Un Bordeaux poussif face à Angers

17/07 - 07:00 | Il y a 10 ans

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Jeudi soir les Girondins s’étalonnaient face au promu angevin au Stade François Le Parco de la Rochelle. Auteurs d’un 0-0 reflétant bien une partie qui aurait pu être plus enlevée, les joueurs de Willy Sagnol ont surtout cherché à assurer le coup pour ce premier galop d’essai face à une équipe de L1.

Environ 10 degrés de moins qu’à Bordeaux, un ciel laiteux, un vent assez doux, une belle pelouse et une ambiance sereine et conviviale donnèrent jeudi soir des conditions de jeu idéales à La Rochelle aux Girondins et Angevins. Dans un contexte favorable, les joueurs goûtaient l’ambiance de ces matchs particuliers de pré-saison avec plaisir. Certains, comme Henri Saivet prenaient leurs temps pour discuter en bord de terrain avec des spectateurs présents. D’autres comme Clément Chantôme aminci et affûté échangeaient quelques mots avec leurs coéquipiers avant un échauffement conforme à ceux pratiqués en L1. En bord de pelouse, aucune trace d’un dirigeant bordelais, mais la présence de Jean-François Fortin, président du Stade Malherbe Caen, qui allait quelques instants plus tard prendre place en tribunes aux côtés de son homologue angevin. Une présence étonnante, marquée par les flashs des photographes postés en bord de pelouse au moment où Emiliano Sala échangea une poignée de mains et quelques mots avec celui qui fut son président lors des 6 derniers mois de la précédente saison. Mais le dirigeant caennais n’eut pas le plaisir de voir débuter l’attaquant argentin qui entra en fin de deuxième période avec Crivelli en soutien. 

Diabaté manque le coche 

Bordeaux débutait la rencontre dans un 4-4-2 inédit, dicté par des absences importantes en défense centrale. Jérôme Prior prenait la place de Carrasso, absent, dans les buts. Mariano, encore là malgré les rumeurs insistantes de départ, occupait le couloir droit, tandis que Maxime Poundjé lui rendait la pareille à gauche. La défense centrale inédite était composée de Grégory Sertic et Théo Pellenard. Le milieu récupérateur était formé par Abdou Traoré et André Poko, tandis que l’animation du jeu était confiée à Nicolas Maurice-Belay et Thomas Touré. L’attaque, elle, était menée par le duo Cheick Diabaté-Jussiê. Les 10 premières minutes étaient à l’avantage des Girondins, totalement maîtres du ballon, et dégageant une très nette impression de supériorité technique et physique. Dès la 2eme minute de jeu, Diabaté était en position de marquer, reprenant de la tête un centre parfait de Poundjé en première intention. Ludovic Butelle, le portier angevin allait chercher le ballon piqué au ras du sol et empêchait Bordeaux d’ouvrir le score. Un peu de timing et de rythme manquèrent globalement à Diabaté qui fut victime de la colère d'André Poko, après avoir tergiversé en fin de pmière mi-temps sur une action offensive qui obligea le milieu gabonais à faire faute pour éviter le contre. Gênés par l’aisance technique des Girondins, les joueurs de Stéphane Moulin répliquaient par quelques frappes hors cadre et des accélérations répétées de leur attaquant de pointe et capitaine, Jonathan Kodija, meilleur joueur de L2 la saison dernière. Physiquement costauds, les joueurs noirs et blancs étaient à deux doigts de franchir la ligne jaune par Cheikh N’Doye, un colosse venu de Créteil, dont les interventions engagées et à contretemps donnaient quelques sueurs froides aux joueurs girondins. La défense bordelaise expérimentale tenait le coup de son côté, même si Grégory Sertic, en fin de première période commettait un pêché de gourmandise en tentant un dribble devant son adversaire direct qui aurait pu se terminer en un-contre-un face à Prior sans une intervention de dernière minute pour dégager le ballon. Une frappe de Maurice-Belay mit à contribution Butelle, et une demi-volée de Jussiê, à l’entrée de la surface, auraient pu faire mouche. Le même Jussiê aurait pu ouvrir le score 10 minutes plus tard, à la 30eme minute, avec une frappe à ras-de-terre dans la surface qui laissa la gardien d’Angers incrédule suite à un coup-franc, mais le ballon décida de ne pas trouver le cadre. Des Girondins plutôt dominateurs, mais incapables de concrétiser leurs quelques temps forts, et des Angevins solides mais en manque d’inspiration allaient se retrouver pour une deuxième mi-temps plus terne.

