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Interview - Clément Grèzes : “Je trouve l'équipe des Girondins construite pour remonter en Ligue 1”
© Iconsport
"Ça fait 10 ans que je suis ce championnat et je sais qu’il est génial"
WebGirondins : Comment se passe votre saison de Ligue 2 sur beIN SPORTS en termes de couverture ?
Clément Grèzes : Oui cela correspond dans les grandes lignes à ce que nous voulions faire. L’idée sur beIN depuis plusieurs années c’est d’essayer d’être au plus près du terrain sur les deux rencontres pour lesquelles on a les droits. D'être en bord de pelouse au plus près car ce sont souvent les plus grosses affiches de la journée.
Depuis plusieurs années on essaye d'être aussi dans l'inside avec des micros ou avec des caméras dans le vestiaire. De ce point de vue là, c'est parfois un peu plus compliqué avec les très grosses institutions. Je pense à Bordeaux et à Saint-Étienne qui historiquement ont plus de difficulté à ouvrir certains lieux. En Ligue 2, on avait parfois la possibilité d’ouvrir le vestiaire avant le match. De ce point de vue là, c'est un peu plus difficile, car cela ne fait pas partie de leurs habitudes.
Donc, un micro et une caméra dans le vestiaire de David Guion ou de Laurent Batlles en avant-match, c'est compliqué ?
Oui, parce que ce n’est pas dans leurs habitudes. Parce que les coachs en question ne sont pas amateurs de ça. Je ne désespère pas d'y arriver, car on fait la demande à chaque fois. On pense que c’est une manière de valoriser la Ligue 2. La Ligue 2 n’étant pas la Ligue 1, on pense qu’il faut faire en sorte de raconter une histoire différente, en étant plus proche des acteurs et en valorisant ce championnat. Cela nous a offert de super séquences par le passé. Aucun club ne s’est jamais plaint, je crois. Ça fait partie des discussions, car on souhaite accompagner les enjeux principaux.
@beIN SPORTS
On prend beaucoup de plaisir à vous écouter, d'où vient cette connivence avec Robert Malm et Margot Dumont ? Comment arrivez-vous à avoir ce ton sérieux et détendu à la fois ?
On s’adore. C’est difficile de ne pas être naturel avec Robert, car c’est le plus gentil et le plus chaleureux que la terre n’ait jamais porté. On ne peut qu’être chaleureux avec lui. C’est pareil avec Margot. Ça fait 10 ans que je suis ce championnat et je sais qu’il est génial parce qu'il y a des histoires à raconter. On veut valoriser la Ligue 2. Il y a une incertitude à chaque match. Je sais aussi que ce n’est pas la Ligue 1 et que les gens n'ont pas forcément l'idée dans leur planning du week-end de regarder un match de Ligue 2. Donc nous, on peut essayer d’être le plus chaleureux possible, d’apporter de l’humeur et de la chaleur humaine en racontant des histoires. Il y a des gens sympas et c’est ce qu’on essaye d'être à l'antenne.
"Dans ce championnat le petit peut taper le gros n'importe quand. Bordeaux a perdu 3 fois contre une lanterne rouge cette saison"
Que pensez-vous de ce championnat de Ligue version 2022/2023 ?
Sur le papier, ce championnat souffrait du fait de n’avoir que deux équipes qui montaient. L'année dernière on avait avec les play-offs et barrages, 5 à 6 équipes qui étaient concernées jusqu'au bout. Là, nous avons encore 5 à 6 équipes concernées, c’est notre chance.
Il y avait énormément d'enjeux cette saison et le jeu en a pâti. Le Havre était très séduisant en début de saison et il est beaucoup plus restrictif dans son projet depuis quelques semaines. Bordeaux a mis du temps à arriver à maturité. Cette maturité n’est pas une garantie de spectacle. Sochaux a plus de difficulté aujourd’hui, Metz est aussi une équipe mature, mais sans réussir à nous enthousiasmer. Contrairement aux saisons précédentes où l’on avait une ou deux équipes qui nous enthousiasmaient dans le jeu, on a un peu plus de mal à le trouver cette saison. Mais c’est un championnat qui reste génial avec globalement des projets de jeu qui se mettent en place et des clubs qui se structurent.
Avoir des clubs comme les Girondins de Bordeaux et l’AS Saint-Étienne ça change quoi pour ce championnat de Ligue 2 et pour beiN SPORTS ?
