Les milieux défensifs des Girondins depuis le titre de 2009

24/03 - 08:49 | Il y a 4 ans
Nous continuons ce mercredi notre série "Dans le Rétro" avec les milieux défensifs des Girondins depuis 2009.
Les milieux défensifs des Girondins depuis le titre de 2009

© Iconsport

retro-md.jpg (34 KB)

1/ 2009-2011: dernières saisons du duo Diarra-Fernando, arrivée de Jaroslav Plasil

Après le titre de 2009, les Girondins conservent pour les deux saisons qui suivent leur formidable duo franco-brésilien au milieu de terrain. À la solidité d'Alou Diarra et la rigueur de Fernando, les Girondins rajoutent un nouvel élément à l'été 2009. Le milieu tchèque Jaroslav Plasil débarque sur les bords de la Garonne. Lors de la saison 2009-10, les Girondins parviennent à se hisser jusqu'en quarts de finale de la Ligue des Champions où ils sont éliminés par Lyon. Dans cette saison alors très chargée, les trois milieux de terrain jouent chacun plus de trente matches. Un seul d'entre eux connaîtra une période de blessure cette saison-ci, il s'agit de Fernando.

La saison suivante sous les ordres de Jean Tigana, Bordeaux n'a plus que les compétitions nationales à jouer. Une nouvelle fois, les trois milieux de terrain sont alignés pour la quasi-totalité des rencontres de la saison. Leur positionnement varie en fonction des adversaires ou des systèmes mis en place par l'entraîneur bordelais. Le tchèque Jaroslav Plasil évolue souvent un cran plus haut qu'à son habitude, tandis que Fernando Menegazzo est souvent descendu au poste de défenseur central. Parmi les trois joueurs, deux quitteront le club à l'issue de cette (mauvaise) saison. Tout d'abord, le capitaine Alou Diarra rejoint Souleymane Diawara à l'Olympique de Marseille. Le contexte de son départ provoquera un déferlement de colère chez les supporters envers l'international français. De son côté, le brésilien Fernando choisit de s'exiler au Qatar, à Al-Shabab. 

2/ L'expérience meilleure que la jeunesse

Avec peu de moyens, les Girondins recrutent un milieu de terrain à l'été 2011 en la personne du Nancéien Landry Nguemo. Les Girondins peuvent aussi compter sur le retour de prêt de Grégory Sertic à Lens, mais celui-ci jouera peu. Durant les cinq saisons entre 2011 et 2016, il y aura peu de mouvement dans ce secteur de jeu. Malgré un intermède à Catane, Jaroslav Plasil joue beaucoup. Idem pour Landry Nguemo qui est resté trois saisons en Gironde.

Le fait inquiétant durant cette période est que malgré une concurrence restreinte, aucun jeune joueur sorti du centre de formation n'a su se faire une place. André Biyogo Poko peut servir d'exception, mais cela reste très insuffisant. Malgré beaucoup d'opportunités accordées, aucun n'a su tirer son épingle du jeu. Le club a souvent fait appel à des renforts d'expérience sur le court terme, comme pour le prêt de Clément Chantôme en 2015 par exemple. Si on écarte Plasil qui est resté au club jusqu'en 2019, la période est assez vide au milieu de terrain durant ce quinquennat. Les choses repartiront de l'avant lors de l'arrivée dans le nouveau stade, avec l'émergence de certains joueurs. 

36573982.jpg (904 KB)
Jaroslav Plasil en 2018 face au Slavia @IMAGO

3/ L'émergence de Valentin Vada

Quand Jocelyn Gourvennec débarque sur le banc bordelais à partir de 2016, un jeune joueur va enfin faire son trou dans l'entrejeu des Girondins. Il s'agit de Valentin Vada, un jeune argentin recruté par l'intermédiaire du partenariat Proyecto Crecer en Argentine. Celui qui était notamment arrivé avec Emiliano Sala va découvrir le haut-niveau à partir de cette saison. Malgré quelques blessures, le jeune milieu de terrain alors âgé de vingt ans débute 25 rencontres cette saison-là.

Le plus souvent il est associé à Jérémy Toulalan lorsque celui-ci n'évoluait pas en défense centrale, mais surtout avec Younousse Sankharé qui est arrivé de Lille à l'hiver 2017. Sa polyvalence lui permet également d'évoluer dans divers secteurs de jeu au milieu de terrain. La saison suivante, Bordeaux recrute deux milieux de terrains supplémentaires avec le brésilien Otavio et le danois Lukas Lerager. Par conséquent, Valentin Vada bénéficie moins de temps de jeu et ses concurrents lui sont préférés. Il n'est titulaire qu'à onze reprises, soit plus de deux fois moins que la saison précédente.

Finalement, l'aventure de Valentin Vada aura tourné court plus vite que prévu. Lors de la première moitié de saison 2018-2019, il n'est jamais utilisé par Ricardo. Il file donc en prêt à Saint-Étienne lors du mercato hivernal. Il ne jouera plus du tout pour le club au scapulaire. Il s'est envolé l'été suivant pour Almeria en Espagne. Cette saison, le club andalou l'a prêté à Tenerife. Alors que beaucoup d'attentes avaient été placées en lui, Valentin Vada aura trop peu brillé chez les Girondins et a laissé beaucoup de supporters sur leur faim. 

4/ Otavio, la plaque tournante

Au contraire de Valentin Vada, Otavio est devenu indéboulonnable depuis son arrivée au club en 2017. Dès ses premiers matches, le brésilien a donné l'impression d'être partout au milieu de terrain. Il correspond typiquement aux stéréotypes du milieu de terrain sud-américain. En effet, il est technique, hargneux, malin, courageux, vicieux lorsqu'il faut faire des fautes, et surtout il ne se ménage pas d'efforts.

