Marc Planus : “On ne sait pas qui dirige le Haillan”

13/05 - 10:07 | Il y a 2 ans
L’ancien défenseur des Girondins de Bordeaux Marc Planus était chez notre partenaire ARL. Il s’exprime rarement, institution, sportif, supporters, solutions, voici ce qu'il faut retenir.
Marc Planus : “On ne sait pas qui dirige le Haillan”

© Iconsport

Marc Planus sur ARL: “Le bilan est là. Tout a déjà été dit sur la saison. C’est facile de critiquer maintenant. Quand vous commencez la saison avec un entraîneur qui ne connaît pas le championnat, la langue et qui ne recrute aucun joueur, que vous recrutez des joueurs qui ne parlent pas la langue et ne connaissent pas du tout le championnat, vous vous tirez une balle dans le pied.

Le bilan est catastrophique et les pertes humaines vont être considérables et c’est ça qui me chagrine le plus.""

“Rien n’est cohérent avec l’institution”

Il poursuit : “Ce n’est pas tant les résultats sportifs qui me déçoivent, mais c’est l'image du club. Être 20e pour Bordeaux c’est scandaleux. Même si c’est ça On est la risée du championnat français, rien n’est cohérent avec l’institution. Tout a été bafoué à tous les étages. Je sais que les salariés paniquent tous et savent que ça va mal se terminer.

Quand Jean-Louis Triaud a été mis de côté par M6, je savais que le club allait perdre une partie de son âme. Tombé si bas , je ne pensais pas. Je savais qu’on allait perdre une partie de notre identité et de notre identité familiale en enlevant les gens du cru. Il était le dernier qui maîtrisait l’institution."

On est la risée du championnat français”


"Le problème c’est que les gens en place ne veulent pas déléguer le pouvoir, tout simplement. Un poste de coordinateur sportif, aujourd’hui Bordeaux n’a plus aucun brin d'affection et d’identité. Ça a commencé depuis un certain temps. Des hommes ont oublié le déléguer et ont oublié les racines du club.

Quand vous voyez que les entraînements sont fermés au public…On a perdu notre identité.

Qui gère le Haillan aujourd’hui ? Moi je ne le sais pas. Je ne sais pas qui est aux commandes du navire actuellement. On ne sait pas qui dirige.
J’ai posé la question à un membre du staff si Petkovic choisissait les joueurs. La personne n’a pas su répondre. Elle ne le savait pas.
Quand on voit ce trading, l'effectif qui’il y a, le nombre de joueurs en prêt qui viennent de clubs en difficultés sportives. Comment voulez-vous faire une saison ?"

“Le pompon cela a été le coup de Costil et de Koscielny”


"Le pompon cela a été le coup de Costil et de Koscielny. On va me faire croire qu’il y a eu un problème avec Koscielny ? On n’a même pas eu la dignité qu’il fasse un dernier match avec sa famille et ses enfants. C’est ça Bordeaux ? Du temps de Triaud, jamais il n'y aurait eu ça. Un club fort, il faut un président fort. Qu'on ne me fasse pas croire que Costil et Koscielny ont créé des problèmes.

Je ne m'arrête pas au Haillan parce que je n’ai pas envie de rentrer dans une banque. Je le fuis. Des anciens joueurs ont été refoulés à l’entrée. C’est inconcevable. Aujourd'hui Bordeaux c’est ça. On ne fait plus rêver les gamins en Nouvelle-Aquitaine.

J’ai vu lors de Bordeaux -Saint-Étienne le désarroi des salariés que je connais depuis 15 ans. J’étais au fond. Cela m’a touché de les voir aussi atteints psychologiquement. En 2005 on a failli descendre mais cela n’a jamais altéré le climat du château. L’année d’après on a fini second. On aimerait les aider, mais comment ?"

Une participation à un projet de reprise est-ce possible ?

"Je maintiens que s’il n’y a pas de gens du cru dans le futur projet cela finira pareil. J’ai failli venir l’année dernière au club avec une proposition de rachat. Cette personne m’a proposé le poste de directeur général, mais je ne voulais pas m’occuper de l’équipe professionnelle car j'étais loin depuis trop longtemps du football. Je voulais continuer avec Jean-Louis Gasset.

Mais aujourd'hui, cela ne servirait à rien tant que les gens du cru n’ont pas de pouvoir. S’il n’ont pas de pouvoir pour choisir les gens avec qui ils veulent travailler, cela ne sert à rien."

Le rapport club-groupe de supporters

"L’équilibre est compliqué à maintenir dans le rapport entre les supporters et la direction. Chacun a un rôle à jouer dans le club. Les supporters sont là pour supporter et être le 12e homme. Quand ils font 8h de voiture pour assister à un match insipide sans que les joueurs se battent, ils demandent des comptes. Je peux l'entendre.

Après, il ne faut pas tout mélanger. Ce qui se passe dans un vestiaire doit rester entre le staff et les joueurs. Ce qui se passe au château doit rester au château. Avec la montée des réseaux sociaux c’est différent, mais il faut faire attention parce que c’est très fragile."