Un Caen solide sur sa base

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Amené par un groupe expérimenté et un encadrement de qualité, le Stade Malherbe Caen a effectué une saison encourageante qui aurait pu s’avérer excellente avec quelques victoires supplémentaires.

La forme de Caen depuis le match aller

Large vainqueur d’un Bordeaux aux abois le 29 novembre 2015 (1-4), le Stade Malherbe Caen a ensuite connu un mois de décembre décevant en laissant échapper des points précieux à domicile face à Lille (1-2) puis face à l’inévitable PSG (0-3). De bons nuls à Rennes et Monaco (1-1 par deux fois) ont pourtant montré que l’équipe de Patrice Garande avait du potentiel pour rivaliser avec les équipes de première partie de tableau. Un peu trop irrégulière pour accrocher les places d’honneur, l’équipe caennaise a confirmé sa propension à alterner le bon et le moins bon en janvier comme en février. Défaits à Angers (2-0) puis sur leur pelouse face à l’OM (1-3), les Caennais ont ensuite relevé la tête avec deux résultats probants. Les hommes du président Fortin se sont tout d’abord défaits de Montpellier au Stade de la Mosson (1-2) avant de faire chuter l’équipe de Nice à domicile (2-0). Février a ensuite offert le même scénario avec trois défaites de rang compensées par deux victoires probantes face à Rennes au Stade Michel d’Ornano (1-0) puis sur le terrain de Saint-Etienne (1-2). Sans forcer, en chutant au Gazélec (1-0) mais en battant Troyes (2-1), Caen a atteint un mois d’avril où un petit relâchement a entraîné une série de 5 matchs sans victoire avec une humiliation au Parc des Princes face au PSG (6-0). Avec une victoire lors de l’avant-dernière journée sur le terrain de Nantes (1-2), Caen a prouvé qu’il valait mieux que le relâchement entrevu pendant cinq journées, et s’est positionné à une 8eme place que plusieurs clubs pourraient lui voler sans une dernière victoire à domicile face aux Girondins.

Le point sur l’effectif

Souvent un peu tendre qualitativement et quantitativement pour tenir la distance en L1, l’effectif caennais a été bien ajusté cette saison par les décideurs normands. Avec un Rémy Vercoutre qui revit à Caen depuis deux saisons, et un Alaeddine Yahia toujours présent en défense centrale, le club de Jean-François Fortin dispose de deux bons leaders derrière. Au rayon des satisfactions, Damien Da Silva s’est imposé comme un élément important de la défense centrale en compagnie de l’indispensable latéral Dennis Appiah, seul joueur de champ à avoir disputé l’intégralité des 37 matchs de L1. Une performance impressionnante pour un défenseur de couloir. Au milieu de terrain, la régularité des anciens a fait la différence. Dans un championnat long et éprouvant physiquement, ils sont quatre à avoir pris part à plus de 30 matchs. Le milieu défensif Nicolas Seube, emblème du club, a disputé 32 matchs dont 23 en tant que titulaire à 36 ans. Julien Féret, lui, a disputé 37 matchs, dont 36 en tant que titulaire, inscrivant 4 buts et délivrant 6 passes décisives. Jordan Adeoti et ses 31 matchs en position de milieu défensif, et Vincent Bessat et ses 34 matchs dans un rôle de milieu offensif, complètent ce quatuor. En position offensive, Hervé Bazile qui a disputé 25 matchs et délivré 3 passes décisives, réalise une saison un peu décevante par rapport au potentiel aperçu la saison passée. Mais l’attaque se porte tout de même bien du côté de Caen avec un Andy Delort qui n’a laissé personne insensible cette saison. Avec 11 buts et une activité débordante, l’attaquant du SMC fait partie des joueurs qui attirent beaucoup de clubs français… Il sera peut-être rejoint par Ronny Rodelin dans ce registre s’il poursuit sa remontée. Souvent chahuté pour sa nonchalance, l’ancien attaquant nantais réussit une bonne saison en ayant atteint la barre des 10 buts en L1. L’effectif caennais, équilibré et expérimenté, a réussi son opération maintien avec succès et pourra peut-être s’installer durablement dans les 10 premiers du championnat s’il continue d’être étoffé avec intelligence.

3 questions à... Jimmy Hebert (Milieu défensif du Stade Malherbe Caen entre 1996 et 2006)

WebGirondins : Caen a longtemps cru à l’Europe mais devrait terminer à une place située autour du 10eme rang. En fin de saison, le bilan sera positif ou un peu teinté de regrets ?

Jimmy Hebert : C’est vrai qu’on peut avoir un sentiment un peu mitigé. Avec les bons résultats, on devient forcément de plus en plus exigeant et finalement on développe une ambition supérieure. Le sentiment est mitigé car on aurait peut-être pu prétendre à une place européenne mais finir dans les 10 premiers de L1 et pérenniser le club à ce niveau c’est une grosse satisfaction. Il y a eu un petit passage à vide dès que le club a été officiellement maintenu. Dans les têtes ça a un peu lâché car c’était un gros soulagement d’être maintenu rapidement dans la saison. À Caen, ce n’est pas habituel de valider le ticket pour la saison prochaine en L1 si tôt. Ce relâchement aurait quand même pu coûter des places et faire tomber le club en 14eme ou 15eme place, mais il y a eu des réunions au sein du club avec des entretiens individuels pour rappeler aux joueurs qu’il fallait bien finir la saison. Au niveau des supporters, les gens sont ravis car au début de saison tout le monde aurait signé pour le maintien. Le dernier match contre Bordeaux devrait être une belle fête car cette saison a été bonne.

WebGirondins : On parle peu de Patrice Garande, mais est-ce l’homme providentiel pour Caen ?

Jimmy Hebert : Patrice Garande a prouvé ces dernières saisons de quoi il était capable. Il a sa méthode et sa propre façon de fonctionner, et il montre aujourd’hui que cela fonctionne. Après ce qui est dur dans ce métier, c’est qu’il faut prouver dans le temps, sans cesse. Mais plus généralement, le club a grandi par rapport à sa structure et l’encadrement des joueurs par des gens comme Alain Caveglia ou Xavier Gravelaine ont fait du bon travail. Ce n’est pas un travail palpable, mais c’est un travail ô combien important qui permet au club de grandir. Ces gens avaient une influence dans le football en tant que joueurs et ça se retranscrit au club maintenant.

WebGirondins : Comment voyez-vous ce prochain Caen-Bordeaux ?

Jimmy Hebert : Un dernier match, c’est toujours difficile à jouer car derrière il y a les vacances. Il n’y a plus d’enjeu. Mais quand tu termines par un match à la maison, tu as toujours envie de l’emporter pour finir sur une bonne note. Au niveau des Girondins il y a eu du mouvement, et eux aussi voudront finir du mieux possible. Je pense que les deux équipes veulent jouer au ballon et que le match sera ouvert, comme au match aller même si à cette période on sentait que Bordeaux était émoussé. Mentalement les Girondins n’étaient pas bien à l’aller, et quand ça ne va pas bien dans la tête, les jambes ne suivent pas. Du côté de Cean, on aura à coeur de finir en beauté, surtout que certains derniers matchs n’étaient pas aboutis. J’espère que Caen va l’emporter devant son public pour faire une belle fête qui couronnerait une belle saison.

Par Florian RODRIGUEZ