Angers, le démarrage en douceur
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Poil à gratter de nombreuses équipes de L1 la saison dernière, le SCO Angers a connu trois premières rencontres délicates, avant de s’imposer face à Dijon samedi dernier (3-1). Un début difficile pour une saison numéro 2 dans l’élite qui ne s’annonce pas de tout repos.
La forme angevine
Le 8 août 2015, le promu angevin que beaucoup regardaient du coin de l’oeil, s’était imposé sans trembler sur la pelouse de Montpellier pour la première journée de L1 (0-2). Presque un an jour pour jour après, le SCO est revenu dans l’Hérault pour démarrer sa deuxième saison consécutive dans l’élite. Le score de la rencontre, ce coup-ci en faveur du MHSC (1-0), a planté le décor de la saison avec la nécessité pour les Angevins de proposer le même niveau d’intensité que la saison dernière pour espérer vivre un maintien confortable. En enchaînant sur un deuxième revers de rang, face à un Nice que l’on voyait largement rajeuni et peut-être affaibli en début de saison, le tout à domicile (0-1), les hommes de Stéphane Moulin se sont positionnés dans la cave du championnat, à des positions qu’ils ne connaissaient pas en L1.
Après avoir manqué l’opportunité de se lancer en championnat à domicile, les Angevins auraient pu panser leurs égratignures du début de saison en allant chercher trois points sur la pelouse du promu messin. Dominateurs face au FC Metz, mais en manque de réalisme, les joueurs noirs et blancs sont revenus en Anjou avec une nouvelle défaite au compteur, la troisième en trois rencontres (2-0). Positionnés dans la zone rouge, les joueurs du président Saïd Chabane, ont réussi à relever la tête, et à empocher leurs trois premiers points face à un autre promu, Dijon, après la trêve internationale (3-1). Après avoir été rapidement menés au score par un but de Sammaritano (8eme), les anciens promus angevins ont réagi grâce à des buts de Diedhiou, N’Doye et Toko-Ekambi.
Une première victoire à domicile, un but de Cheikh N’Doye, l’artificier principal du milieu du SCO la saison dernière, un compteur but ouvert avec les premières réalisations en L1 de Diedhiou et Toko-Ekambi, et surtout une rencontre gagnée à 10 contre 11 après ’expulsion de Ketkeophomphone (36eme), ont permis de regonfler le moral des troupes. Une victoire salutaire avant quatre rencontres peu évidentes face à Bordeaux, Caen, Monaco et Marseille.
L’effectif angevin
Angers se cherchait un gardien depuis le départ de Ludovic Butelle. La blessure d’Alexandre Letellier, victime d’une rupture des ligaments croisés du genou, a accéléré le processus avec l’arrivée du titulaire nîmois Mathieu Michel. Ce dernier, d’abord en concurrence avec Denis Petric, semble avoir pris l’ascendant depuis deux rencontres. La défense, réputée solide mais qui a connu un début de saison délicat, n’a pas beaucoup bougé. Si Pablo Martinez est arrivé du Gazélec Ajaccio, tout comme le Croate Mateo Pavlovic en provenance de Ferencvaros, Vincent Manceau, Yoann Andreu, Ismaël Traoré et le taulier Romain Thomas sont toujours les titulaires dans le domaine défensif.
Au milieu de terrain, Angers a réussi un joli coup en attirant Jamel Saihi de Montpellier qui devrait être complémentaire avec des joueurs comme Thomas Mangani ou Cheikh N’Doye qui étaient les artificiers principaux d’Angers la saison dernière par les passes décisives pour le premier nommé et par les buts pour le deuxième. Angers qui connaît parfaitement les étages inférieurs du football français a également misé sur le polyvalent milieu Baptiste Santamaria, arraché au Tours FC (4 matchs disputés depuis le début de saison), et sur le prometteur milieu offensif castelroussin Flavien Tait qui n’a pas encore disputé de rencontre. Enfin, Pierrick Capelle constitue un élément offensif capable d’apporter de la fougue au milieu de terrain angevin.