Un deuxième acte terne

Privé de Pallois et Sané, Willy Sagnol continuait d’innover en défense lors du deuxième acte, en plaçant Clément Chantôme aux côtés de Cédric Yambéré devant Jérôme Prior, toujours dans les cages. Mariano, qui avait réalisé une première mi-temps intéressante offensivement, cédait sa place à Frédéric Guilbert, Diego Contento prenant le poste de Poundjé. Au milieu Henri Saivet retrouvait un poste de relayeur déjà testé lors du dernier match de championnat face à Montpellier, aux côtés du jeune Robin Maulun. Gaëtan Laborde et Wahbi Khazri prenaient l’animation du jeu, et laissaient Diabaté et Jussiê continuer leur travail de longue haleine à la recherche d’un but (avant d'être remplacés par le duo Enzo Crivelli-Emiliano Sala). Plus haché, moins construit, le jeu bordelais s’étiolait, et les occasions se faisaient rares malgré la présence de son meneur de jeu, Wahbi Khazri, victime de beaucoup de déchet. Angers aurait même pu ouvrir le score sur un appel en profondeur de son attaquant de pointe qui dribbla Prior, avant de se heurter au retour de Yambéré, venu fermer l’angle de tir. Quelques actions bordelaises, et notamment une remise en retrait improductive de Khazri, seul dans la surface, et qui aurait pu se retourner pour affronter Ludovic Butelle après avoir été légèrement servi dans le dos, venaient marquer une deuxième mi-temps assez pauvre tant en jeu qu’en occasions. Sans inspiration au milieu, les Girondins oubliaient souvent de servir Laborde, démarqué à de nombreuses reprises dans l’axe droit de l’attaque. M.Thual, arbitre de la rencontre, mettait fin au bout de 90 minutes à un match amical géré par des Bordelais encore en rodage et en manque de certains éléments importants, voire de recrues, pour offrir une image plus séduisante. Willy Sagnol très peu bavard durant le match, à l’image de son équipe, aura eu la satisfaction de ne perdre aucun joueur sur blessure, et de pouvoir essayer de nouveaux joueurs à des postes inédits. Tout le monde était finalement satisfait de ce match nul, même si les Girondins devront encore travailler pour améliorer leur percussion offensive et leur efficacité. Tout le monde, sauf Mariano, déjà douché, au coup de sifflet final, croisant la route des spectateurs quittant le stade. Visage fermé, suivi par Jussiê, le défenseur qui a fait les beaux jours de Bordeaux depuis son arrivée, regagnait le bus girondin à la hâte. Peut-être une dernière fois avant de s’envoler vers Séville et de franchir une étape déterminante dans sa carrière en Europe.

Le focus : les tests de Willy Sagnol

Sans Pallois ni Sané, Willy Sagnol fut obligé de tester de nouveaux joueurs en défense centrale. Si la défense Sertic-Pellenard n’a pas été mise en danger, et a permis quelques relances propres, le déficit physique de cette paire là aura été marquant. L’association Yambéré-Chantôme en deuxième mi-temps, avec un ancien parisien hargneux et tacleur, aura été plus rassurante du point de vue de l’impact physique. Au milieu de terrain, l’association Saivet-Maulun en deuxième mi-temps doit être testée de nouveau, mais l’absence de force physique pourrait créer un déséquilibre face à des équipes fortes dans ce secteur de jeu. L’activité du jeune Maulun, propre dans chacune de ses passes est à souligner. Enfin, en attaque, les 20 dernières minutes du match auront permis de voir Crivelli jouer en soutien de Sala. Les deux joueurs, très peu servis dans de bonnes conditions n’auront pas eu le temps de s’adapter et de jouer ensemble. L’expérience sera peut-être renouvelée par le staff bordelais un peu plus longtemps dès vendredi soir face à Guingamp.

 

Par Florian Rodriguez à La Rochelle

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