Bordeaux-Rodez : l'avocate de Lucas Buades met les points sur les i

06/06 - 08:58 | Il y a 1 an
L'avocate du joueur de Rodez Lucas Buades, victime de l'intrusion sur le terrain a détaillé l'état physique de son client et les conséquences sur sa santé dans l'After Foot ce lundi soir.
Bordeaux-Rodez : l'avocate de Lucas Buades met les points sur les i

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"Il ne va pas très bien"

Karine Shebabo dans l'After Foot : "Il ne va pas très bien. Je suis au regret de devoir vous dire qu'il ne va pas très bien pour plusieurs raisons. D'abord parce qu'il a été la victime d'une double infraction alors que lui n'avait fait que marquer un but et célébrer ce but. Donc déjà il y a un problème à mon sens de sécurité et de violence qui déborde sur l'enceinte du match.

Et puis parce qu'on a après des réactions, un versement de haine, de violence, énormément de menaces et puis de menaces de mort, de menaces de violence sur lui, sur son entourage. Mais également la remise en cause de ce qu'il a vécu. Alors je voudrais juste préciser quand même qu'il a eu un coup sur le larynx, donc un traumatisme laryngé qu'il a fait tomber par terre.

Il est tombé sur la tempe gauche et il y a eu là une amnésie traumatique. Donc moi, je ne suis pas médecin, je ne m'investis pas médecin, mais les médecins qui l'ont vu ont considéré que c'était suffisamment grave pour qu'il ne reprenne pas le match. Et puis la situation de mon client est évolutive.

On voit partout qu'on nous dit qu'il n'aurait qu'un jour d'ITT. Tout ça, on le saura le jour du jugement parce que cette situation est évolutive. Et puis surtout, ce n'est pas lui qui a décidé d'arrêter le match. Il y a eu tout un protocole qui a été respecté, qui a été suivi et c'est l'arbitre qui décide d'arrêter définitivement le match.

Il est poussé au niveau du larynx, ça lui coupe la respiration et il tombe. Et là, à ce moment-là, il a même un étourdissement, c'est-à-dire qu'on ne sait pas vraiment s'il n'a pas perdu connaissance pendant une petite minute. En tout cas, il a une amnésie, c'est sûr, post-traumatique.
Et c'est à ce moment-là qu'a eu lieu la commotion, c'est la chute en fait."

"On essaye maintenant de faire dire aux images une autre réalité"


"Vous parliez tout à l'heure d'une période assez sombre de notre histoire, je crois qu'il y a des gens qu'on appelle les faussaires de l'histoire, je ne veux pas faire des raccourcis un petit peu approximatifs, mais là vraiment je ne comprends pas du tout quel est le débat. Mon client a été frappé, ça c'est évident, on essaye maintenant de faire dire aux images une autre réalité, donc il a été agressé, le PV de match parle bien d'une agression d'un joueur, parle bien d'une sécurité qui est menacée, donc c'est bien ça qui est menacé, c'est la sécurité des joueurs, c'est le déroulement de l'événement sportif, donc il n'y a pas de débat là-dessus."

 

"J'aurais aimé de la part du club recevant, c'est peut-être d'abord un coup de fil à mon client, pour peut-être présenter ses excuses"

 

"Ce que j'aurais aimé de la part du club recevant, c'est peut-être d'abord un coup de fil à mon client, pour peut-être présenter ses excuses, savoir comment il va, ça j'aurais quand même apprécié, j'aurais trouvé que c'était fairplay, que c'était sport.

Je pense comme d'habitude, vous savez quand il se passe un événement comme ça qui perturbe, parce qu'il y a eu une vraie perturbation du fait de cet acte de violence, qui était inattendu, et d'ailleurs on a tous un peu du mal à comprendre comment cette personne est arrivée, et bien après il a été vu par plusieurs médecins, c'est-à-dire que quand il est tombé par terre, apparemment il y a eu une bombe artisanale ou agricole qui est tombée à côté de lui, donc il y a eu un deuxième traumatisme, et c'est là qu'a été décidé de l'évacuer vers les vestiaires. Donc un premier médecin l'a vu, et puis ensuite un second, et c'est eux qui étaient avec lui pendant des heures, pour voir quelle était la situation, comment il se portait, etc. Donc c'est peut-être de là qu'est venu le trouble, en pensant qu'au début on allait peut-être l'emmener à l'hôpital, puis finalement on a décidé de ne pas le bouger à ce moment-là, parce qu'il valait mieux justement qu'il soit en observation, et pour voir l'évolution de son état. C'est peut-être ce qui s'est passé. Je crois que surtout il y avait une grande désorganisation, liée déjà à cet acte de violence qui n'était pas du tout anticipé, et pas du tout prévisible."

Plusieurs dépôts de plainte


"Oui, la plainte a déjà eu lieu, elle émane de la part de mon client, mais également de son club. J'ai cru comprendre que le club de Bordeaux aussi allait déposer plainte. Il va y avoir, l'auteur des faits a été cité en correctionnel pour la fin du mois de novembre, donc évidemment il y aura un procès, et j'espère vraiment que ce genre de comportement sera réprimé comme il se doit.

C'est une décision de la part du parquet, qui décide par rapport d'abord au fonctionnement de son propre tribunal, mais aussi par rapport aux faits, mais aussi par rapport à la situation de l'individu qui est considéré, donc c'est-à-dire effectivement son client, mais on peut très bien être envoyé
en correctionnel par le parquet avec une ITT qui va être importante. C'est pour ça que je vous disais que la situation de mon client est évolutive. On a parlé d'un jour d'ITT, mais ça c'était avant-hier, et à mon avis on aura beaucoup plus, et ça le tribunal peut toujours qualifier.

On va voir l'unité médico-judiciaire qui va-nous donner un chiffre pour savoir à combien on peut quantifier l'incapacité, et puis si la situation n'est pas consolidée, comme là ça semble être le cas, puisque là pour l'instant il est totalement arrêté, on parle d'une reprise éventuelle peut-être début juillet, donc on n'est pas du tout sur du chiquet ni sur une situation où on pense que mon client va pouvoir recommencer une activité sportive demain, pas du tout. Et donc dans ce cas-là, l'ITT va suivre la situation de la victime, c'est-à-dire que tant que la personne n'est pas consolidée, on ne va pas pouvoir l'apprécier, et le tribunal pourra requalifier."