David Gluzman pointe du doigt le management des Girondins : “Il faut de la transparence et de la responsabilité”

07/10 - 16:14 | Par Nicolas Pietrelli | Il y a 3 heures
Dans le Talk sur WebGirondins, David Gluzman a livré une analyse tranchée sur l’organisation interne des Girondins de Bordeaux. Satisfait du départ de John Williams, il réclame une restructuration claire autour d’un responsable du recrutement et dénonce la méthode de gestion “toxique” de Gérard Lopez, jugée trop opaque et fragmentée. Pour lui, la réussite du club passera désormais par la transparence et la responsabilité.
David Gluzman pointe du doigt le management des Girondins : “Il faut de la transparence et de la responsabilité”

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David Gluzman : “Le management de Gérard Lopez est toxique”


Écoutez ses propos ou lisez-les :

 

 


David Gluzman dans le Talk sur WebGirondins : "Je me satisfais franchement du départ de John Williams. Pour deux choses, le premier c'est une notion de clarté et de responsabilité. J'avais un problème depuis des années à Bordeaux et notamment depuis la remontée en N2, au sujet de la responsabilité. John Williams aurait dû rester trois mois. C'est un pompier de service qui aurait dû nous aider avec son réseau à faire le recrutement estival l'année dernière et terminer."

Transparence et responsabilité

"Il y a une expression anglaise qui dit "trop de cuisiniers gâchent la sauce", et c'était exactement ça à Bordeaux. En cas de mauvais recrutement, en cas d'erreurs sportives, on ne pouvait pas identifier qui était le responsable.

Quand on ne peut pas identifier qui est le responsable, on ne peut pas identifier l'erreur, donc on peut difficilement y remédier. Maintenant, ce que j'appelle de mes vœux, c'est très facile.

C'est-à-dire qu'on a un président actionnaire qui ne se contente que du financier. Je sais que c'est difficile quand tout l'avenir du club repose sur toi. On a Arnaud Saint-André qui s'occupe de tout ce qui est administratif et financier.

À côté de lui, on a un vice-président bénévole, Arnaud de Carli qui ne doit se contenter que, et il le fait très bien, des relations avec les institutions, les politiques, les partenaires économiques et les supporters. Il a l'entre gens pour le faire, mais il doit, je n’aime pas cette expression, être tenu à l'écart de sportif.

Le sportif doit être mis dans une bulle où il y aurait à mon sens un responsable du recrutement, profil scout, qui ne ferait qu'identifier les talents dont les contrats seraient négociés par Arnaud Saint-André. Les profils seraient validés par Bruno Irlès et les contrats négociés et validés avec Arnaud Saint-André qui aurait un budget. Tout le monde serait responsable. Si on a donné à trop gros salaires, c'est de la faute de Saint-André. S'il y a un mauvais recrutement, c'est de la faute du directeur de recrutement. Si c'est un mauvais profil, c'est de la faute de l'entraîneur. Tout est très simple."

Le management "toxique" de Gérard Lopez ?

"Le problème, c'est qu'on avait à la tête du club, et je n’ai pas peur de le dire, un Gérard Lopez qui est un manager "toxique". C'est-à-dire qu'il ne gouverne qu'en silo, en aparté. Il a une relation exclusive avec Arnaud Saint-André, après il en a une avec Arnaud de Carli, il en a une avec John Williams, et il en a une généralement avec son entraîneur. Et l'un ne sait pas ce qu'il dit à l'autre, ça s'appelle diviser pour mieux régner. C'est pour garder sa sphère d'influence, et au final, toujours maîtriser la communication et maîtriser les décisions."

"Arrêter cette petite gouvernance de cour, d'arrière-salle, d'antichambres, où on a des relations privilégiées avec l'un et puis avec l'autre"

 

"Sauf qu'en entreprise, ça ne fonctionne jamais. Il faut de la transparence, il faut de la clarté, et il faut être responsable de ces choix. Et moi, je veux que l'organisation soit transparente pour tout le monde, même pour les supporters, et qu'on puisse s'y tenir. Ceux qui prennent les décisions soient responsables de leurs actions. Transparence et responsabilité, ce sont les deux mamelles du succès. C'est vraiment ce que j'attends, arrêter cette petite gouvernance de cour, d'arrière-salle, d'antichambres, où on a des relations privilégiées avec l'un et puis avec l'autre."

Cette sortie de David Gluzman intervient quelques jours après le départ de John Williams. Une fois encore, le spécialiste du foot business pose le débat de fond : les Girondins de Bordeaux doivent-ils revoir leur gouvernance pour espérer retrouver stabilité et ambition sportive ?

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