Un nul qui sonne comme une défaite pour Bordeaux

20/11 - 16:30 | Il y a 7 ans
Un nul qui sonne comme une défaite pour Bordeaux

© Iconsport

Bordeaux a concédé le point du match nul face à Marseille, et nous disons bien concédé. Alors que la victoire tendait les bras aux Marine et Blanc, Sanson égalisa dans les dernières secondes du temps additionnel. Alors, oui, l’invincibilité est préservée, certes, mais hier soir les Girondins devaient l'emporter. C’était l’occasion idéale pour Bordeaux de se relancer face à « l’ennemi » phocéen. Or, une nouvelle fois les joueurs de Jocelyn Gourvennec ont été mis en échec. Si certains se contentent d’une 9e place en Ligue 1 et d’une invincibilité à domicile face à l’OM préservée pour remplir leur coeur de supporter, libre à eux. Pourtant, il est difficile d'accepter que Bordeaux joue le ventre mou du championnat et régresse collectivement depuis deux mois. Et oui, cela fait maintenant deux mois que les Girondins de Bordeaux n’ont plus gagné un match en Ligue 1.

UNE EFFECTIF LIMITÉ EN QUALITÉ

La composition de départ de Gourvennec est cohérente dans la mesure ou l’on accepte que le 433 soit reconduit. En effet, l’entraîneur bordelais s’entête à jouer dans un système qui ne produit plus de résultat depuis 23 septembre dernier, date de la dernière victoire en L1 (ndlr: 3-1 à domicile face à Guingamp). Si Nicolas de Préville est reconduit avec succès, cette fois-ci, à la pointe de l’attaque et débloque enfin son compteur but, derrière lui, c’est du classique. Nous assistons au retour, « par défaut » de Théo Pellenard au poste de latéral gauche, après l’intermède Gajic qui n’avait pourtant pas démérité. Au-delà du choix d’organisation et des hommes, ce qui saute aux yeux, c’est encore le manque de qualité technique des joueurs bordelais pendant la rencontre. C’est récurrent, et face à Marseille ça l’a été une nouvelle fois. 73% de passes réussie contre 84% pour l’adversaire. 39% de possession de balle contre 61% pour l‘OM. Difficile dans ces conditions de tenir le score et le ballon quand tu n’arrives pas à aligner des passes propres, dans les pieds. Pourtant, l’organisation du bloc bordelais, bien compact, a limité la casse, mais c’est insuffisant. Un exemple avec Younousse Sankharé qui totalise 68% de passes réussies. C'est incroyablement faible pour un joueur évoluant dans le coeur du jeu. Rappelons qu'il doit faire le lien, la transition avec les attaquants. Que dire des joueurs rentrés en jeu ?  Olivier Verdon et Jonathan Cafù n’ont pas réussie une passe. Mendy a été plus en réussite, mais il n'a rien apporté à l'équipe lors de son entrée en jeu, à l'image des deux autres.

MALCOM N'EST PLUS DANS LE BON TEMPO

Malcom a trop porté le ballon parfois, et il a mal négocié des contre-attaques. Son manque d'automatisme avec ses partenaires est criant. Comment a t-il pu s'effriter si rapidement... Par ailleurs, Malcom a surtout pêché en fin de rencontre en ne conservant pas un ballon dans le camps adverse dans l’ultime minute de jeu. Le brésilien préféra dribbler et centrer, ce qui permit à l’OM de récupérer le cuir et de jouer sa dernière attaque et d’égaliser... Si il ne faut pas réduire la performance du brésilien à ce fait de jeu, il est symptomatique du manque d’expérience, et de maturité du joueur. Il est à l’image d'un effectif trop tendre et manquant de lucidité pour tuer le match ou garder le score.

UN COACHING DISCUTABLE

Une décision de Jocelyn Gourvennec est marquante sur la fin du match. Alors que son équipe subit le jeu et la possession du ballon, plutôt que de renforcer son milieu de terrain et son assise défensive, le coach bordelais remplace l’expérimenté Igor Lewczuk par le novice Olivier Verdon 80'), et Kamano laisse sa place à Cafù (89'), poste pour poste. Si le remplacement de Nicolas de Préville par Alexandre Mendy (76') peut s'expliquer par la capacité à l'ex-guingampais à tenir le ballon dos au but, les deux autres changements sont discutables. Et encore, Gourvennec a donné le sentiment de sortir les 3 meilleurs joueurs bordelais de la soirée : Lewczuk, Kamano et de Préville.
Lewczuk avait été impeccable et solide toute la rencontre en défense centrale, certes averti d’un carton jaune en première période. Etait-ce le bon moment pour faire ce changement ? Jocelyn Gourvennec explique, en conférence de presse d’après match, que Lewczuk souffrait du genou, et qu’il était incertain avant la rencontre. Première nouvelle. C’est un choix étonnant, le rugueux défenseur polonais ne pouvait-il pas tenir 15 minutes de plus (arrêts de jeu compris) sur la pelouse du Matmut Atlantique ? Il n’avait donné aucun signe de faiblesse. Au contraire, il muselait parfaitement les attaquants olympiens. Sa présence dans la surface de réparation pour les dernières minutes de jeu aurait été précieuse, car Igor Lewczuk était dans un bon soir. A 1-0 à 10 minutes de la fin du match, tu dois renforcer l'organisation de ton équipe pour conserver le score. Ca n'a pas été fait.

UN BILAN COMPTABLE MEDIOCRE

Alors oui, si Morgan Sanson n’avait pas égalisé en fin de match, nous aurions pu souligner la capacité du coach à avoir relevé son équipe pour ce rendez-vous. Bordeaux aurait 19 points et serait 6e de L1, à 6 points de l’OM premier européen. L'objectif affiché en début de saison serait alors toujours tenable. La réalité est bien différente, Bordeaux est 9e avec 17 points, et compte 9 points de retard sur le 4e et premier européen, bien loin de l’ambition affichée en début de saison. La saison dernière au terme de la 13e journée, Bordeaux comptait 3 points de plus. Lors de sa deuxème saison avec Bordeaux, Willy Sagnol comptait exactement le même nombre de point après la 13e journée. On connait la suite...

Les joueurs de Jocelyn Gourvennec se déplacent à Caen samedi pour un nouveau match couperet chez le 6e de L1.  Si la défaite était interdite face à l'OM à domicile, la victoire contre Caen est obligatoire. Bordeaux doit renouer avec le succès sans plus attendre, et recoller à des résultats plus en rapport avec le standing, les investissements et les objectifs du club.

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