Bordeaux: A qui la faute ?

25/04 - 09:42 | Il y a 11 ans

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Malgré une victoire intéressante contre une équipe de Guingamp largement remaniée. Ce genre de prestations est à l’image de Bordeaux depuis deux saisons : une équipe qui fonctionne trop souvent sur courant alternatif. Capable du pire lors de ses déplacements sur l’Île de Beauté (contre Ajaccio et l’Île-Rousse, comme du meilleur contre Marseille ou contre Lille. Ces matches montrent le véritable mal bordelais : un manque chronique de régularité. Mais une question revient régulièrement : qui est le principal fautif dans l’histoire ? Décryptage sur les différents acteurs du club.

Une conférence de presse comme incipit du mal-être ?

Aujourd’hui plus que jamais, un départ de Francis Gillot est annoncé sur les bords de la Garonne. Manque de fermeté, lassé par le manque d’ambitions du club, un effectif qui ne cesse de s’amoindrir sont les principales raisons du futur divorce entre la direction du club (les joueurs ?) et son entraineur. Si, il est vrai, qu’il n’est pas le seul fautif. Il n’en reste pas moins la cause d’une saison capotée dès le mois d’Octobre. La cause ? Une conférence de presse d’avant match contre Sochaux. Le club au scapulaire avait joué son premier match d’Europa League la veille contre Francfort. Le résultat ? Une équipe allemande, qui se bat pour se maintenir en Bundesliga, a dominé la partie de long en large où elle s’est imposée 3-0. Alors que la direction, notamment M6, voulait faire de cette compétition une force du club, l’ancien entraineur de Sochaux annonce qu’il ne jouera pas à fond cette compétition pour un manque quantitatif de solutions. Sur le fond, le technicien nordiste n’a pas tord mais ce choix a déçu un grand nombre joueurs de son effectif à commencer par Grégory Sertic et Cédric Carrasso qui auraient voulu jouer cet objectif européen à fond. La question directe posée par les joueurs à leur coach : Pourquoi se battre pour être européen et réfuter toute idée à la jouer à fond ?

Hormis tout cela, la gestion de son groupe pose question. Après le départ de Ludovic Obraniak, le nordiste a posé son veto pour recruter un joueur dont le nom n’a pas filtré (la rumeur parle du jour de Bastia Khazri). Une telle décision est difficilement explicable lorsque l’on connaît les limites de ce groupe. En ajoutant cela, la philosophie de jeu est , pour le moins, incompréhensible. Passé du 4-2-3-1 au 4-4-2 jusqu’au 4-2-4, le fonctionnement tactique de Francis Gillot s’apparente à un caméléon qui se dissimule de journée en journée. Restera-t-il ? Les rumeurs dirigent le coach bordelais vers un départ du club et de la région qu’il ne supporte pas (plus ?).

Des dirigeants inflexibles sur leur politique d’austérité financière

Si le départ de Francis Gillot est de plus en plus d’actualité, c’est en partie la faute à des dirigeants trop inflexibles sur leur volonté de réduire le déficit du club à son maximum. Quitte à sacrifier le plan sportif du club qui n’a pas connu un recrutement si pauvre depuis des années. Les contrats, à prix d’or, pour des joueurs qui ont montré leurs talents sur des courtes périodes amènent à une politique de vendre au plus offrant, tout en recrutant à minima. Le but des dirigeants bordelais est s’appuyer sur un centre de formation où la génération dorée de 2013 doit naitre petit à petit à l’image de Laborde, Kaabouni, Sacko et autre Pellenard. Ces procédés peuvent fonctionner à l’image de ce dernier, mais peuvent détruire des joueurs prometteurs comme l’est Maxime Poundjé. Mauvais choix, psychologiquement instable (du fait de ses cartons rouges), le joueur s’est totalement grillé aux yeux de son entraineur. Et à force de ne plus recruter, Bordeaux perd incontestablement de sa superbe et se destine dangereusement à l’anonymat du football français.

Des joueurs professionnels d’un côté, des dilettantistes de l’autre ?

Si il y a bien une partie du club qui a sa responsabilité dans la direction que prend le club au scapulaire, il s’agit bien des joueurs. Sur ce fait, nous pouvons considérer deux groupes de footballeurs dans notre équipe : d’un côté les professionnels, et de l'autre des intermittents.

Dans cette équipe, très peu de "professionnels", sont présents. Cédric Carrasso, Grégory Sertic, Henrique ou encore Mariano peuvent avoir ce statut. Irréprochable sur le terrain, ils veulent tirer vers le haut les marine et blanc. Mais ces derniers rament le plus souvent à contre courant à cause de joueurs plus préoccupés par leurs sollicitations extra-sportives que par le rectangle vert. Lamine Sané, Henri Saivet ou le nouveau arrivant Guillaume Hoarau. Bien sûr, ils ne sont pas uniquement responsables des maux bordelais mais leurs prestations en dent de scie ont fait perdre de précieux points à Bordeaux. Il est également vrai, comme le stipulait Obraniak à son départ, que Jean-Louis Triaud amène cette morosité dans l’effectif, avec à la fois un manque d’ambition sportive et une frilosité incessante en terme de transferts.

Finalement à chaque étage de l’entreprise de Bordeaux, chacun a sa part des responsabilités. Du président aux joueurs, en passant par l'entraineur, il est difficile de dire qui a une part de responsabilité plus importante que l’autre. En attendant si Bordeaux ne veut pas finir comme Lens, ou Auxerre, les Marine et Blanc se doivent de réagir et dès l’année prochaine pour construire sur des bases plus solides, plus saine, et soigner son entrée dans sa nouvelle enceinte. Sinon la côte de désamour du public bordelais risque de s’accentuer au fil du temps. Et on pourrait parler des grandes heures de l’équipe au scapulaire à un seul temps : au passé.

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