Le recrutement des Girondins de Bordeaux en question ?

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Chaque mercato d’été depuis 2011 c’est la même rengaine qui revient du côté des supporters bordelais.

Pourquoi on a pas d’argent ? Pourquoi on recrute personne ? St-Etienne prend Tabanou ou Hamouma, Lille prend Boufal, Kjaer ou Civelli et à Bordeaux on doit se contenter de joueurs inconnus soi-disant en devenir (André, Rolan, Thelin, Gajic…) ?

Petit rappel historique sur la cellule recrutement.

Pendant la période Laurent Blanc (2007-2010) la cellule est inexistante ou tout du moins totalement inutilisée, à l’époque Michel Pavon en est le chef secondé par Pierre Espanol et Jerome Bonnissel. Voici ce que disait l’ancien arrière gauche dans Sud-Ouest de cette époque : “Laurent, avec qui j’entretenais de bonnes relation ne nous a pas utilisés. Je le comprends : nous n’étions pas prêts à lui donner ce qu’il attendait et le club avait encore beaucoup d’argent. À la limite, pas besoin d’une cellule de recrutement pour acheter Carrasso 8M€ ou Gourcuff 15M€.”

Surtout notre cellule vivait encore à l’age de pierre (toujours dans Sud-Ouest) : “On n’avait pas de base de données, de vidéos… rien. Aujourd’hui, elle existe.”
À l’été 2010, Blanc s’en va, Tigana arrive avec Pavon comme adjoint pour la saison catastrophique qu’on connait tous, notre cellule recrutement est reprise en cours de saison par Jérome Bonnissel qui s’occupe alors de recruter… des recruteurs.

Ce n’est que pour le mercato d’hiver 2011/2012 que la cellule recrutement actuelle est vraiment effective avec Thierry Bonalair et Paul Marchioni sous le commandement de Bonnissel.

Bilan de la cellule actuelle depuis Décembre 2011 :

 Le recrutement raté de la saison 2010/2011 (Ben Khalfallah, Modeste, Savic, André et… Maazou) n’est pas lié à la cellule actuelle. Il correspond à une époque où le recrutement des girondins était digne d’un club de 3e division roumaine.

Voici tous les recrutements réalisés par les Girondins de Bordeaux depuis le mercato d’hiver 2011/2012 :
 

La réussite ou non des joueurs recrutés peut prêter à discussion dans certains cas (Contento déjà un échec ?), mais avec la répartition ci-dessus on a :
5 réussites, 4 échecs et 5 mitigés dont 3 joueurs recrutés trop récemment pour avoir un jugement définitif.

Sur les échecs, trois ne sont pas imputables aux recruteurs, ils correspondent à des choix de la direction (Hoarau) ou de l’entraineur (Gillot voulait Bréchet, Sagnol voulait Contento) et ils n’ont presque rien coûté.

Le bilan est donc plutôt positif pour la cellule recrutement avec notamment les jolis coups réussis sur Rolan et Pallois. Le seul vértiable échec est Lucas Orban mais le club a réussi à le revendre à son prix d’achat à Valence.

Comparaison avec Saint-Etienne et Lille.

Depuis la saison 2012/2013 voici le tableau récapitulatif des transferts au rayon arrivée de Bordeaux et deux clubs de même envergure (St-Etienne et Lille) :
 

Sur la même période Bordeaux a vendu pour environ 25M€ (Trémoulinas, Gouffran, Modeste, Orban, Mariano…). On peut donc noter qu’en terme d’argent investi les trois clubs obéissent au même régles financiéres. Environ la moitié de l’argent récupére en vente a été réinvesti en achat.

Du fait de leur plus grande surface financière, les verts et les nordistes ont pu se positionner sur des joueurs plus confirmés que ceux pistés par nos recruteurs... sans plus de succès pour autant.
Pour St-Etienne si Hamouma et Tabanou sont devenus des cadres, Corgnet, Mollo voir même Erding on été des déception à 5M€ chacun.
À Lille, l’échec du recrutement tient en un seul joueur : Marvin Martin, recruté 10M€ à Sochaux à l’époque pour remplacer Hazard et qui n’a jamais confirmé les espoirs placés en lui.

Conclusion : Un problème de mise en valeur du centre de formation plus que de qualité des recruteurs

On le voit en comparant les trois clubs, la qualité des recruteurs n’est pas à remettre en question, le principal problème des Girondins sur les derniers mercato c’est leur manque de moyens financiers.

Quand Lille vend quatre joueurs de son centre de formation pour des sommes à deux chiffres (Hazard, Digne, Origi, Traoré), quand St-Etienne fait presque aussi bien (Guilavogui, Ghoulam, Zouma, St-Maximin), Bordeaux se contente du seul Trémoulinas parti pour 6.5M€ au Dynamo Kiev.

Notre centre de formation est-il à la ramasse ? Pas vraiment, outre les joueurs cadres toujours au club (Sané, Sertic, Saivet, Diabaté), beaucoup de jeunes issus du centre sont partis gratuitement ou presque ces dernières années et valent beaucoup plus aujourd’hui.

Le meilleur exemple est évidemment Krychowiak, vendu 0.8M€ à Reims et qui en vaut au moins 20 aujourd’hui.
En Ligue 1 on pourrait citer également Ayité (Bastia), Moimbé (Nantes), Lasne (Montpellier), Saunier (Troyes), Baysse (Nice) tous titulaires dans leurs clubs.
À l’étranger on pense à Salif Sané et Brégerie en Bundesliga.

Aucun des joueurs cités ci-dessus n’a eu vraiment sa chance en équipe première mais depuis la fin de l’ère Gillot c’est en train de changer. Sur les dernières saisons Sala et Hadi Sacko ont par exemple joué une dizaine de matchs avec l’equipe première avant d’être jugé trop faible et vendu.

En conclusion l’apathie des dirigeants bordelais sur le marché des transferts est lié à la mise en valeur des jeunes formés ou post-formés au club. La logique économique est implacable, si l’on veut être actif sur le marché des transferts il faut formé des jeunes, les faire jouer en L1 et les vendre cher (si possible en Premiere League !).

Avec 500.000 €, Bonnissel est allé nous chercher Pallois, imaginez ce qu’il trouvera si on lui donne 10M€ ?