Dijon, le petit bonhomme de chemin
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Donnés en grande difficulté avant le début de saison par les observateurs, les Dijonnais (14emes) s’acclimatent à la Ligue 1 à leur rythme. En grappillant les points importants pour le maintien, les hommes d’Olivier Dall’Oglio sont dans des temps.
La forme dijonnaise Très mal partis au mois d’août avec deux défaites frustrantes sur le score de 1-0 (à domicile face à Nantes et sur le terrain de Lille), les Dijonnais ont vite redressé la barre en mettant sur le carreau l’Olympique Lyonnais (4-2). Ce match a lancé le rythme pour le DFCO qui, malgré une sèche défaite à Angers en septembre (3-1), a réussi à récolter 4 points sur 12 sur la même période. Un total pas infamant dans la mesure où les Dijonnais s’étaient rendus au Parc des Princes pour une défaite 3-0, avant d’infliger le même score à Rennes le match suivant. Le mois d’octobre a semblé confirmer que l’apprentissage était en train de réussir pour l’équipe d’Olivier Dall’Oglio. Invaincus en championnat les joueurs du DFCO ont agi comme un groupe efficace dans la lutte pour le maintien en prenant les points dans la difficulté à domicile face à Montpellier (3-3) ou à Saint-Etienne (1-1). Une victoire face à Lorient (1-0) et un bon nul à Bastia ont permis d’augmenter le capital points avant d’attaquer un mois de novembre corsé. Avant d’attaquer Bordeaux puis Monaco, Dijon a laissé quelques points en route. En menant 3-1 à la mi-temps face à Guingamp, les trois points étaient envisageables pour les Bourguignons qui ont finalement vu les Bretons leur fondre dessus et les priver de deux points de plus (3-3). Et la semaine dernière, c’est Nancy qui a empêché la troupe du président Delcourt de prendre de l’air sur la zone rouge en l’emportant dans ce match des promus (1-0). 14eme avec 2 points d’avance sur le premier potentiel relégable, Nancy, Dijon n’a pas beaucoup de marge de manoeuvre et va devoir poursuivre sa recherche du moindre point dans les semaines à venir, à l’instar de son parcours depuis le début de saison.
L’effectif dijonnais
Si l’effectif dijonnais compte quelques noms connus dans ses rangs, une bonne majorité de joueurs ont usé leurs crampons à l’étage inférieur. En défense Yunis Abdelhamid (ex-Valenciennes et Arles Avignon) ou Fouad Chafik (ex-Istres, Laval) font partie de ces éléments importants de l’équipe première qui découvrent l’élite. Parmi ces joueurs figurent le taulier Cédric Varrault qui a connu la L1 avec Nice et Saint-Etienne ou Jordan Lotiès qui est revenu en France après deux saisons en Liga à Osasuna, même si son temps de jeu est maigre cette saison (deux apparitions). Adam Lang fait aussi partie de ces noms intéressants. Le défenseur était présent à l’Euro 2016 en France avec la surprenante équipe d’Hongrie. Au milieu de terrain, les noms de Florent Balmont dans un registre défensif et de Marvin Martin pour l’animation du jeu, apportent un peu d’expérience, même si les deux joueurs seront absents face à Bordeaux pour cause de blessures. Autour d’eux, Olivier Dall’Oglio s’appuie beaucoup sur Jordan Marie ou Pierre Lees-Melou qui découvrent le haut niveau avec leur club. Les noms de Romain Amalfitano (8 matchs, ex-Newcastle) et Frédéric Sammaritano qui a fait les beaux jours d’Auxerre, sont aussi gages de métier pour une équipe qui aura besoin de pragmatisme pour s’en sortir. À noter également le rôle important tenu par Mehdi Abeid, ancien joueur de Lens et Newcastle. Enfin, en attaque, l’inexpérience de Loïs Diony, jeune joueur de 23 ans passé par la réserve des Girondins, ne l’empêche pas d’attirer l’oeil avec ses 4 buts en 12 matchs. À ses côtés, moins prolifique mais toujours précieux dans le jeu, Julio Tavares et ses 2 buts doit encore prendre la mesure de la L1. À l’image de son équipe, plutôt bien partie dans ce championnat mais sans réelle possibilité de relâcher ses efforts.