Dès son arrivée, Jocelyn Gourvennec lui a accordé sa confiance puisqu'il était titulaire pour presque chaque rencontre. Cela s'est corsé sous Gustavo Poyet. L'entraîneur uruguayen l'a relégué derrière des profils plus offensifs comme ceux de Valentin Vada, Younousse Sankharé, ou encore Soualiho Meïté qui a fait une pige de six mois à Bordeaux en 2018. Toutefois, cette période n'est qu'un lointain souvenir puisque depuis le 23 septembre 2018 et une victoire 3 buts à 1 à Guingamp, le brésilien a débuté l'intégralité des rencontres, sauf celles ou il était suspendu évidemment.

Depuis deux ans et demi, Otavio est devenu la plaque tournante du FC Girondins de Bordeaux. Même si certains le critiquent pour son orientation du jeu parfois trop en retrait, il est irremplaçable. La preuve en est, son absence depuis le mois de janvier se fait cruellement ressentir. En termes de résultats tout d'abord, puisque l'équipe a connu une forte baisse de régime depuis l'annonce de sa grave blessure au tendon d'Achille. Mais aucun des milieux de terrain n'arrive à le remplacer intégralement. L'indisponibilité d'Otavio semble donc confirmer le proverbe « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. » Même Yacine Adli évoquait après le match contre Angers en janvier la difficulté de répéter les efforts à l'instar du brésilien. 

32292578.jpg (1.78 MB)
Otavio en 2017 face à Lyon @IMAGO

5/ Un bilan mitigé pour les jeunes

Si peu de jeunes joueurs ont eu leur chance dans les saisons passées, depuis 2016, le FCGB et ses entraîneurs n'ont pas hésité à lancer de jeunes pousses, avec plus ou moins de réussite. Tout d'abord, il est impossible de parler de réussite sans évoquer le cas d'Aurélien Tchouaméni. Le joueur formé au club devient titulaire lors de la saison 2018-19. Il est régulièrement appelé lorsque Ricardo et Eric Bedouet sont en place sur le banc girondin. À son arrivée au printemps 2019, Paulo Sousa ne l'appelle pas dans une fin de saison mauvaise d'un point de vue sportif. C'est alors la saison suivante que Tchouaméni va exploser.

Il devient titulaire pour toute la première partie de saison et est un élément clé du bon début de saison bordelais. Il lui faut seulement quelques mois pour attirer les plus grands clubs européens. Les Girondins ne pourront le conserver au mercato hivernal et le cèdent à Monaco. Suite à l'arrêt précoce du championnat, il ne disputera que trois matchs lors de ses premiers mois en Principauté. Toutefois, cette saison, il se révèle comme une pièce maîtresse du onze de Niko Kovac qui ne s'en passe plus. Avec Youssouf Fofana lui aussi très jeune, il forme un magnifique duo. L'ancien bordelais n'en finit plus d'impressionner. 

Cette ascension fulgurante de Tchouaméni contraste un petit peu avec celle de Toma Basic qui est elle pour le coup moins rapide. Même s'il est désormais un titulaire plus que régulier, le croate semble freiner dans sa progression. Le contexte bordelais n'y est sûrement pas étranger, mais l'ancien joueur de l'Hadjuk Split est pointé du doigt depuis quelques mois pour une trop forte nonchalance et suffisance sur le terrain. Le croate demeure tout de même une des belles promesses de l'effectif, mais il faudrat encore qu'il passe un cap individuellement. 

En tout cas Toma Basic a sa chance à Bordeaux ce qui n'a pas été le cas d'un de ses prédécesseurs, Mauro Arambarri. Le passage de l'Uruguayen à Bordeaux fût très futile, mais la gestion de son cas est une énorme incompréhension. Arrivé à l'hiver 2016 en même temps que Malcom, il a eu extrêmement peu de temps de jeu en un an et demi (11 matches). Jocelyn Gourvennec lors de sa première année ne lui a pas donné sa chance notamment. Lorsqu'il quitte Bordeaux à l'été 2017 en laissant donc peu de souvenirs, on se dit alors qu'il fait partie des Sud-Américains n'ayant pas réussi à percer en Europe. Mais la suite racontera toute autre chose. Alors qu'il évolue depuis trois ans et demi à Getafe, Arambarri est un titulaire indiscutable au sein du club madrilène. Dès la première saison, il dispute trente matches soit trois fois plus qu'en un an et demi à Bordeaux. Il est sans aucun doute aujourd'hui un des meilleurs à son poste en Liga, et on peut se demander pourquoi l'Uruguayen n'a pas eu le droit de briller au FCGB. 

Au final, Bordeaux a connu plus de flops que de tops pour ses jeunes milieux de terrain au regard du bilan. La révélation est sans aucun doute Aurélien Tchouaméni alors qu'il n'a joué qu'un an et demi ici. De plus, Soualiho Meïté et Lukas Lerager ont aussi laissé quelques bons souvenirs, mais ne sont pas restés très longtemps. Les supporters attendent une confirmation pour Toma Basic qui est assez irrégulier depuis son arrivée. Enfin, nous pouvons compter de nombreuses déceptions. En plus d'Arambarri, Albert Lottin ou Youssef Aït-Bennasser en prêt n'ont pas brillé sous le maillot au scapulaire. Les prochaines années vont-elles renverser la vapeur ?

MK

À lire aussi : Les gardiens Girondins depuis le titre de 2009 : une succession de réussites