Alan Mangin : "L’ESTAC peut s’aligner sur des gros salaires"

11/12 - 15:00 | Il y a 3 ans
Alan Mangin, journaliste au service des sports à l’Est-éclair répond à nos questions avant le match entre Troyes et les Girondins de Bordeaux, dimanche à 15h.
Alan Mangin : "L’ESTAC peut s’aligner sur des gros salaires"

© Iconsport

Alan, est-ce-que tu peux donner ton sentiment sur le début de saison de l’ESTAC ?

Alan Mangin : C’est un début en dents de scie. L’ESTAC a très mal démarré (1 point en 4 journées). Et puis, c’est reparti un peu mieux avec quelques victoires, quelques points traités ici et là. Au moment où on pensait que ça allait enfin performer sur la continuité, ils sont retombés dans des temps de passage mauvais (3 défaites sur les 4 derniers  matchs). En termes de points c’est ric-rac.

On a annoncé Laurent Batlles partant cet été, est ce que tu peux me donner ton analyse sur ce sujet ?

Nous sommes habitués à Troyes à des rumeurs sur l’avenir du  coach. Ce qui est sûr, c’est que forcément, il a dû se poser des questions cet été. Après le titre, je pense qu’il avait besoin de garanties sur le recrutement pour se projeter avec l’ESTAC en Ligue 1. Je pense que dans ces rumeurs, il devait y avoir un fond de vérité. Ces rumeurs reviendront l’été prochain.

"On n'était pas habitué à ça"

 

Ça change quoi concrètement d’être dans le City Group ? 

Beaucoup de choses. La première chose, c’est la formation. Pour moi, c’est là où vraiment nous avons vu le plus de changements. C'est-à-dire que les formateurs ont eu pendant de longs mois des conférences avec Erik Mombaerts (Directeur Technique) pour s’approprier la méthodologie et les principes de jeu du City Group. 

Ce qui parle le plus mais qui peut-être n'est pas le plus perceptible, c’est le recrutement. Il y a eu beaucoup de recrues et d'argent injectés, cet été. Le club n'était pas habitué à ça. Avant quand l’équipe montait, généralement il y avait des joueurs en prêt qui venaient et Troyes perdait ses joueurs phares. 

On voit que l’ESTAC peut s’aligner sur des gros salaires, ce qui n'était pas le cas avant. Cela permet d’attirer des joueurs comme Ripart qui ne seraient pas venus lors de nos précédentes montées. 

Et puis, il y a le business du City Group. C'est-à-dire faire transiter des jeunes joueurs à fort potentiel en Europe par Troyes. L’exemple le plus frappant, c’est Metinho (18 ans) qui est la recrue la plus chère de l’histoire du club aubois (NDLR 5M€).

Icon_04651213.jpg (286 KB)
Metinho (18 ans) crédit iconsport

 

"Notre force c'est les problèmes qu'on pose à l'adversaire sur leur pressing"

Troyes est repassé en 3-4-3 , le système de la montée en Ligue 2, c’est quoi les forces et les faiblesses de ce système ?

La principale force de ce système, c’est la supériorité numérique au milieu. On voit les équipes adverses ne pas trop savoir qui marquer. Si tu serres les 4 milieu de terrain, tu laisses les pistons qui jouent très haut libres. Ce sont des latéraux qui ont des grosses qualités de percussion. La force, c’est ça, c’est les problèmes que l'ESTAC pose à l’adversaire sur leur pressing.  

La faiblesse, c’est forcément les espaces qui sont laissés dans le dos de la défense. Ils jouent très haut, ce n’est pas une équipe qui se replie très très bas. Elle peut vite se faire transpercer lorsque le premier rideau est passé. On l’ a vu la semaine dernière contre Lille.

Tu penses que cette forte identité de jeu peut permettre d’obtenir le maintien ou de condamner le club à sa perte ?

Au début de saison, Laurent Batlles n'avait pas remis ce système en Ligue 1. La part de risque de ce système fait que face aux individualités qui a en face, ça peut faire mal. On a joué de façon plus pragmatique mais les résultats n'étaient pas forcément au rendez-vous. 

Le coach s’est dit, on va revenir à des choses que les joueurs connaissent. Montrez qu'on n'a pas peur de jouer dans ce système en Ligue 1. Mais effectivement, quand on gagne, on dit que c’est beau, il y a du panache. Mais quand on perd, on se dit que c’est un peu trop gonflé. Moi je pense que ce système est viable en L1 si il y a plus de sécurité derrière.

"On a vraiment l'impression qu'il faut faire l'action parfaite"

 

Depuis le début de la saison, Troyes a du mal à marquer comment tu expliques cela ? Un manque d’efficacité ou un problème de confiance des buteurs ?

C’est selon moi surtout un manque de talent. Aujourd’hui, le meilleur buteur du club, c’est Baldé avec seulement 3 buts. 3 buts pour un meilleur buteur d’un club en L1, c’est quand même très peu. 

On a vraiment l’impression que pour marquer l’ESTAC doit faire une action parfaite. Faut vraiment qu’il y ait la bonne passe, le bon appel, le bon dernier geste devant le but, sans ça, il y a pas le joueur qui peut faire basculer un match sur une action individuelle.

Si tu étais Vladimir Petkovic, t’identifierais qui comme menace principale de Troyes pour Bordeaux ?

Aujourd’hui, l’homme en forme c’est Tristan Dingomé. C’est le facteur x de l’équipe, c’est celui qui se balade entre les lignes, qui oriente le jeu. Lui sur un coup de patte, il peut débloquer un match.

M.M


Point de vue : Bordeaux ne prolongera pas Otavio