Interview - Alan Mangin : "Avec David Guion on sent des choses ancrées, simples, basiques"

02/02 - 16:00 | Il y a 3 mois
Alan Mangin, journaliste pour l'EST Éclair, a dressé pour le Talk WebGirondins un panorama de la situation du club troyen avec la réception de Bordeaux ce samedi à 19h. Le jeu, David Guion et la vie du club sous le City Football Group sont abordés. Entretien.
Interview - Alan Mangin : "Avec David Guion on sent des choses ancrées, simples, basiques"

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WebGirondins : dans quelle forme est cette équipe de l'ESTAC avant de recevoir Bordeaux ?

Alan Mangin (L'Est Éclair) : L'ESTAC sort de deux déplacements contre Concarneau avec une défaite 1-0 et un match sans. On n'a pas vu grand-chose et c’était assez inquiétant.Cela nous a rappelé la période Kisnorbo, ancien coach qui a liassé une terrible image. Puis, on a été rassuré par le match samedi à Caen avec un 0-0 grâce au gardien de l'ESTAC. On a vu une vraie équipe avec des valeurs pour jouer le maintien. On attend beaucoup mieux dès ce samedi contre Bordeaux.

Quel était l'objectif de la saison pour Troyes ?

L'objectif était de passer une année de transition tranquille. L'effectif a été rajeuni et renouvelé complètement. On imaginait pourquoi pas accrocher les playoffs en fin de saison, mais on ne pensait pas du tout jouer le bas de tableau.

"Le mot d'ordre était de retrouver de la cohérence au quotidien"

 

Qu'as-tu pensé de l'arrivée de David Guion à l'ESTAC ?

L'entraîneur précédent était le pire coach du football troyen en termes de management, de jeu, de communication, et de moyenne de point. Quoiqu'il arrive, le prochain entraineur aurait été meilleur et bien accueilli. Nous étions rassurés, car David Guion parlait français à la différence de Kisnorbo, il connait le championnat français, et on l'imagine cohérent pour la Ligue 2. Le mot d'ordre était de retrouver de la cohérence au quotidien.

Comment s'est-il intégré ?

Très bien. Il a eu un mois pour choisir ses adjoints. Son staff lui correspond. Ça lui rappelle, je pense, son passage à Reims. Il a un environnement tranquille, stable à sa mesure avec des jeunes. Le projet City Group à Troyes attire aussi les coachs, car les moyens sont intéressants.

Qu'avez-vous apprécié dès les premiers matchs de Guion ?

Le match face à Ajaccio était le meilleur match de la saison et c'était avec David Guion. On a vu de belles combinaisons offensives avec trois beaux buts. C'était le premier match d'Elisor avec l'ESTAC. Il a été excellent. On ne sait pas si les belles promesses entrevues à Ajaccio ont été un accident, c'est trop tôt pour le dire. Avec David Guion on sent des choses ancrées, simples, basiques, mais chacun sait ce qu'il a faire et ça joue en bloc. Face à Bordeaux, Luka Ilic qui joue meneur de jeu fait son retour. Guion doit lier l'aspect défensif et offensif maintenant.

"Alou Diarra a fait un intérim parfait"

 

Vous avez récupéré Rafiki Saïd, un ailier virevoltant, que penses-tu de sa saison.

En termes de statistiques, il est très bien avec des buts marqués (6 buts, 3 passes décisives), c'est le joueur qui fait le plus de différences par le drible et la percussion. Il a un gros volume de course. Par contre, il ne lève jamais la tête, il ne voit pas les solutions, c'est son axe de progrès qu'il reconnait lui aussi. C'est un joueur en développement. Il peut faire des différences en Ligue 2, mais il reste irrégulier.

Alou Diarra avait réalisé quelque chose d'intéressant lors de son intérim, comment se déroule leur collaboration ?

Je pensais qu'Alou Diarra allait intégrer le staff de David Guion. A priori, Diarra a préféré retourner avec entraineur l'équipe réserve. Il jouait très vertical, dans la transition. Cela avait surpris Bordeaux et Amiens. Il a aussi remis les joueurs en forme psychologiquement. Après Alou Diarra n'avait pas le diplôme, il a fait un intérim parfait.

Comment la vie de l'ESTAC se déroule sous la bannière du City Football Group ?

C'est la grande question ici. Si on prend les infrastructures, le travail de l'ombre, le centre d'entrainement qui est en construction niveau top 10 français. Là-dessus il n’y a pas de débat, c'est bénéfique. Sur le plan sportif, par contre, il y a eu un maintien en Ligue 1, une descente et un bas de tableau de Ligue 2 aujourd'hui. Si on prend de manière un peu brute les résultats, on n'a pas le compte. On pensait se pérenniser en Ligue 1, c'est l'objectif.

Ce qui me frappe, c'est la lenteur en prise de décision. Il y a plusieurs étages, l'étage troyen, l'étage City Group dans lequel il y a plusieurs étages. Ils font un peu tout en décalage. Il a fallu 6 mois pour se séparer de Bruno Irlès, 6 mois pour se séparer de Kisnorbo. J'ai l'impression qu'il s'agit d'un gros paquebot qui met beaucoup de temps à changer de direction. En cercle restreint de décideur, on est plus rapide.

Et sur le plan de l'identité ?

Je discutais avec un supporter qui me disait : "Quand je faisais floquer mon maillot il y a 3-4 ans je savais quel nom mettre sur le maillot, aujourd'hui, je ne sais pas quel nom de joueur mettre."

Les joueurs passent vite dans le club, il y a beaucoup de nouveaux joueurs et il faut de bons résultats pour qu'un attachement naisse. Or c'est en perpétuel renouvellement. C'est un gros débat.

N.P et l'équipe du Talk

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