Sortie de Crise ?

22/10 - 06:15 | Il y a 9 ans

© Iconsport

Nous aurions aimé commencer cet article en cherchant, gaiement,  des calembours un peu faciles pour illustrer le match d’Europa League. Dommage car le FC Sion se prêtait facilement à ce genre de  jeu. Il ne faut pas chercher très loin pour trouver quelques jeux de mots plus ou moins évocateur. Mais l’heure n’est pas à l’amusement, même grivois. La crise semble être sérieuse.  Ce ne sont pas les déclarations de façades du staff technique ou la colère théâtrale  une énième fois exprimée par le président Jean Louis Triaud qui rassureront les supporters et les amoureux du club. L’Europe peut-elle aider un groupe en proie au doute ? Le FC Sion est-il l’adversaire parfait ? Quelques éléments de réponses …

 

Du Golf à la Coupe … On attend Sion !!! 

Essayons de ne pas tomber dans la caricature facile et un brin démago du suisse amateur de banque et spécialiste de chocolat en tout genre ou le contraire, on s’y perd à force. Petite ville de 32 000 habitants, Sion est la capitale du canton de Valais, canton souverain au sein de la confédération helvétique. Perché dans les alpes suisses, les Valaisans se sont spécialisés, naturellement, dans les stations de skis et donc par conséquent dans les spécialités fromagères qu’il convient de vendre aux touristes en quête d’une fiscalité avantageuse ou d’un carré de chocolat aux lingots d’or. Jaloux de la popularité du comté de Vaud auprès du Showbiz Français, les Valaisans font tout pour se montrer accueillants. Ils se sont véritablement spécialisés  dans la construction de terrain de golf en tout genre. Avec neuf parcours pour 300 000 habitants, le Comté est parfaitement pourvu en parking à Lexus, Bentley et autres marques populaires. Mais comme nous vous  avions dit que nous n’insisterions pas sur les clichés, nous allons nous arrêter là dans la présentation de cette jolie ville qui mérite mieux que ces quelques lignes volontairement moqueuses. Passons au Football, ça va nous changer de notre quotidien … 

Le Spécialiste « mondial » de la coupe

Fondé en 1909, le FC Sion a pris son temps pour accéder à l’élite du Football suisse. Les rouges et Blancs atteignent l’élite pendant la seconde guerre mondiale avant de connaitre des hauts et des bas. Soyez rassuré supporters girondins !! La construction d’une nouvelle enceinte bien nommée «  le stade de Tourbillon » va réellement lancer le club vers les succès. Pouvons-nous y voir un signe positif ? Après tout, nous venons aussi de construire un nouveau  stade. Avant de vous exclamer et de crier très fort, sachez que l’année de sa construction et de son inauguration, le FC Sion a fini relégué en série B. Après une remontée immédiate, le club s’est engagé dans une politique de formation. Mais plus que son école de football, c’est bien la Coupe qui va faire la renommée des rouges et blancs. Avec 13 victoires en finale de coupe et deux titres de champion, le FC Sion fait partie assurément des clubs qui comptent de l’autre côté des Alpes. C’est d’ailleurs un dernier succès en finale en juin dernier qui permet au FC Sion de dominer de façon surprenante, à l’heure actuelle, le  groupe B de l’Europa League. Il faut dire que les plus belles lignes en compétition européenne restent à écrire. Souvent qualifié, les Suisses n’ont guère réussi mis à part un quart de finale de la coupe des coupes en 1987. Un bien maigre bilan.

Le retour de Tholot

Vous allez vous en rendre compte par vous-même, et désolé de vous ôter tout suspens, l’effectif du club Valaisan n’est pas composé de futur retraité en quête d’un dernier contrat ni d’ancien de Ligue 1 (à une exception près) perdu à cause d’un GPS défectueux. L’entraineur du FC Sion est, par contre, une vieille connaissance girondine. En effet, l’auteur du premier but contre le grand Milan à Lescure dirige les petits suisses (nous avions l’obligation contractuelle de glisser cette formule dans l’article, ne pensez pas que nous en tirons une quelconque fierté). Didier Tholot est un homme bien, un technicien respecté et un homme de valeur (et nous ne parlons nullement de devises bien entendu). Le technicien Français avait refusé de prendre la succession de Claude Makelele en Corse par loyauté. Renoncer c’est choisir. Le 16 décembre 2014, il « choisit » de prendre en main, pour une pige de trois mois, un FC Sion en crise. Il réussit avec brio remportant au passage la coupe et décrochant ainsi un nouveau contrat. Autre connaissance sur nos radars Français, le bad boy vénézuélien Gabriel Cichero,  ancien lensois et nantais, a eu du mal à s’intégrer en Suisse. Après une Copa America convaincante, le vénézuélien revient dans de meilleurs dispositions et prétend à jouer un rôle plus conséquent.

