Portrait : Paulo Sousa, le technicien idoine pour les Girondins ?

08/03 - 10:24 | Il y a 6 ans
Portrait : Paulo Sousa, le technicien idoine pour les Girondins ?

© Iconsport

Alors que Paulo Sousa (48 ans) va être officialiser entraîneur des Girondins de Bordeaux, nous vous proposons un décryptage avec Valentina Clemente, journaliste italienne installée en France.

Suite à une énième contre-performance contre le FC Nantes, la direction bordelaise a décidé de tirer un ultime trait sur l’expérience Ricardo-Bedouet pour préparer déjà la saison prochaine. À 12 journées de la fin de l’exercice 2018-2019, Frédéric Longuépée et Hugo Varela avancent sur le dossier Paulo Sousa qui a une offre entre ses mains pour être le nouvel homme fort du club au scapulaire. L’ancien joueur de la Juventus, de Parme ou encore du Borussia Dortmund a déjà énormément voyagé en allant découvrir différents championnats comme la Premier League, la Super League chinoise ou encore le championnat suisse. Mais l’un des défis de taille était de s’imposer en Série A lorsqu’il a été appelé à prendre les reines de l’équipe de la Fiorentina en juin 2015 après une demi-finale d’Europa League. Son discours a été très clair en arrivant à Florence. Il veut imposer sa patte par une équipe qui propose du jeu : "Je crois plus à imposer le jeu qu'à le subir. Je veux être très ambitieux, je suis une personne ambitieuse. Je veux que mes joueurs le soient également. Si nous réussissons à donner de l'intensité à nos matches tout en ayant conscience de la qualité de ce groupe. Nous pourrons prendre des risques pour toutes les rencontres qu'on aura à jouer pour les remporter", affirmait-il lors de sa conférence de presse de présentation.

L’ancien joueur formé au Benfica Lisbonne passe de la parole aux actes puisque lors des premiers mois, la Viola réussit l’un de ses meilleurs débuts de saison en moins de 20 ans. Pour Valentina Clemente, journaliste italienne travaillant pour le Corriere dello Sport et Premium Mediaset, il a réussi à très vite conquérir à la fois les tifosi de Firenze et les observateurs du football italien : "Ce qui a fait la différence pour Paulo Sousa, c’est sûrement son approche dès le début. Il s’est fait aimer tout de suite par les supporters de la Fio tout en étant respecté à l’extérieur, car il a amené une idée de jeu intéressante. En l’espace de deux saisons à la Fiorentina, son jeu a été analysé plusieurs fois", nous explique-t-elle. De plus, l’ex-milieu de terrain, qui a remporté deux fois la Ligue des Champions, a voulu donner des valeurs à ses joueurs autant sur qu’en dehors du terrain : "Il a été toujours proche de ses joueurs. À ses débuts, on disait aussi qu’il suivait le même régime alimentaire que son équipe pour aussi donner l’exemple à suivre", détaille Valentina Clemente. Et du côté du terrain, Paulo Sousa montre une véritable identité de jeu semblable à celle de Maurizio Sarri lorsqu’il entraînait le Napoli. Voilà, en d’autres termes, comment il a toujours une côte aussi importante de l’autre côté des Alpes : "Le fait que son nom soit toujours dans les petits papiers de certains clubs italiens ? C’est lié à sa philosophie de jeu. Il a déjà un passé en Italie en tant que joueur et il a su bien s’adapter en tant qu’entraîneur. Il a forcément laissé une marque. Certains confrères disaient que pour sa première saison à la Fiorentina, son équipe était aussi intéressante à voir jouer que le Napoli de Sarri. Il a surtout laissé une marque au niveau dialectique : sa communication d’après-match était toujours mesurée et hors des standards habituels. Il était capable de faire passer un message que ce soit sur ou en dehors du terrain".

Valentina Clemente : "Sousa est capable de dénicher quelques pépites du centre de formation"

Lors de son passage florentin, Paulo Sousa n’a pas hésité à s’appuyer sur la jeune garde de la Viola pour faire progresser sa formation. Pour la première saison, le technicien portugais utilise Federico Bernardeschi pour faire évoluer son effectif du fait que Jakub Błaszczykowski perde d’année en année de l’explosivité. La saison suivante, il ne va pas hésiter à faire appel à Federico Chiesa qui brille avec la Primavera (ndlr : équipe réserve). Le jeune italien de désormais 21 ans ne va cesser de progresser et se faire une place dans le onze de départ puis être appelé en sélection italienne. Par ailleurs, les Florentins ont réussi à vendre Bernardeschi pour près de 40 M€ à la Juventus. Et la Viola n’est pas en reste puisque Chiesa pourrait s’envoler cet été contre une somme avoisinant les 75M€, en tout cas le montant qu’exigerait la direction de la Fiorentina. En somme, l’une des forces de Sousa est de s’appuyer sur les jeunes pour Valentina Clemente : "Le mercato ? Il peut avoir de l’exigence vu le degré d’exigence qu’il souhaite de ses joueurs. Mais il est aussi capable d’aller chercher certains jeunes du centre de formation. À mon avis, cela peut beaucoup dépendre du plan de travail qui sera fait à l’avance en cas de signature".

Après ce passage en Italie, Paulo Sousa est passé par la Chine pendant une saison avant d’être désormais libre. Son nom a été mêlé à de nombreux clubs en Europe que cela soit en Angleterre, en Turquie et désormais en France avec les Girondins de Bordeaux. Le dernier club en date est l’AS Roma où Eusebio Di Francesco semble être sur un siège éjectable depuis de nombreuses semaines. La presse fait état d’un intérêt du club de la Louve pour remplacer l’ex-entraîneur de Sassuolo. Une épine dans le pied pour la direction bordelaise qui pourrait voir l’une de ses priorités avoir l’envie de retourner en Série A ? La journaliste italienne estime que sa priorité reste un retour dans ce championnat qu’il connaît si bien : "C’est clair que si il y a une offre en provenance d’Italie, il ira difficilement à Bordeaux, car la Serie A reste sa priorité. Après il faudra voir comment sera planifié le projet par les dirigeants. La Roma ? Je pense que les Giallorossi  doivent avant tout penser à la Ligue des Champions. En tout cas, cela ne bougera pas avant la fin de la saison, du moins officiellement. La situation peut être délicate en championnat avec le retour de l’Inter et du Milan (ndlr : la Roma est cinquième de Serie A et compte un point de retard sur l'AC Milan, quatrième)". Si GACP pense avoir trouvé l’entraîneur qui leur faut pour leur projet en la personne de Paulo Sousa, mieux vaut donc ne pas traîner en route.

Florian Sabathier

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