Exclu - GuillaumeMP : "Menez peut être frustrant comme gagner un match à lui tout seul"

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Avec l'arrivée presque officielle (en attendant la validation de la visite médicale) de Jérémy Menez, WebGirondins est parti à la rencontre de GuillaumeMP, journaliste qui travaille pour le site du célèbre journaliste transalpin Gianluca Di Marzio. Suiveur très attentif du Milan AC, il nous a parlé un petit peu plus du milanais Menez. 

WebGirondins : Après des problèmes de comportement au Paris Saint-Germain, Jérémy Menez s’est-il assagi au Milan AC ?

Guillaume : Assagi non, comme joueur il reste toujours celui qu’il a été. Comme Homme, par contre il a évolué Il a eu des enfants et il le dit lui même, il a changé. Dans les deux saisons qu’il a fait au Milan AC, il y a cette première où il marque 16 buts. Mais bon, il y a eu des matches où il passe complètement à travers.  Il a toujours ce côté non chalant, ce côté je ne me bats pas et ensuite quinze minutes plus tard, il peut prendre le ballon et te dribbler trois joueurs. Un peu à l’image du but qu’il avait inscrit à Palerme (ndlr : voir vidéo à 2min34). Donc je dirais qu’en homme, c’est indéniable qu’il ait mûri. En tant que joueur, il est talentueux mais il a toujours des hauts et des bas comme sur son plan physique. 

WG : Lors de sa première saison, il marque 16 buts. Peut-on considérer cette saison comme déclic ?

La première saison sous Inzaghi, il est clair qu’il a fait une bonne saison. Il jouait en électron libre. De là à parler de déclic, je dirai que le terme est assez fort. Il n’est pas dans la force de l’âge, à 29-30 ans ce n’est plus trop la période du déclic. Il faut avoir à l’idée que c’était un Milan en reconstruction et il nous a beaucoup aidé à lui tout seul. Comme trop souvent, c’est une saison qui a abouti sur rien.  Je ne peux pas dire que c’est un déclic car il y a trop eu de haut et de bas. Les italiens aiment les guerriers, les gens qui sont hargneux. Menez sur le terrain est trop inconstant. Cela peut être tout noir sur un match et tout blanc pour un autre match. En gros, il peut être frustrant comme il peut te faire gagner un match à lui tout seul. 

WG : Et lors de la deuxième saison, son dos l’a handicapé. Peux-tu nous en dire plus sur cette blessure ?

Disons que la blessure au dos ne l’a pas aidé. Ce n’est pas comme une entorse, tu as une certaine appréhension pour te retourner, t’engager dans les duels. C’est tout bête mais quand tu vas réaliser une tête, tu vas avoir peur du contact. L’opération de juin s’est mal passée, du coup il s’est fait opérer trois mois après. Et malheureusement cela conditionne toute sa saison car on l’a pas vu pendant toute la première partie et il a pris un gros coup derrière la tête. Il a été vraiment coupé en plein élan et il a connu des difficultés pour revenir. Par contre, j’aurais été curieux de le voir sans ce problème. Je pense qu’il aurait pu faire quelque chose car Carlos Bacca arrive l’année suivante (ndlr : recruté au FC Séville lors du mercato d’été 2015) mais on avait peur que cette blessure le conditionne sur le terrain. A son âge, c’est une blessure qui est trop importante. Cela n’a rien d’une blessure classique, c’est une blessure cauchemardesque. Il n’avait plus le coup de rein alors que c’est son point fort d’accélérer sur des petits périmètres. J’espère qu’il va vraiment passer à autre chose car c’est un bon joueur et un homme bien, je lui souhaite tout le bonheur à Bordeaux.

WG : Peut-on avoir le même type de sursaut vu avec Hatem Ben Arfa qui fait partie de la même génération ?

Déjà au niveau de la condition physique, je pense que vous les avez tous vu les photos de son retour à Milanello (ndlr : centre d’entraînement du Milan AC). Pour avoir parler avec certaines personnes, c’est vrai qu’il n’est pas apparu en grande forme mais ça se rattrape. La Ligue 1 va bientôt reprendre mais il faut lui laisser du temps. Gourvennec a montré qu’il était capable de relancer certains joueurs à l’image de Jimmy Briand la saison dernière. Après je pense qu’on ne peut pas comparer avec Hatem Ben Arfa car il a tellement ce talent pur. Je pense que Menez a un coup à jouer à Bordeaux et c’est un bon choix. Même s’il a été proposé à Marseille mais la direction olympienne ne l’a jamais relancé. C’est un joueur capable de te marquer dix à quinze buts dans la saison. S’il arrive à dépasser cette blessure et se faire au jeu de Gourvennec à Bordeaux, cela reste un bon coup !