La faiblesse des défenseurs latéraux des Girondins de Bordeaux

12/11 - 08:50 | Il y a 4 ans
Cette saison, en plus d’avoir une animation offensive quasi inexistante, les Girondins ne peuvent pas compter sur l’apport des latéraux. La paire Benito-Sabaly (Kwateng face à Montpellier) ne semble pas en mesure d’aider l’équipe dans ce secteur.
La faiblesse des défenseurs latéraux des Girondins de Bordeaux

© Iconsport

Ce n’est un secret pour personne, les Girondins n’ont plus de latéral gauche digne de ce nom depuis le départ de Benoit Trémoulinas en 2013. Jamais le club n’a su réellement le remplacer aussi bien dans ses qualités offensives que dans son impact dans le jeu bordelais.

Depuis 7 ans maintenant, le problème est le même. Cette saison, c’est peut-être encore pire. Loris Benito a débuté quasi tous les matchs de championnat en tant que titulaire. Il n’a connu qu'une seule fois le banc, à la première journée de Ligue 1, pour cause de retour de blessure. Sinon, il est le choix numéro 1 de Jean-Louis Gasset loin devant sa doublure Maxime Poundje. Et c'est peut-être inquiétant.

Le néant offensif

Le véritable problème de Loris Benito, c’est sans doute son apport inexistant sur les offensives. Ainsi, il est incapable de proposer sur son couloir gauche, de déborder, de dédoubler, bref d’attaquer. Tout ce que le latéral moderne doit faire. Ce manque est d’autant plus criant quand les hommes de Gasset décident de jouer sans ailier (95% du temps). Dans ce cas, l’équipe doit pouvoir compter sur des latéraux percutants qui proposent des options offensives et prennent leur couloir. Mais aux Girondins, personne ne peut. Cette saison, Loris Benito n'a délivré aucune passe décisive ni inscrit le moindre but. Mais pire encore, il délivre en moyenne 0,4 passe clé par match et tente 0,1 dribble par match.

À titre de comparaison, Romain Perraud (Brest) latéral le plus décisif depuis le début du championnat avec 3 buts et 3 passes décisives est à 1,6 dribble par match et surtout 2 passes clés par match. Mais est-ce vraiment étonnant quand on sait que Loris Benito avoue lui-même préférer le poste de défenseur central à celui de latéral ? Ses qualités n'ont donc rien de celles d'un latéral.

Un réel déséquilibre 

Défensivement, le Suisse a également du mal face aux ailiers percutants. Souvent, il commet des erreurs de positionnement. Mais ce n’est pas le seul. À droite, Youssouf Sabaly connaît exactement les mêmes difficultés aussi bien défensivement qu’offensivement. Le latéral sénégalais est malheureusement bien loin de son niveau d’il y a trois ans, la faute sans doute à une grave blessure au genou. Depuis, il n’a jamais retrouvé son explosivité et surtout son efficacité dans le secteur offensif. Comme son coéquipier à gauche, Youssouf Sabaly n’attaque jamais. 

Sabaly, l’ombre de lui-même

Lui aussi n’a pas été décisif une seule fois cette saison, ne tente que 0,5 dribble par match et ne délivre que 0,6 passe clé par match. Mais la différence est aussi dans les imprécisions techniques. Là où Loris Benito a souvent tendance à assurer ses passes ou ses contrôles, Youssouf Sabaly lui rate en moyenne 2,7 contrôles par match. C’est beaucoup trop et c’est aussi le symbole de la baisse réelle de niveau chez lui. À titre de comparaison, sur sa saison 2016-2017, sa meilleure en Gironde, Youssouf Sabaly tournait à 1,3 passe clés par match, 1,7 dribble par match, mais surtout 0,8 contrôle ratés en moyenne.

Un autre temps. « Je trouve que physiquement il fait moins d'effort où il ne peut pas. Je le trouve plus fatigué,» avait constaté Jean-Louis Gasset qui l’a connu au PSG. Toujours est-il que si Bordeaux a autant de mal à se montrer dangereux, c’est aussi parce qu’il ne peut pas compter sur des latéraux efficaces et c'est un réel problème dans le football moderne. Mais le plus inquiétant reste le manque de solution dans l’équipe pour pallier à ce problème…

HBB

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