Carnet d’entraînement : Pas de répit avant Caen
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Jeudi 22 septembre 2016 : Après le net succès à Metz (0-3), seuls les non-titulaires de la veille ont eu droit à une séance en trois parties. Une séance pleine à laquelle a participé Jérémy Toulalan.
Il fait doux au Haillan. Doux comme un lendemain de belle victoire à l’extérieur. L’arrosage automatique est à l’oeuvre sur le terrain d’entraînement. Dans un ballet parfaitement rodé, les tuyaux qui sortent de terre projettent des jets d’eau qui préparent le terrain pour la séance quotidienne. Le bruit légèrement fouetté de l’eau qui se répand en gouttelettes concourt à l’atmosphère de quiétude qui règne parfois sur le lieu de travail des Girondins. Comme toujours cette saison, les plots sont prêts et les mini-cages de football, placées sur l’un des ateliers, aussi. Le petit contingent de joueurs qui va prendre part à l’entraînement arrive au compte-gouttes. Guilbert et Bernardoni commencent à jongler en toute décontraction tandis qu’Eric Blahic, un sac de ballons sur le dos, s’oriente vers la droite du terrain, en regardant les vestiaires, là où le premier atelier doit se dérouler. Les ballons s’échappent du sac et se répartissent sur le terrain. Jocelyn Gourvennec est à l’opposé. En gardant un oeil sur les joueurs qui jonglent, le technicien bordelais vérifie les mini-buts placés sur l’atelier au centre du terrain.
Les joueurs, sur demande d’Eric Blahic, s’emparent de chasubles présentes au sol et se dirigent vers l’endroit où les plots et les ballons les attendent. Jérémy Toulalan, seul à avoir enfilé une chasuble jaune, fait partie du groupe. Plusieurs circuits sont proposés sur cet atelier. Le premier consiste à trouver un partenaire dans une passe diagonale, lequel slalome entre les plots et trouve un autre partenaire en sens inverse. Le deuxième atelier, dans la diagonale opposée est de même nature avec des passements de jambes pour éviter des coupelles placées au sol. L’exercice se déroule sur un périmètre restreint. « Allez on enchaîne » demande Eric Blahic pendant que Jocelyn Gourvennec demande de « rester dynamiques ». « Les passes ne vont pas assez vite les gars » remarque Eric Blahic. Les joueurs augmentent la cadence, ce qui réjouit l’entraîneur adjoint bordelais. Pendant que l’exercice se répète sans temps mort et que Jérémy Toulalan participe normalement au jeu, Maxime Poundjé, Jérémy Ménez et Adam Ounas rejoignent le terrain d’entraînement en trottant avec le préparateur physique Kévin Plantet.
Les joueurs, qui ont pris quelques instants pour récupérer sont incités à rejoindre le deuxième atelier où Eric Blahic et Jocelyn Gourvennec les attendent déjà. À l’opposé des vestiaires, les entraîneurs ont concocté un travail de pressing et de passes autour d’un rectangle. Une équipe située au centre doit récupérer le ballon tandis que la deuxième, autour du rectangle, doit fait courir au maximum l’objet de convoitise qu’est la balle. Jérémy Toulalan est le joker de la séance. « Équilibrez » demande Eric Blahic à ses joueurs dès les premières séquences de jeu. Les blancs de Guilbert, Arambarri, Kamano et Pellenard affrontent les rouges de Kaabouni, Gajic, Pablo et Traoré. Jérémy Ménez et Adam Ounas entament leur dernier tour de terrain, avec un ballon dans les pieds du dernier nommé tandis que Cédric Carrasso et Jaroslav Plasil sont sortis pour faire quelques aller-retours en passant le long de la main-courante, à l’intérieur du terrain d’entraînement. Eric Blahic recadre ses joueurs : « gardez vos distances. » Le bras droit de Jocelyn Gourvennec insiste : « Pablo, Fred, la distance. »
Le ballon tourne à une ou deux touches de balle. Jocelyn Gourvennec, très silencieux, observe le déroulement de la séance, en retrait. Le mode opératoire pour intercepter le ballon évolue. Eric Blahic ordonne aux joueurs du milieu le moment où ils doivent déclencher un pressing sur leurs adversaires. « Attendez, attendez… Les blancs allez-y » crie l’ancien entraîneur-adjoint de Guingamp. « Là vous jouez sous pression » se réjouit Eric Blahic. Près du local attribué à la presse, Ménez et Ounas font plusieurs courses avec des attitudes différentes : ouvertures de jambes, pas chassés et simulations de petites frappes dans le ballon sont au programme.
Les joueurs en phase d’entraînement en ont fini avec le deuxième exercice et sont maintenant au milieu d’un petit terrain délimité par quatre mini-cages. Le but est d’empêcher l’adversaire de marquer dans l’une des deux cibles. Le ballon vit dans ces espaces réduits et Abdou Traoré déclenche une grosse frappe qui met un terme temporaire à la petite opposition. François Kamano vient de prendre le ballon dans l’estomac et reste un moment au sol. Dès que le jeu reprend, Eric Blahic reprend lui aussi la parole : « Ne la perdez pas » insiste le technicien girondin. Jérémy Toulalan tente une frappe lointaine qui ne trouve pas le petit cadre. Deux coups de sifflets retentissent et les joueurs changent de côté. La consigne est de se limiter à deux touches de balle. Le jeu est assez vivant mais l’adjoint de Jocelyn Gourvennec veut plus de précision : « vous êtes trop près les uns des autres. » Alors que les joueurs des deux équipes appliquent méticuleusement la consigne d’un jeu à deux touches maximum, Jérémy Toulalan, toujours en position de joker, joue tous ses ballons à une touche de balle, avec un déchet inexistant. « Bien joué Mauro » tonne Eric Blahic qui apprécie un tacle du jeune milieu uruguayen qui empêche le ballon de rentrer dans l’un de ses buts.
Jocelyn Gourvennec, toujours silencieux, observe les séquences mains dans le dos et pied sur le ballon, prêt à le renvoyer en cas de besoin. La séance touche à sa fin et François Kamano s’arrache pour marquer le but qui scelle l’opposition. « Les gars, ramenez le matériel, et laissez les gardiens tranquilles, ils travaillent » demande Eric Blahic. Les joueurs, très consciencieux ramènent le matériel et vont s’étirer contre le grillage, à l’opposé des spectateurs présents. Jocelyn Gourvennec et Eric Blahic discutent longuement au milieu du terrain tandis que les joueurs en finissent avec leurs étirements et regagnent tranquillement les vestiaires. Seuls Jérôme Prior et Paul Bernardoni continuent de sortir de leurs buts des salves envoyées par Franck Mantaux. L’entraîneur des Girondins et son adjoint, eux, sont toujours présents et observent leurs gardiens travailler. Jusqu’au bout, les techniciens gardent un oeil sur tous leurs joueurs. Une attitude qui pourrait leur permettre de concerner tout le monde tout au long de la saison, y compris pour le match face à Caen, point d’orgue de cette éreintante semaine à trois matchs.
Par Florian RODRIGUEZ au Haillan