En attaque, le point de fixation, qui manquait peut-être à Angers la saison dernière, est aujourd’hui Famara Diedhiou, meilleur buteur et meilleur joueur de L2 la saison passée. Autour de lui Gilles Sunu et Billy Ketkeophomphone partent favoris, mais Karl Toko-Ekambi (ex-Sochaux), aura son mot à dire tout comme le jeune Nicolas Pépé, buteur face à Bordeaux lors de la défaite girondine face au SCO à Barbezieux fin juillet (3-0).
L’équipe probable face à Bordeaux : Michel, Manceau, Traoré, Thomas, Andreu, N’Doye, Mangani, Santamaria , Pépé, Toko-Ekambi, Diedhiou
Trois questions à… Jérémy Hénin (joueur du SCO Angers entre 2010 et 2014)
WebGirondins : Angers connaît un début de saison inversé par rapport à celui très réussi de la saison passée. Où se situe le problème selon vous ?
Jérémy Hénin : La saison dernière, il y avait une dynamique par rapport à la montée. Il y a une euphorie quand on atteint la L1, on décuple ses forces et son mental. Les adversaires n’attendaient pas Angers. Il n’y a eu que quatre matchs pour le moment, et il y a eu aussi un peu de mouvement au mercato. Cette saison, les joueurs sont plus attendus, les adversaires connaissent leurs qualités, ils sont plus attentifs pour ne pas concéder de corners ou de coups-francs qui peuvent permettre au SCO d’exploiter sa force. Par rapport à la saison dernière, est-ce que tous les joueurs ont la tête au club ? On peut se poser la question. Il y a eu des joueurs très demandés qui ne sont pas partis, d’autres qui doivent retrouver la même motivation que l’an passé. Je ne doute pas de l’investissement des joueurs, mais dans ce contexte c’est difficile de se remettre dedans. Il faut se remettre dans le bain pour repartir sur les mêmes bases.
WebGirondins : Est-ce que le maintien ne doit pas être l’objectif le plus réaliste pour le SCO cette saison ?
Jérémy Hénin : La première saison en L1 après une montée est cruciale. Il faut absolument réussir à se maintenir pour l’équilibre financier du club sinon ce dernier se retrouve vite en difficultés d’un point de vue budgétaire. Maintenant quand on voit ce que le SCO a été capable de faire la saison dernière, on peut s’attendre à mieux, ou au moins à quelque chose d’identique. L’équipe a la capacité pour finir dans les 10 premiers. Le système n’a pas changé et l’ossature globale est à peu de choses près identique. Je pense que l’objectif d’être dans les 10 premiers est le plus adéquat. Mais ce ne sera pas facile car lors de la première saison on donne tout mentalement et ça devient plus dur ensuite. La première année, on veut prouver qu’on est capable d’évoluer à ce niveau, ensuite on en fait peut-être un peu moins, on pense que ça va venir tout seul. Le danger c’est de s’installer, de ne pas se remettre en question et d’en faire moins qu’avant.
WebGirondins : Comment voyez-vous ce prochain Bordeaux-Angers ?
Jérémy Hénin : Bordeaux tourne bien avec son nouveau système et son nouveau coach. J’ai l’impression que l’effectif des Girondins est très intéressant et je pense qu’ils peuvent finir dans les 7 premiers à la fin de la saison. Si je dois faire un pronostique pour samedi, je dirais un petit 1-1. D’un côté il y à Angers avec qui j’ai été attaché pendant quatre ans en tant que joueur et je vis toujours dans la région. Et de l’autre côté il y a Bordeaux où j’ai pratiquement commencé ma carrière avec Le Havre sous les ordres de Guy David, face à Zidane côté girondin. Bordeaux c’est un club où j’ai toujours senti de l’engouement, c’est un club sain.
Par Florian RODRIGUEZ