Voilà, pour la carte postale. Passons désormais aux choses sérieuses. Cet effectif comporte de très bons techniciens, quelques internationaux mais malgré tout, ils ne parviennent pas à lancer réellement leur saison. Actuellement 5ème du championnat, le club Valaisans a de sérieux problèmes défensifs et reste sur cinq matchs sans succès. Tout de même, parmi les joueurs à suivre, notons l’expérimenté gardien de but letton Vanins, véritable leader de cette équipe. En  défense Zverotic, ancien de Fulham, et Reto Ziegler passé par le calcio et notamment par la Sampdoria restent des valeurs sures. Formé au Benfica Lisbonne, Carlitos a pas mal voyagé. Deux saisons au FC Basel avant de tenter sa chance en Bundesliga et de s’y bruler les ailes. Retour au Portugal à Estoril qui ne se résume pas seulement à un circuit automobile, Carlitos reprend confiance et amène son équipe à une qualification européenne en jouant un rôle important. Le FC Sion flaire la bonne affaire et fait du Portugais son meneur de jeu. Il faudra se méfier du petit 10, véritable poison qui peut s’avérer tant buteur que passeur. Autre grand voyageur et deuxième danger auquel nos défenseurs devront faire face, le sénégalais Konaté. Titulaire au Genoa lors de la saison 2013-2014 il n’avait pas réussi à percer. Il a rebondi en Suisse où il a glané sa place en équipe nationale en inscrivant la bagatelle de 16 buts la saison passée. Son association avec le meneur de jeu Portugais sera le principal danger pour la défense girondine. A surveiller. 

 

Gagner pour respirer, gagner pour espérer

Voilà, le titre plante le décor. Enlisé en championnat, Bordeaux inquiète autant pour ses résultats insuffisant que par son jeu presque insignifiant. Fébrile défensivement, l’équipe l’est également dans sa construction du jeu. Et quand Wahbi Khazri est dans un mauvais jour comme contre Montpellier, le jeu ne se résume qu’à quelques vaines tentatives de débordement et des combinaisons stéréotypées. Le mal semble profond, tout le contraire de la profondeur de banc de l’équipe. Pas épargné par les blessures ou par les suspensions, les joueurs semblent payés les contre coup d’une préparation spécifique en vue des barrages de la Ligue Europa. Et si justement cette même coupe d’Europe, coupable de tous les maux et de tous les désirs à la fois, pouvait redonner un semblant d’allant et de confiance. En cherchant bien, nous pouvons trouver quelques motifs d’espoir. Chantôme est de retour et ses dernières performances plaident en sa faveur. Diabaté et Touré reviennent de blessure et ont refoulé la pelouse dimanche dernier. Rolan est également de retour, mais lui de sélection après avoir marqué un très joli but avec la Céleste. L’animation offensive ne sera que meilleure. 

Une animation en chantier ? 

Défensivement, le chantier semble plus conséquent. La solution expérimentale de Willy Sagnol de décaler Nicolas Pallois en latéral gauche pourrait, à nouveau, se renouveler et donner, ainsi, une meilleure assise défensive à une équipe qui tremble parfois sur ce côté-là. Mais pour cela, Sané doit revenir, impérativement, à son meilleur niveau et son association avec Pablo doit se perfectionner. Les incertitudes sont nombreuses. A droite, Gajic est une nouvelle fois mis au repos. Sagnol peut également décider de renforcer un milieu de terrain en quête d’un milieu défensif digne de ce nom en alignant Lamine Sané et en offrant une nouvelle chance à Poundje.

Willy Sagnol garde ses joueurs en alerte. Sa volonté de jouer la coupe d’Europe ne peut pas être remise en cause, il affirme même « L’Europa League reste un objectif au moins aussi important que le championnat, il n'y a pas d'objectif prioritaire. Mais actuellement on a un peu de mal à exister dans les deux surfaces et c'est le problème principal ». On peut imaginer le technicien bordelais aligner une équipe compétitive surtout qu’une victoire semble primordiale pour envisager une qualification pour les 1/16ème de finale. Le match contre Sion sera aussi l’occasion de prouver que le travail vidéo et tactique entamé lundi après le match contre les Héraultais portent ses fruits : « On a fait une bonne séance vidéo lundi pour mettre un petit peu en lumière tous les points négatifs du moment. Ensuite, le travail de la semaine est surtout un travail tactique pour essayer de donner encore plus d’éléments et de certitudes aux joueurs dans le jeu collectifs ». 

Le jeune Ounas semble avoir fait son petit trou et convaincu le staff technique. Il est une nouvelle fois convoqué dans un groupe dont seront absents Kiese Thelin, Contento, Jussie Yambéré et Gajic, laissés au repos. Maurice Belay est, quant à lui blessé. 

Le groupe convoqué pour le match contre le FC Sion :

Carrasso, Prior - Guilbert, Pablo, Pallois, Poundjé, Sané - Chantôme, Khazri, Plasil, Poko, Traoré, Ounas, Saivet - Crivelli, Diabaté, Rolan, Touré.

Ne manquez, sous aucun prétexte (on sera attentif et vigilant, croyez-nous !!!) ce match qui devrait nous donner des réponses sur la suite de notre saison. Girondins, rendez-vous au stade René Gallice ce jeudi à 21h05. Les exilés, vous avez la chance de pouvoir regarder le match sur une chaine gratuite W9, qui nous font l’immense honneur de nous diffuser …. Ou de choisir les canaux de Bein pour les abonnés.

Nicolas Coistia

#Europa League