Carnet d’entraînement : Le geste juste

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Il fait beau et chaud sur la plaine des sports du Haillan. Si le calendrier ne rappelait pas que le mois de septembre s’apprête à s’achever, tout laisserait penser que le championnat en est à ses balbutiements. Valentin Vada et Maxime Poundjé courent de façon légère, sans forcer, accompagnés du kinésithérapeute, David Das Neves, juché sur son vélo. Les deux joueurs, qui font partie des absents depuis plusieurs matchs entament l’un de leurs derniers tours de pistes en longeant les terrains situés à l’entrée du centre d’entraînement, côté parking visiteur. Plus loin, un autre groupe déboule du côté des terrains des équipes de jeunes. Igor Lewczuk, Jaroslav Plasil, Nicolas Pallois et Jérémy Toulalan sont eux aussi en phase de footing avec le préparateur physique Kévin Plantet. La séance du jour, sur le terrain, ne concerne pas tous les joueurs. « Oui, on enchaîne, bien joué ». Eric Blahic est en place et coordonne les mouvements offensifs. Sur le terrain, tous les éléments de l’attaque girondine sont présents, sans exception. 

L’arrière-garde girondine titulaire lors du dernier match n’est pas sur le terrain, à l’instar de Jaroslav Plasil et Grégory Sertic. Des mannequins sont positionnés sur la pelouse, en guise d’adversaires fictifs, et les joueurs enchaînent les débordements et les centres. Pablo, Guilbert, Pellenard et Gajic sont les seuls éléments de la défense présents sur le terrain. Le défenseur brésilien a la charge d’allonger sur les ailes pour le milieu offensif qui décale son latéral. Ce dernier centre pour l’attaquant qui doit conclure. Les joueurs sont situés à l’opposé de leurs vestiaires.

Les mouvements s’enchaînent. Nous sommes dans la répétition des mouvements d’attaque. « Mettez-moi les centres plus haut » exprime Eric Blahic avec une très légère pointe d’agacement. Thelin claque une tête piquée puissante qui ne laisse aucune chance à Prior. Malcom, qui a manqué son occasion est repris de volée par l’entraîneur adjoint girondin : « Il faut cadrer Malcom, avec deux touches de balle il faut cadrer. » Le jeune brésilien des Girondins s’entraîne avec plusieurs bandages qui encerclent son genou. Jocelyn Gourvennec, situé à l’endroit d’où partent tous les ballons d’attaque, en retrait, demande plus de précision : « Il faut qu’on soit plus exigeants. » Jérémy Ménez, très relâché, frappe au dessus. 

Gaëtan Laborde tranche singulièrement avec son partenaire de l’attaque en plaçant une reprise tendue qui vient fouetter les filets de Bernardoni, rapidement imité par Thelin entre tension et relâchement pour une nouvelle tête piquée imparable. Adam Ounas et Thomas Touré sont bons dans la finition et réussissent les gestes idoines sur plusieurs occasions. Kaabouni en position de centreur côté gauche donne un bon ballon rasant à Ménez. « Finis, finis » hurle Eric Blahic. L’ancien attaquant du Milan AC frappe à côté. Laborde et Thelin, en forme, finissent leurs actions respectives par des buts. 

Une pause est décrétée le temps d’organiser différemment l’entraînement. Les joueurs reprennent sur un autre mode de fonctionnement. Le joueur offensif doit slalolmer entre des mannequins, dans le sens de la largeur du terrain, et frapper dans un but situé le long de la main-courante, avant de se reprendre le travail réalisé depuis le début de l’exercice en retournant dans l’axe du terrain pour profiter d’un centre et frapper de nouveau. Diego Rolan inaugure l’exercice en marquant sur ses deux tentatives, inscrivant sa deuxième réalisation d’un extérieur du pied droit. Jérémy Ménez, sur son deuxième mouvement, place une frappe écrasée qui ne donne rien, et repart se placer tête baissée. Les mouvements continuent de s’enchaîner, et Kaabouni centre pour Rolan qui met un but très bien exécuté techniquement grâce à un ciseau debout face au gardien. Peu en réussite, Jérémy Ménez retrouve de l’allant en battant Bernardoni d’une frappe croisée sur son premier enchaînement, mais son deuxième mouvement dans l’action suivante aboutit par une frappe sortie par Jérôme Prior. Frédéric Guilbert, toujours équipé de son masque, centre pour Malcom qui marque sereinement, comme à la parade. « Ça c’est bien centré » se réjouit Eric Blahic. Paul Bernardoni est de son côté battu par Jérémy Ménez d’une frappe enroulée et s’agace envers lui-même. L’ancien milanais repart dans l’axe et bénéficie d’un centre parfait. À un mètre du but, l’attaquant bordelais frappe à côté. Le duel Prior-Ménez se poursuit avec une sortie en plongeon très spectaculaire du gardien remplaçant girondin saluée par Eric Blahic d’un encourageant « Ouais, c’est bien Jé ». 

« Bon ballon Pablo », « c’est bien c’était ça François ». Eric Blahic et Jocelyn Gourvennec, à l’adresse de Pablo et de Kamano motivent et récompensent leurs joueurs. Après une petite pause, les joueurs reprennent pour un dernier galop. Ménez hérite d’un ballon difficile à contrôler. Eric Blahic incite son joueur, qui semblait prêt à abandonner son mouvement, à ne pas s’arrêter : « Finis Jérémy  ! » Ce dernier tente un lob sans conviction qui passe au dessus. « Il faut finir Jérémy » insiste Eric Blahic avec une légère pointe d’agacement. Pendant que ses coéquipiers latéraux enchaînent les centres, Maxime Poundjé est aux prises avec les fameux plots synonymes de retour progressif à l’entraînement, sous les yeux de David Das Neves. « Variez, variez vos centres » insiste Jocelyn Gourvennec. Théo Pellenard et Gaëtan Laborde, qui ont souvent fait mouche pendant cette séance, réussissent un nouvel enchaînement gagnant grâce à une frappe tonique de Laborde et un centre précis de Pellenard. 

Les trois coups de sifflets retentissent suivis du traditionnel et immuable « on ramène tout, les mannequins, les ballons, on range les cages et on va s’étirer » d’Eric Blahic. Adam Ounas ne s’échappe pas. Seul, le joueur formé aux Girondins pousse les cages le long du grillage entourant la pelouse et récupère l’un des mannequins restants. Ses coéquipiers, sont tous partis avec un mannequin sous le bras, et rejoignent le préfabriqué où le matériel est stocké pour déposer leurs partenaires de jeu fictifs. À l’ombre de la toile bleue qui recouvre une partie des abords du terrain, les joueurs vont s’étirer. Un peu d’ombre avant la lumière d’un gros choc qui se déroulera samedi à 17h au Parc des Princes.

Par Florian RODRIGUEZ au Haillan