L’Équipe possible face à Bordeaux : Reynet - Rüfli - Varrault - Lang - Bouka Moutou - Marie - Abeid - Sammaritano - Gastien - Diony - Tavares
Trois questions à… Olivier Dall’Oglio (entraîneur du DFCO)
WebGirondins : Dijon est pour le moment 14eme du classement et assure bien sa remontée en L1. Quels sont les domaines qui vous plaisent jusqu’à présent et ceux où vous sentez encore votre équipe fragile ?
Olivier Dall’Oglio : Ce qui est intéressant c’est qu’on a gardé l’état d’esprit sain et travailleur de la saison dernière. C’est une très bonne chose. On travaille dans un club familial, et ça ça ne bouge pas. Il y a de la proximité entre les gens, et on a réussi à conserver cet esprit et ça se ressent au niveau de l’équipe. C’était l’une de nos qualités la saison dernière. Par rapport au niveau de la L1, on manque encore de maturité et d’expérience. J’ai beaucoup de joueurs qui découvrent cette division et sa dimension. Parfois ça peut nous faire un petit peu défaut sur certains matchs. On a vu qu’on était capables de retourner des situations délicates comme contre Montpellier (3-3), mais dans d’autres rencontres on manque d’expérience dans le jeu et cela nous pose problème, à l’image du match de Guingamp (3-3).
WebGirondins : Quels domaines vous paraissent plus difficiles en L1 par rapport à la L2 que vous fréquentiez l'an dernier ?
Olivier Dall’Oglio : Il y a déjà une dimension athlétique et de puissance que l’on retrouve sur pratiquement tous les matchs et ce n’était pas spécialement comme ça en L2. En L1, les attaquants sont plus percutants et peuvent changer rapidement le cours du match. Les attaquants en L1 sont d’un calibre supérieur, on sait que chaque weekend on peut souffrir sur les attaques des adversaires. Pour cela on poursuit le travail que l’on faisait aussi la saison dernière, en travaillant la défense. Je suis là pour aider mes joueurs à s’en sortir face à ces attaquants de qualité. On fait beaucoup de spécifique. Dès qu’on peut donner des éléments vidéos sur les joueurs adverses on le fait. Même si on le faisait déjà l’an dernier, on a tout de même accentué un peu plus là dessus, car certains joueurs clefs peuvent faire la différence, ça fait partie de la stratégie de les verrouiller. Du côté bordelais, je connais bien Jocelyn Gourvennec. Il a le choix au niveau de son attaque, il a des joueurs expérimentés comme Ménez. C’est un joueur offensif qui pèse. Rolan reste un international d’expérience. Alors effectivement ils n’expriment pas tout le temps leur potentiel, mais à tout moment ils peuvent faire basculer un match. Ensuite on connait un peu plus Gaëtan Laborde qu’on a croisé en L2. C’est un bon joueur qui a besoin d’expérience. De notre côté on sait qu’on est prêts car on travaille toute la semaine sur le match à venir de façon sérieuse.
WebGirondins : Comment voyez-vous ce prochain Bordeaux-Dijon ?
Olivier Dall’Oglio : On se déplace chez un club bien ancré en L1, avec une belle histoire. Je suis de la génération qui a joué face aux Girondins de standing européen. C’est quand même un club important de notre championnat. Pour nous c’est un super déplacement. Bordeaux joue dans une nouvelle enceinte, c’est intéressant d’aller jouer dans ces grands stades pour nous qui sommes un petit club avec une jeune histoire, puisque l’entité actuelle du club date de 1998. On va se frotter à un club historique, c’est bien pour nous. Pour le côté purement sportif, on s’attend évidemment à un match difficile. On a étudié cette équipe qui a des arguments pour finir dans les 7-8 premiers même si Bordeaux est peut-être encore en reconstruction. C’est un beau challenge à relever pour nous.
Crédit photo Vincent POYER DFCO
Par Florian RODRIGUEZ