Asmur-Bordeaux : l’entraîneur Jean-Noël Latour se confie avant la "plus grande fête du club" face aux Girondins
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Latour avant Asmur-Girondins : philosophie, ambitions et une fête historique dans le Béarn
Latour promet une Asmur ambitieuse face aux Girondins. Avec un Nouste Camp proche du guichet fermé, le match s’annonce comme un véritable événement régional.
WebGirondins : comment êtes-vous devenu entraîneur de l'Asmur ? (Voir le Talk ici)
Jean-Noël Latour : J’ai joué au Pau FC pendant 15 ans, et ensuite dans la balieu paloise au niveau régional. Je me suis rendu compte que j'étais plus pertinent dans le coaching que comme joueur. J'ai su que je voulais en faire au moins une grosse partie de ma vie voir mon métier. J’ai la chance de travailler au district de football des Pyrénées-Atlantiques et d'être l'entraîneur de l'Asmur depuis plus d'une saison.
WebGirondins : l'Asmur fait un gros début de championnat dans la poule B de Régional 1 (2e au classement avec deux matchs de retard), quel est votre objectif cette saison ?
On est bâti pour le maintien en R1. On n'a pas les armes structurelles et organisationnelles pour espérer plus. Rester en Régional 1 serait déjà très bien.
Quelle est votre philosophie de jeu ?
L'Asmur c'est un regroupement de trois communes avec peu de budget. Nous n'avons aucun joueur défrayé ni prime de matchs. Étant passé par Pau, je connais beaucoup de joueurs dans le secteur. Donc on n'a pas d'argent, pas de synthétique pour s'entrainer correctement par rapport à nos adversaires, s'il n'y a pas de plaisir, c'est compliqué. Ma philosophie passe par le jeu et sa maitrise. On est une équipe assumée joueuse quand on le peut. Est-ce qu'on le pourra samedi, je suis moins convaincu.
Est-ce que ce cumul de match entre R1 et Coupe de France a de l'impact sur vos joueurs ?
Cela fait un mois que nous faisons de la prévention mentale avec le staff et le club. C'est nouveau pour nous d'être en haut du tableau. On s'embourgeoise très vite. On est surement au-delà de nos capacités sur la durée. Donc, il ne faudra pas renier nos valeurs quand on sera dans le dur. La saison dernière nous avons gagné la Coupe des Pyrénées (finale jouée au Nouste Camp de Pau). C'était dur de ne pas jouer la Coupe de France cette saison. On a fait deux semaines à trois matchs. Je fais jouer plus de joueurs. On se prépare à ça. Ce ne sera pas la fin de la saison samedi.
Jouer au Nouste Camp, est-ce spécial ?
Nous n'avons aucune appréhension par rapport au stade. On offre un terrain exceptionnel aux Girondins, je préfère me dire que cela va nous arranger à nous aussi. Ce sera un match dans une belle enceinte et ça promet une belle fête pour le club et les joueurs d'évoluer dans les conditions rares.
L'épisode de la réserve déposée par votre adversaire au tour précédent vous a-t-il perturbé ?
Le plus affecté, c'était moi. Au coup de sifflet final, les adversaires ont fêté la réserve déposée. J'ai marqué le coup, je me sentais responsable même si je gardais de la confiance. Mes joueurs ont bien réagi. On a gagné au final. La délivrance n'est arrivée que le jeudi en fin d'après-midi. On est allé boire un coup ensemble avec les joueurs dont on l'a appris pour le fêter ensemble plutôt que de s'entrainer. On avait besoin de se retrouver. Cela a perturbé l'organisation. Je n'aurai qu'une semaine pour regarder les matchs des Girondins (sourire).
Avez-vous regardé les matchs des Girondins ?
J'ai regardé cinq rencontres des Girondins en Coupe de France et National 2. Il y a une grande force aux Girondins cette saison, ils sont difficilement lisibles. L'équipe est capable de faire plus de choses que les autres années. Il y a plus de lisibilités. À l'Asmur nous ne pouvons pas prendre trop de temps sur l'adversaire. Si Matthieu Villette joue, je vais devoir revoir ma préparation.
Quelle est votre ambition pour cette rencontre ?
C'est de présenter l'Asmur à tout le monde. On n’était pas sur la carte du Béarn il y a quelques années, nous y sommes. Nous sommes sur la carte du département et on se pérennise en Nouvelle-Aquitaine. On veut marquer l'esprit des gens par ce qu'on propose.
"C'est impressionnant l'engouement des supporters"
Il y a un engouement pour cette rencontre
La capacité du stade pour ce match est de 3700 places. La tribune d'honneur est pour l'Asmur. La tribune de face a été ouverte depuis dimanche. On devrait être à guichet fermé avec les supporters bordelais : 672 Ultramarines et 100 North Gate. Nous avons fait notre maximum pour satisfaire tout le monde.
C'est l'apothéose du club aujourd'hui ?
Depuis que j'ai signé, nous nous sommes maintenus en R1 en gagnant la Coupe des Pyrénées, aujourd'hui nous sommes deux du classement, et on joue un 64e de final de Coupe de France. L'événement nous dépasse, c'est l'apothéose du club et on ne s'interdit pas de rêver plus grand, car cela reste un match de foot.
"On ouvrira le jeu, quitte à prendre des risques"
Auriez-vous préféré jouer face au Pau FC ?
J’aurais préféré prendre Pau, car c'est mon club. J'y ai passé 15 ans de ma vie. Mais c'est bien plus beau de jouer les Girondins. C'est hallucinant ce qu'il se passe. C'est impressionnant l'engouement des supporters. On a vendu 300 places en moins de dix minutes.
Vous êtes une équipe qui prend des buts
La première qualité de mon équipe, ce sont mes défenseurs. On relance 100% des ballons, on prend des initiatives. Mes trois meilleurs joueurs sont mon gardien et mes deux centraux. C'est la philosophie de jeu qui entraine de l'instabilité défensive et surtout de l'incertitude offensive. On ouvrira le jeu, quitte à prendre des risques. On sera, je l'espère, dur à défendre pour nos adverses. On a fait plusieurs cleansheets cette saison.
>> Asmur-Bordeaux : sur quelle chaîne et comment regarder le match ?
Notre podcast court sur l'actu des Girondins :