Exclu – MHD : « Je suis supporter des Girondins grâce à mon père »
© Iconsport
A 21 ans, MHD est la nouvelle sensation rap français. Ses vidéos cumulent près de 50 millions de vues sur YouTube. Rendu célèbre grâce à son style « afro-trap », ce jeune homme provenant du XIXe arrondissement de la capitale supporte les Girondins de Bordeaux. Entretien.
Web Girondins - Comment un Parisien devient-il supporter de Bordeaux ?
MHD - Je ne suis pas un Parisien pur souche puisque je suis né en Vendée. Si je suis devenu supporter des Girondins de Bordeaux, c'est grâce à mon père. C'était un grand fan de Pascal Feindouno, un Guinéen comme lui. Dès l'âge de 10 ans, j'ai donc marché dans les pas de mon père : nous étions alors au milieu des années 2000.
Quel est le match de Bordeaux qui t'a fait le plus vibrer ?
C'était Monaco – Bordeaux (3-4), lors de l'exercice 2008-2009. Le scénario de cette rencontre était fou ! Les Monégasques menaient 3-0, et les Girondins sont parvenus à inverser le tableau d'affichage, en s'imposant dans les derniers instants grâce à un but de Cavenaghi.
Tu as également un faible pour deux autres clubs : le PSG et le Bayern Munich...
Effectivement. J'habite Paris et je ne cache pas que j'ai pris goût à ce club depuis sa reprise par Qatar Sport Investisment (QSI), en 2011. Aujourd'hui, j'aime autant le PSG que les Girondins. Quant au Bayern Munich, j'aime le jeu que cette équipe pratique. Leur dernier match de Ligue des champions (victoire 4-2 face à la Juventus Turin) était fabuleux.
Etais-tu favorable au licenciement de Willy Sagnol ?
Pour moi, les mauvais résultats de Bordeaux ne sont pas trop de sa faute, même s'il a forcément une part de responsabilité. Peut-être qu'il n'a pas su suffisamment remotiver ses troupes à un moment donné. Lorsqu'il est arrivé, je trouvais qu'il avait de bonnes idées, les joueurs semblaient adhérer à son projet. Puis, ils se sont finalement assez vite relâchés...
Penses-tu qu'Ulrich Ramé puisse s'inscrire dans la longueur ?
Ramé était un très bon gardien de but. Mais je pense qu'il s'agit d'une solution transitoire. Je pense qu'un autre entraîneur arrivera lors de l'intersaison. Il ne faudrait pas choisir un Français cette fois. Et ça serait bien d'avoir quelqu'un d'assez sévère. J'ai quelques noms en tête, mais malheureusement, je pense qu'ils sont trop « gros » pour Bordeaux...
« Si le club me sollicitait pour faire l'hymne officiel des Girondins, je répondrais favorablement »
Bordeaux est actuellement 14ème de la Ligue 1 après 31 journées, avec seulement 6 points sur le premier relégable (Ajaccio). As-tu déjà songé que les Girondins puissent être relégués à l'issue de la saison ?
Jamais ! Les Girondins ne seront jamais relégués. C'est une équipe de Ligue 1, c'est impossible d'envisager qu'ils puissent descendre. Personnellement, je ne suis pas inquiet. Je pense même qu'ils peuvent terminer à la 7ème ou à la 8ème place du championnat de France.
Dans quels secteurs de jeu devra impérativement recruter le club au scapulaire à l'intersaison ?
Il faut vraiment que les dirigeants s'activent sur le marché des transferts. Aussi bien en attaque, au milieu de terrain, sur les côtés... Il faut se renforcer un peu partout. J'aimerais bien qu'on cible un joueur au profil d'Hatem Ben Arfa et un pur attaquant de pointe. J'apprécie Cheick Diabaté, mais il se blesse trop souvent.
Pourrais-tu consacrer un morceau aux Girondins ?
Pourquoi pas ? Pour l'instant, cela ne m'est jamais passé par la tête. Si jamais le club me sollicitait pour faire l'hymne officiel, je répondrais favorablement. Ce serait même avec grand plaisir !
Ta tournée va débuter le 14 avril dans la région bordelaise, à Cenon. Est-ce une coïncidence ?
C'est un pur hasard ! Et ça tombe bien, je vais prendre beaucoup de plaisir à commencer à cet endroit. Évidemment, je mettrai le maillot des Girondins durant le concert. Il est floqué du 19, numéro qui correspond à l'arrondissement de Paris où j'habite.
Ton premier album solo sortira le lendemain. As-tu la pression sachant que le buzz ne se matérialise pas toujours en ventes ?
Non, je ne me mets aucune pression. Je ne me focalise pas sur les ventes de disques, sinon je ne pourrai pas dormir. Ma préoccupation première est de faire de la bonne musique pour satisfaire mon public.
Propos recueillis par Arnaud Lapointe