en étant le principal protagoniste depuis plusieurs semaines, cela permet de souligner à quel point le duo Lopes/Lopez se cache. Alors que la situation sportive du FCGB s’enlise avec l’objectif crucial de la montée de plus en plus compliqué, Gérard Lopez s’exprime seulement par des communiqués du club ces dernières semaines.

Avec l’annonce d’une vente possible des Girondins, l’ancien propriétaire du LOSC tente d’allumer des contre-feux, mais le temps joue contre lui. Pour Admar Lopes, pris en grippe par les supporters, le dernier mercato hivernal paralysé par la DNCG, avec pour conséquence l’absence de recrues, ne rehausse pas son bilan déjà accablant. Riera sert ainsi de paratonnerre, en attendant l'issue de cette saison bien épuisante pour les nerfs avant le sprint final.

Si certains apprécient le personnage Riera, haut en couleur, d’autres considèrent l’entraîneur espagnol arrogant, hautain et méprisable. Ses sorties contre Valenciennes et Régis Brouard ont attisé les flammes, dans un contexte où le club marche déjà sur les braises. Chaque match tourne autour de cette question simple : “qui a le mieux joué au cours des 90 minutes ?”, peu importe l’issue finale du vainqueur.

Il reste désormais 15 matchs au coach des Marine et Blanc pour passer de la théorie à la pratique, lui qui a toujours promis que les progrès seraient visibles un jour en match. Pour le moment, on patiente toujours...

Adrien Mathieu

Réédition de l'article du 10/02/2024