Mourad Boudjellal : "Les Girondins jouent 30 matchs de Coupe de France par saison"

14/10 - 16:05 | Par Nicolas Pietrelli | Il y a 3 heures
Invité du Talk WebGirondins, Mourad Boudjellal a livré une analyse lucide sur la situation des Girondins de Bordeaux en National 2. L’ancien président du RCT et de Hyères FC estime que Bordeaux vit chaque week-end un "match de Coupe de France" tant les adversaires veulent battre le club au scapulaire.
Mourad Boudjellal : "Les Girondins jouent 30 matchs de Coupe de France par saison"

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Mourad Boudjellal : "En National 2, affronter Bordeaux, c’est comme jouer une Coupe de France"

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Présent dans Le Talk WebGirondins, Mourad Boudjellal, ancien président du Rugby Club Toulonnais et du Hyères FC (N2), a partagé son regard sur les difficultés rencontrées par les Girondins de Bordeaux en National 2. Selon lui, la descente du club dans le monde amateur s’accompagne d’une réalité méconnue : chaque match est un combat.

"Le National 2, est un championnat difficile. Et quand on l'aborde en venant d'en haut, on se dit qu'il suffit de mettre des joueurs qui ont joué à l'échelon au-dessus et que ça va le faire. On se rend compte que ce n’est pas si simple. J’ai essayé avec Hyères FC en N2. Je me suis dit, on va prendre des mecs qui ont joué en National 1 en Ligue 2, ça va être facile, parce que la National 2, forcément, ils sont moins bons. "

"Il y en a au moins 14 équipes, dont le trophée, ça se fera d'avoir battu Bordeaux"


"Ce n'est pas si simple. Parce qu'en National 2, il faut d'abord ferrailler tous les week-ends. Mais lorsqu'il arrive une tête de série dans une poule, ils vont jouer un match de Coupe de France. C'est un peu ce que fait Bordeaux. Il y a 30 matchs de Coupe de France dans la saison. Il y en a au moins 14 équipes, dont le trophée, ça se fera d'avoir battu Bordeaux. Parce qu'il n'y a qu'une équipe qui montera.

Alors, vous prenez des joueurs que vous payez un peu plus. C'est ce qu'a dû faire Bordeaux. Et vous vous rendez compte qu'un mec qui a été payé 30 000€ (c'est un exemple) parce qu'il jouait en Ligue 2 ou en Ligue 1. Quand il vient chez vous pour 3000€, dans sa tête, il en donne pour 3000€. C'est-à-dire qu'il aura du mal à dire, c'est ce que je vaux aujourd'hui. Il va dire, je suis sous-payé. Je suis exploité par rapport à ma valeur. Et vous retrouvez avec des mecs qui vous en donnent uniquement pour le montant d'exploitation qu'ils pensent."

Un constat fort sur la réalité du National 2


"Ensuite, c'est un championnat où il faut beaucoup de solidarité. Ça ne peut pas se faire sur un an, ce n’est pas possible. Parce que vous allez au combat, c'est "Alien perdu dans l'espace", personne ne t'entend crier. La Nationale 2, c'est pareil.

Il peut se passer plein de choses avec les supporters, l'arbitre, personne ne t'entendra crier, il n'y a pas de télé sauf à Bordeaux. C'est un championnat pour lequel il faut prendre du temps, il faut prendre des joueurs qui connaissent ce championnat, qui savent ferrailler. Il faut des papas, et des joueurs qui ont de l'ambition, qui ont envie de monter en National 1, en Ligue 2 ou en Ligue 1."

"Il fallait garder une base de la saison passée"

"Cette année, d'avoir tout changé, je ne sais pas si c'était une bonne idée parce que, même si la saison dernière, ils ne sont pas montés, ce n'était pas nul non plus. Il y a un moment où ils étaient premiers, ils tournaient bien. Il y a un truc qui a cassé, c'est qu'on a trop tiré sur les mêmes mecs et qu'ils ont explosé en vol. Mais je pense qu'il y avait une base l'année dernière. Le club aurait dû garder plus d'éléments et renforcer cette année en comblant les manques qu'on a pu voir au cours de la saison."

 

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