Sion, le tournant inattendu ?
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Les Girondins de Bordeaux se sont inclinés à domicile face au Football Club de Sion. Le constat est là. Si le train de sénateur des marine et blanc en championnat ne choque plus personne, en ce qu’il est devenu une habitude depuis la fin de l’ère Laurent Blanc, cette défaite est venue ternir un bilan jusqu’alors honorable en Coupe d’Europe pour les bordelais.
Nombreux seront les supporters ou les journalistes qui, ce soir, critiqueront la performance de nos joueurs, et mettront en lumière la lenteur et l’inefficacité du jeu girondin. Et justement. Nous pensons qu’il y a plus à analyser dans la performance de ce soir.
La goutte d’eau qui fait déborder le vase
Cette défaite pourrait être celle de trop. Dans une compétition différente, Bordeaux continue sa série de mauvais résultats, et diminue ses horizons qui apparaissaient déjà de moins en moins nombreux. Le bilan s’alourdit ce soir, à tel point qu’il pourrait avoir un impact sur les joueurs, et sur leur agressivité offensive et défensive, récemment toutes deux disparues.
Des joueurs enfin affectés collectivement
Il faut aussi lire entre les lignes de la performance des Girondins. Si le résultat final laisse place à l’amertume et à la critique, il faut remarquer une différence entre ce match et les éditions précédentes de nos déboires de spectateurs. Rappelez-vous de la mi-temps, de ces images de Carrasso réunissant l’équipe, au retour sur le terrain, pour les haranguer. Cette image faisait plaisir à voir tant elle manquait à ces dernières semaines : celle d’un collectif qui se parle. D’un collectif qui réagit (pensons à Whabi Khazri). Et force est de constater que la deuxième mi-temps fut bien meilleure que la première. Le résultat final trouble la lucidité du supporter passionné, mais rendons à César ce qui appartient à César : les girondins ont dominé la seconde période, et de loin. Pas une seule véritable mise en danger de la défense, d’ailleurs exemplaire sur ce second acte et tellement plus solide que celle qui perdait des ballons canulars contre Montpellier, Nice, Lorient, etc…
Offensivement, aussi, il y avait du mieux. Ce ne fut guère concrétisé, mais on a vu beaucoup plus de choses. Enfin Saivet réussissait les transversales décisives qu’on voyait au début de son repositionnement. Chantôme, aussi, éclairait un milieu jusqu’alors complètement absent. Les centres se multipliaient, alors qu’on n’en avait vu aucun en première période. Nos attaques étaient désordonnées certes, brouillonnes, sans doute, et même rarement synchronisées. Mais force est de constater qu’il y avait du mouvement, et de la volonté. Bordeaux a d’ailleurs remporté l’immense majorité des duels sur cette deuxième période.
La fin d’une phase noire ?
Il me semble qu’aujourd’hui nous avons été témoins d’un déclic. En s’appuyant sur cette seconde période, et en titularisant les joueurs qui ont démontré le plus de pugnacité (Poko, Crivelli, Ounas), Bordeaux peut reprendre le chemin qu’il avait entamé en début de saison, et réveiller ses joueurs endormis. Car c’est un des symptômes de notre club, après tout : des joueurs qui s’installent trop souvent dans un confort qui n’est pas viable.
Avec les futurs retours en forme de nos blessés, qui ont leur poids sur le collectif (comme notre capitaine et sa volonté affichée aujourd’hui), et en s’appuyant sur les qualités intrinsèques de certains de nos joueurs (Chantôme qui aligne les bonnes performances récemment, Pallois, Khazri, Diabaté, ou Rolan), il est possible pour Willy Sagnol de construire un onze de sortie de crise.
Le plus difficile sera de retrouver la confiance, qui donne le liant offensif que ces dernières défaites nous ont fait perdre. Mais traitez moi d’optimiste, car je parie que ce soir, nous avons retrouvé de la hargne. Et c’est un début.
O.P