Ce que ça change c’est l’attractivité du championnat. Plus tu as de grosses équipes en Ligue 2, plus de joueurs vont être attirés par ce championnat. Tu as des projets de jeu qui vont se monter en miroir des équipes favorites. Pour monter, il faut mettre les moyens adéquats pour contrer l’histoire et la puissance de Saint-Étienne et Bordeaux.
L'effet est évident en termes d'audience et d’intérêt pour le Ligue 2. Ça a renforcé l'idée que nous nous faisons de la Ligue 2, à savoir une espèce de Ligue 1 bis, où tu as des clubs comme Caen, Sochaux, Dijon, Le Havre, Bordeaux, Saint-Étienne et Metz qui sont structurés Ligue 1. On est dans une dynamique d’un championnat qui progresse et qui n’est plus très loin de la Ligue 1. Les meilleures équipes de Ligue 2 sont capables de se stabiliser en Ligue 1 : Clermont, Troyes, Toulouse par exemple.
En plus, dans ce championnat le petit peut taper le gros n'importe quand. Bordeaux a perdu 3 fois contre une lanterne rouge cette saison, c’est bien la preuve que ce championnat est particulier.
"Le premier mois de championnat, c’est grâce à David Guion"
Quel est votre avis sur cette équipe bordelaise, comment la trouvez-vous ?
Je la trouve construite pour remonter même s’il y a la jeunesse et que David Guion parle beaucoup de la moyenne d'âge de son équipe. Il y a pas mal d’expérience dans cette équipe et la moyenne d'âge ne dit pas forcément l’expérience de ses joueurs.
Je trouve l’équipe mature et je suis surpris que dans toute cette période Bordeaux ait réussi à garder le cap en termes de points. Dans le jeu ce n’est pas toujours très enthousiasmant et David Guion a raison quand il parle de maturité. Dans la bouche d’un entraîneur, le mot maturité n’est pas garantie de spectacle, c’est le problème. C’est un peu la frustration que l’on a. On aimerait que l’équipe joue plus et propose un football plus abouti que celui qui est proposé aujourd'hui. En termes de jeu, je suis un peu déçu.
Après, la Ligue 2 est un championnat à la vie à la mort. On sait que pour eux l’important c’est séduire par les points qu’ils prennent et non par le jeu. Ils sont deuxièmes du championnat pour l’instant. Il faut rappeler que cela a été rendu possible par un début de saison réussi. C’est un exploit colossal. C’est l'œuvre dans l’immense partie du coach. Le premier mois de championnat, c’est grâce à David Guion. Cela conditionne le classement des Girondins aujourd’hui.
Quel est votre pronostic pour l’accession à la Ligue 1 ? Quels clubs vont monter selon vous ?
Je vois mal Le Havre s'effondrer. La capacité des Girondins à sortir vivant de séquences compliquées et à conserver ce petit point d'avance indique qu’il y a une maturité avec un coach qui connaît l’accession en Ligue 1. Sochaux et Metz ont aussi des coachs expérimentés. Mais si on doit réduire la bagarre à ces trois équipes-là, j’aurai tendance à donner un avantage à Bordeaux. Ils dégagent presque de la sérénité. C’est un luxe important pour la montée.
Cette saison, quel joueur sort du lot selon vous ? Quel joueur a tapé dans l'oeil de Clément Grèzes ?
Junior Mwanga très clairement, il a un talent exceptionnel. Il va falloir qu’il gomme de petites choses dans son jeu et se structure en tant que joueur professionnel en passant ce cap. Une fois qu'on a le talent, c’est tout faire pour devenir, un bon, un très bon, un grand et un très grand. Je trouve qu’il a des séquences de jeu qui sont assez au-dessus. Tout n’est pas parfait, mais vu sa capacité d’adaptation, et sa palette, je trouve aujourd'hui que c’est celui qui présente le rapport potentiel et la conversion du potentiel en match le plus important en Ligue 2.
Avez-vous un moment sympa à nous partager sur cette saison ?
Puisque je parle à un média qui suit les Girondins, je me souviens de l’ambiance à Charléty cette saison à l’occasion du match face au Paris FC. J’ai toujours eu un regard extérieur sur les Girondins de Bordeaux, je ne suis pas supporter. J'ai toujours trouvé l’ambiance du Matmut feutré. J’ai découvert le public bordelais à l’occasion du déplacement de Bordeaux à Charléty, et Dieu sait que ce n’est pas facile de mettre de l'ambiance à Charléty. J’avais été bluffé, je l'avais dit à l’antenne. J’ai découvert ce jour-là la puissance de la passion à Bordeaux.
N.P
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